Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
Google
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > L'opinion > Tribune Libre 2008-04-26
Jokin ETXEBARRIA
L´autonomie des îles Aland: un exemple

Samedi dernier à Bayonne s’est tenue une conférence sur le territoire d’Aland et son statut d’autonomie. A l’initiative de Batasuna, la députée au parlement de la Finlande, Elisabeth Naucler, nous a fait découvrir un statut particulier et intéressant.

Plusieurs leçons sont à retenir de cette conférence. Tout d’abord, et comme Madame Naucler le soulignait, il n’y a pas deux réalités semblables, ainsi le cas alandais ne peut être un modèle mais seulement un exemple. Il faut donc le comprendre, l’analyser et en sortir les références qui peuvent nous être utiles, sans faire de faux parallélisme.

Dans le cas précis d’Aland, sa spécificité s’appuie sur plusieurs aspects : il s’agit d’un ensemble d’îles (plus de 6 000), un statut d’autonomie obtenu en 1921, et qui se base sur l’aspect culturel. D’autre part, il faut souligner la position de la Finlande, sans non plus l’idéaliser, qui est plus ouverte et démocratique que celle des états français et espagnol.

L’archipel des îles Aland se situe dans la mer baltique, et le tourisme y est très important (plus d’un million de touristes pour une population de 27 000 habitants). Grâce au statut d’autonomie les Alandais ont pu maîtriser les risques provenant du tourisme en le contrôlant, notamment en évitant toute spéculation foncière et immobilière. Des restrictions et limitations au droit d’acquisition de propriétés et de possessions immobilières existent, avec pour objectif de préserver les terres entre les mains des citoyens alandais. La citoyenneté alandaise est acquise à la naissance lorsque l’un des parents est Alandais. Tout immigrant qui a vécu cinq ans en Aland et qui a une connaissance suffisante de la langue suédoise (langue officielle) peut, s’il le souhaite, déposer sa demande de citoyenneté alandaise, et obtenir ainsi le droit d’acquérir une propriété (l’accès à un logement secondaire y est très limité). Par contre, tout citoyen alandais qui séjourne plus de cinq ans hors d’Aland perd sa citoyenneté alandaise, et donc le droit de domicile. Par ailleurs, c’est la seule île de cette zone géographique qui a un taux de population en constante augmentation. Par rapport à la langue, le suédois est l’unique langue officielle contrairement à la Finlande continentale qui est bilingue.

Par rapport à la situation d’Iparralde où il n’y a aucune reconnaissance institutionnelle et aucune capacité de décision, le cas alandais nous prouve qu’une institution avec des compétences larges, qu’une autonomie avec un parlement qui a le droit de légiférer, peut permettre de décider sur les domaines aussi importants que la gestion du foncier, la politique linguistique et culturelle, l’enseignement, l’environnement où l’administration de collectivités locales.

Un autre aspect intéressant est celui de la relation d’Aland avec l’Union Européenne. La loi sur l’autonomie stipule que lorsque la Finlande est partie prenante dans un tel traité international, le consentement du Parlement d’Aland est indispensable pour que le dit traité entre en vigueur aussi en Aland. Par exemple, le protocole d’accord, inséré dans le traité d’adhésion de la Finlande à l’UE, concède des dispositions particulières à Aland, notamment sur ce qui touche ses lois sur l’achat de titres fonciers et le droit d’exercer des activités économiques en Aland.

Mais Madame Naucler a averti des limites de cette intégration dans l’UE. Le risque majeur est celui lié à la langue. En effet, les relations entre la Finlande et l’UE se font en langue finnoise ce qui pose problème aux Alandais qui ont pour langue officielle le suédois. C’est pour cela que Madame Naucler demandait que les autonomies soient représentées à part entière dans l’UE.

Le cas alandais est un exemple de plus ; un exemple qui nous montre que l’autonomie n’est pas le remède de tous les maux, mais un outil pour sauvegarder notre caractère et garantir notre avenir en tant que peuple. Il nous faut donc obtenir une reconnaissance de notre territorialité et des compétences larges non seulement pour mener une politique de gestion mais pour décider de quel type de pêche, de culture, de tourisme, ou de politique économique, foncière nous voulons. C’est la clé de notre revendication.


Print
 
...More news
Sujet à la une
Les années sombres du GAL
Pays Basque
Le troisième Salon de l’Immobilier débute dans la contestation du collectif Lurra
Pays Basque
Deux des trois motions de censure erjetées
Pays Basque
"Le dialogue social est fléché comme un des axes de réflexion du Conseil"
Pays Basque
Magaly Llort : une députée cubaine qui se bat contre la Justice américaine
Culture
Le festival donne une belle gauche à Donibane
Culture
Etxebarre 007 fait son cinéma à Maule
Sports
Deux souffrants sur la pelouse de Dauger
Sports
La bataille tarnaise avant la guerre catalane
Culture
La dernière en Soule d´EHZ comme un avant-goût de 2009
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise Sarean zer |