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Le JPB > Pays Basque 2008-04-26
ENTRETIEN | Jean-Baptiste Etcheto / Président du Conseil de développement
"Le dialogue social est fléché comme un des axes de réflexion du Conseil"

A quoi sert le Conseil de développement et quel intérêt représente-t-il pour le citoyen ?

C’est une assemblée de démocratie participative prospective. Les citoyens votent pour des personnalités politiques élues sur des programmes. Entre-temps, tous les acteurs du territoire, culturels, économiques ou associatifs, mais aussi les personnalités qualifiées, donnent des avis sur le futur du territoire, indépendamment et en complément de la démocratie élective. C’est en fait un territoire qui s’interroge sur son avenir et sur les futurs possibles. En 1992, les premiers travaux autour de la démarche Pays Basque 2010, ont abouti à la création de la Convention spécifique, qui permit à l’époque de dégager 370 millions d’euros. De là sont nées d’autres institutions comme l’institut de la langue basque ou l’EPFL.

D’où viennent ses membres ?

Tous les 3 ans, lors du renouvellement, les structures voulant y entrer en font la demande. Le Conseil de direction les étudie sans ostracisme particulier vis-à-vis de untel ou untel, ce qui serait la négation même du concept. Après il y a des élections dans divers collèges : élus, membres de droit, personnalités qualifiées, acteurs socio-économiques, enseignement, culture, celui de l’administration avec la préfecture, l’Etat, le Conseil général et régional. C’est un laboratoire d’idées dépassionné du jeu habituel des acteurs toujours en recherche d’un consensus et du dénominateur commun.

Le Conseil était précédemment dirigé par un chef d’entreprise. Place est faite maintenant à un syndicaliste. Faut-il y voir un symbole ?

La première période du Conseil a été incarnée par Ramuntxo Camblong, qui a représenté la dimension identitaire, culturelle et linguistique. La seconde période, sous la présidence de Bernard Darretche a été placée sous le signe du monde économique. Pour schématiser, ma personne incarnerait une orientation complémentaire, dans le domaine des relations sociales, inscrite dans le droit fil de ce qu’a effectué mon prédécesseur.

Comment incarner cette thématique sociale concrètement ?

Je suis là pour essayer de mettre en ¦uvre des moyens pour que de nouvelles relations sociales s’installent en Pays Basque. Depuis 1992, la CFDT a été la première organisation du Pays Basque présente. D’autres nous ont rejoints après, la CGT ou Lab. Depuis 2 ans, Michel Larralde (qui le remplace à la CFDT NDLR) et moi-même nous étions fait les avocats de l’absence de la dimension "salariés" de tous les projets portés par le Conseil. Dans le cadre de la démarche Pays Basque 2020, on y parle avec pertinence de l’intérêt d’aider les entreprises. Nous, on dit que derrière, il y a des salariés concernés directement par l’entreprise mais aussi par les aspects transversaux : transports, logement etc. La population la plus importante en Pays Basque est quand même le salariat. On a défini un axe de travail intitulé "Pour un dialogue social innovant en Pays Basque". Cette fiche a été encartée dans la démarche Pays Basque 2020. Désormais le dialogue social est fléché comme un des axes de réflexion du Conseil.

Quels vont être les axes de votre mandat ?

On est dans la continuité de toute une série de projets portés, dont certains trouveront leur concrétisation dans le contrat territorial. Plus de 95% des entreprises en Pays Basque ont moins de 10 salariés. 97% ont moins de 50 salariés. Tous les droits collectifs essentiels se font dans les grandes et moyennes entreprises. Dans celles-ci, tant bien que mal, il y dialogue et droits sociaux et collectifs : intéressement, participation, chèques vacances, CE, culture etc. Dans les autres, il n’y a rien. Est-ce que l’on peut accepter, parce que ce sont de petites entreprises, qu’il n’y ait que de petits droits sociaux ? Il y a nécessairement un dénominateur commun à trouver entre l’intérêt des entreprises et l’intérêt des salariés. Les petites entreprises n’ont pas les moyens d’avoir un service du personnel et ont de fait des difficultés à utiliser des mécanismes légaux comme la participation, les retraites complémentaires etc., qui sont des outils de fidélisation et de rémunération complémentaire pour les salariés. Cela leur permettrait de faire face aux difficultés et de récompenser les salariés quand les résultats sont au rendez-vous. Elles n’ont ni le temps, ni la culture, ni les instruments juridiques pour le faire. Voilà un domaine où l’on pourrait en Pays Basque mettre en place un "véhicule juridique", c’est-à-dire un accord interprofessionnel qui permettrait à l’artisan ou à l’entrepreneur, moyennant un document simple, d’accéder à un dispositif complexe, mais négocié par l’ensemble des partenaires sociaux.

Et quoi d’autre ?

On pourrait mobiliser l’épargne sur des fonds de placements régionaux, qui favoriseraient l’emploi en Pays Basque, la formation, le microcrédit. D’autres dispositifs existant dans la loi, par exemple sur l’égalité professionnelle, permettent de labelliser les entreprises. Aujourd’hui dans des secteurs en tension, où il y a des difficultés à recruter comme les transports, le bâtiment, l’hôtellerie, la métallurgie, cela donnerait une image positive et pourrait attirer de la main-d’¦uvre. Les entreprises vont avoir intérêt à fidéliser et à attirer les salariés.. Quand il y a un conflit dans l’entreprise, il se résout par la capitulation de l’un ou de l’autre et se finit aux Prud’hommes. On se dit est-ce que l’on pourrait être innovant et que les partenaires sociaux imaginent des mécanismes de régulation ; comme cela se fait avec les conventions collectives. Une sorte de fluidité culturelle dans les relations sociales qui permette d’essayer de rendre un avis. J’ai la vanité de penser, que dans notre territoire très marqué identitairement, l’identité Pays Basque est affichée par tous, et, sans gommer nos différences, peut-être un ciment permettant aux partenaires sociaux de négocier certaines choses.

La CFDT est signataire de la démarche Batera, comment vous positionnez-vous sur ces revendications maintenant ?

La CFDT s’est positionnée pour ces revendications et je les assume. Néanmoins, le Conseil n’est pas le lieu de la revendication, mais de la construction consensuelle, même si elles ont été évoquées en son sein. Je tiens à être un président le plus fédérateur possible. J’ai tenu à ce qu’il y ait un véritable bureau collectif, qui participe vraiment aux travaux, étant très attaché à ce mode de fonctionnement.


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