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Le JPB > Sujet à la une 2008-01-29
Le juste prix d’une télévision idéale
·Les fictions françaises se distinguent au Palmarès du Fipa pendant que les chaînes publiques tremblent

Les palmarès étonneront toujours mais concernant celui du Fipa 2008, on peut dire que les prix sont justes.Côté fictions, on attendait certes l’émergence de ces films français, enfin en phase avec l’actualité.Des fictions qui osent parler d’un monde contemporain.Pierre Henri Deleau se réjouissait il y a peu dans les colonnes du Journal de la fin des séries françaises du type "ma grand-mère dans les Alpilles, ma tante Elsa en Basse-Bretagne". le délégué général du Fipa promettait même la fin des séries politiques qui ne pouvaient raconter qu’un événement vieux de cinquante ans. Mais laissons les organisateurs du Fipa en marge de tout cela, les jurys sont souverains.Et il n’est rien à reprocher aux films primés, comme Le Septième Juré d’Edouard Niermans, qui rafle le Fipa d’or, ou À droite toute qui signe l’incroyable retour à la télévision de Marcel Bluwal.Si ce n’est justement qu’ils évoquent la contemporanéité de nos aitatxi-amatxi.

Le premier, inspiré d’un roman de Francis Didelot, met en scène une France blafarde et rurale et son racisme ordinaire à l’ombre de la guerre d’Algérie et d’une préférence sinistre pour l’ordre plutôt que pour la justice.Le comédien Jean-Pierre Darroussin y interprète remarquablement un pharmacien coupable enrôlé parmi le jury populaire chargé de juger le crime qu’il a commis.Il a d’ailleurs raflé un Fipa pour son interprétation.

Quant à Marcel Bluwal, 82 ans, il signe une série de quatre épisodes sur la montée en France de l’extrême droite dans les années 30, jusqu’à la tentative de coup d’État de la Cagoule, dont on retrouvera les membres dans la garde rapprochée de Pétain. Un sujet qui ne date pas d’hier mais qui est longtemps resté frappé du même tabou que la guerre d’Algérie et dont il était aussi malaisé de parler que des suspicions de tortures entourant M.Le Pen pendant le même conflit, ce dont s’est acquitté un certain, José Bourgarel en préférant la forme documentaire, dans le film La question présenté au Fipatel hors compétition.Dans ce genre c’est le réalisateur belge Luc Lemaître qui a raflé le Fipa d’or avec un portrait sensible du peintre Sam Dillemans. Un juste prix qui pour ne pas être vain, doit tout de même être suivi de diffusion.Ce qui est loin d’être automatique.

Le remarquable documentaire Raffaele Mastroianni, profession voleur, montré en clôture du Fipa l’an passé, n’a été diffusé que ce dimanche à 22h35 sur la chaîne du câble Planète.On ne peut pas dire que les télévisions se le sont arraché malgré un programme qui a fait l’unanimité du public de connaisseurs du Fipa. Mais l’humour d’un malfrat et sa sympathique humanité sont forcément trop incorrects politiquement pour le prime-time des grandes chaînes, fussent-elles publiques, entre une élection présidentielle et une perte de plusieurs milliards d’euros de la société générale.Et le débat sur la fin de la publicité à la télévision publique ne devrait rien y changer.

D’autant que ce changement a également un prix et que dans ce registre, les créateurs audiovisuels présents au Fipa se sont dits plutôt inquiets que sereins, même si le directeur général de France Télévisions, Patrice Duhamel a annoncé une "augmentation significative" des quotas d’¦uvres patrimoniales dans les programmes de France Télévisions, c'est-à-dire françaises ou européennes, dont les chaînes publiques doivent au moins diffuser 70%. Pour le Palmarès du Festival 2008, la diffusion devrait suivre puisque France télévisions a été récompensée six fois. Pour le reste, la télévision publique est dans la bascule et c’est encore une question de prix.De plus d’un milliard d’euros cette fois et il ne faut pas compter sur la Société Générale pour aider à financer des programmes de qualité.

Au Fipa, où l’idée d’une suppression de la publicité dans les chaînes publiques a été lancée il y a déjà plusieurs années, ce sont désormais les moyens à mettre en ¦uvre qui inspirent les craintes.Président de la Société civile des auteurs multimédia (SCAM), Guy Seligman considère que toute réforme qui ne générerait pas plus d'un milliard d'euros doit être considérée comme "une volonté de détruire le service public". On parle de plus en plus, en attendant que le gouvernement se prononce, de la privatisation de France 2.Une idée amère lorsque le Fipa mettait à l’honneur cette année la télévision publique suédoise, comme pour rappeler les exigences d’une télévision publique qui n’a pas de prix et devrait chercher l’exigence comme première mission.



Les enfants chinois se vendent et se volent
Trente ans de politique de l’enfant unique en Chine. La Terre surchargée souffle en peuŠ et nombre d’études ont été réalisées sur l’application d’une décision qui privilégie l’avenir du genre humain au détriment de son présent.

Le réalisateur britannique Jezza Neumann, et sa collègue Kate Blewett l’auteure des Enfants abandonnés de Bulgarie, étaient tous deux présents au Fipa. La situation des enfants dans le monde est un des sujets d’investigation de leur compagnie de production : la True Vision North à Londres.

Alerté par les plaintes toujours plus nombreuses des parents d’enfants volés sur le territoire chinois, Jezza Neumann est parti faire son enquête sur place. Rendez-vous secrets, caméra cachée, changeant de puce après chaque coup de fil de son téléphone mobile etc. Dans Les enfants volés de Chine, on suit un détective, Monsieur Zhu, ancien policier qui tente de retrouver la trace des enfants. Cet homme croule sous les demandes de parents désespérés. Il y a six mois, le petit Chen, 5 ans a été enlevé par un voisin entre l’étal de sa grand-mère et la maison des parents. Le voisin nie. Aucune preuve. Les parents collent illégalement des affichettes avec la photo de leur fils unique. L’Etat ne veut rien entendre.

Un autre couple, trop jeune pour avoir l’autorisation de se marier, et donc d’avoir un enfant. La jeune fille, enceinte, se cache jusqu’à la naissance de sa fille. Qui n’a aucune existence légale et qu’ils vendent. Le trafiquant. Il accomplit son petit négoce sans autres états d’âme que de faire coïncider l’offre et la demande. Et d’ailleurs, sa femme venant de mourir, il vend son dernier fils, trop de charges ! L’aîné n’a plus qu’à regretter son frère : "avec qui je vais jouer maintenant ?" Peu de familles se permettent d’avoir deux enfants, les contrevenants mettent des années à payer l’amende. Miracle ! Le détective a retrouvé un petit garçon, il était à des milliers de kilomètres de chez lui, dans une nouvelle famille. Pour la première fois, il raconte devant la caméra, l’incompréhension, les coups.

D’ores et déjà, "grâce" aux échographies, le déficit de filles s’élève à quarante millions d’individus. Les riches anticipent. Ils achètent des petites filles nées clandestinement, les adoptent avec la complicité de services publics où la corruption règne en maître. Les élèvent jusqu’à dix ans, les envoient travailler à la campagne et, à leur vingtième anniversaire, les offrent en mariage à leur fils unique. Ainsi, les brus appartenant à leur belle-famille, la boucle est bouclée.


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