Après deux ans passés portes closes, le bar Garra d’Hélette va retrouver une seconde vie en devenant le "Café culturel La Mer". La compagnie Traboules qui vient d’en prendre les rênes ambitionne d’en faire le berceau de multiples créations et animations culturelles et sociales.

"Nous avons toujours eu envie d’avoir un lieu de diffusion. C’est un outil qui manque à notre compagnie mais aussi sur ce territoire", a commenté Kittof Prud’homme, directeur de la compagnie basée à Hélette.D’où l’intérêt porté au bar Garra, situé en plein centre du village, l’une des maisons les plus anciennes d’Hélette, dont le propriétaire avait déjà l’habitude d’organiser bien des animations dans sa salle principale.

Traboules a signé un bail emphytéotique de 19 ans sur ce commerce avec lequel elle veut "inscrire la culture sur la place du village".

"Cela va être un fabuleux instrument de travail", selon Kittof Prud’homme. La salle principale du rez-de-chaussée où se trouve le bar, ouvrira au public tous les vendredis et samedis soir (18h-2h) en proposant régulièrement des animations. "Ce sera un endroit chaleureux avec un espace artistique sous forme de cabaret", explique le directeur de la compagnie. Une salle attenante sera scindée en deux pour créer un atelier artistique et un espace culturel pour les enfants.

A l’étage, l’association utilisera trois des huit chambres de l’ancien hôtel pour en faire ses bureaux. L’association Pestacles et Compagnie (qui organise le festival Dilin Dalan) devrait également y installer son siège. Enfin, le grand couloir sera mis à profit pour devenir une salle de réunion qui pourra être utilisée par tous les publics.

"Le café culturel se propose de réunir la compagnie professionnelle Traboules mais aussi des artistes Œordinaires’ ou Œatypiques’, des élèves, des associations, pour développer des ateliers, diffuser des spectacles, organiser des résidences de création...", a expliqué Kittof Prud’homme.

Traboules travaille particulièrement avec des publics en situation de handicap (théâtre des Lucioles, Chorale et Potéo Atypiques...). "Le projet que nous présentons aujourd’hui est ambitieux mais tout à fait réaliste si l’on se penche sur le bilan de nos activités depuis six ans", a estimé le directeur artistique. "Quand nous sommes nés en 2001, nous nous sommes heurtés à beaucoup d’interrogations et parfois de résistances. Aujourd’hui, le projet du café culturel est vu d’un bon ¦il par de nombreux acteurs y compris les institutionnels", a-t-il ajouté. A ce titre, Traboules attend beaucoup des pouvoirs publics pour mener à bien cette aventure et faire face aux 1100 euros de loyer dont elle devra s’acquitter tous les mois.

Un concept inédit inauguré par Itxaro Borda
Le mois de février sera riche en animations au café "La mer". L’occasion pour Traboules d’inaugurer un nouveau concept avec l’écrivaine Itxaro Borda comme première invitée. Intitulée "40 minutes avec...", la séance mettra en piste une personnalité qui, micro en main, se livrera durant 40 minutes sur un sujet donné. L’originalité réside dans le fait qu’elle n’aura recours à aucune note et que le public ne posera pas de questions. "Les intervenants doivent essayer de parler à la première personne. C’est un petit croche-patte qu’on leur fait pour que des choses plus personnelles soient livrées et sans peur de la réaction du public", a expliqué Traboules. Avant la séance d’Itxaro Borda le 23 février, le café culturel fêtera carnaval les 1er et 2 février, recevra le musicien Ibrahim Kora le 8 et les jazzmen de Roi Boyé le 22.