ça commence comme ces bons vieux plans de séries cultes américaines des années 70.On attend la pédale wah-wah sur la guitare d’Iban Gurrutxaga et finalement, c’est le triki d’Iker Goenaga qui s’y colle, avec un rien de sonorités celtes.Break et chant façon vieux Pink Floyds ou Genesis cette fois.Étonnant.D’autant que le son de ce nouvel album, le troisième de l’agité trikilari biscayen, garde une facture résolument moderne. De mémoire, on n’avait jamais mené l’accordéon diatonique sur ce terrain.Pour Iker Goenaga, c’est tout un concept.Il s’agit d’une part d’innover, car selon lui, "il ne faut pas avoir peur de perdre la tradition", et d’autre part de s’adapter à une demande, à l’air du temps, tant il est vrai que "la fonction sociale du trikilari a changé".Sans complexe, le jeune trentenaire, balance son nouveau titre, Amorrua, (Œla rage’) en affirmant qu’"avec le triki, on peut tout faire".
Du coup, Iker Goenaga brouille les cartes et propose du trikitixa "pour écouter" et des fandango avec samples et ordinateurs.C’est vrai que l’instrument, dans la tradition, est idéal pour les bals de village.Mais avec ce troisième album, il entend surtout "rénover des langages de communication musicale".Pour le jeune homme, qui joue du Triki depuis 23 ans, les instruments ethniques et traditionnels sont comme les vivants et s’adaptent à leur environnement selon un "désir de survivre".
Une approche musicale et joyeuse d’un concept darwiniste d’adaptation au milieu et d’instinct de survie qui se vit avec brio et guitares électrique et acoustique, percussions, basse et même violon, flûte et alboka sur l’album.De toute façon, conclut Iker Goenaga, "il est difficile d’imiter la tradition".Lui qui a reçu un enseignement traditionnel au plus jeune âge joue sans complexe, en écho à sa vie, "des rythmes traditionnels mais avec une forme moderne". Une résonance cohérente qui forcément, donne un troisième album qui sonne juste.