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Le JPB > L'opinion > La parole à 2006-06-14
Chantal TORRE / HEMEN
Plaidoyer pour l’ESS

Il y a environ un mois, l’un des deux permanents de Hemen et moi-même sommes allés à Bordeaux pour participer à des Assises Régionales de l’Economie Sociale et Solidaire. Nous y représentions Herrikoa et les Clefe, mais ce fut aussi une occasion de mieux connaître d’autres acteurs locaux de l’économie solidaire : des jeunes de l’association souletine Azia, notamment, dont le dynamisme et la créativité font plaisir à voir ; idem pour les membres de l’entreprise Les Développements Durables qui font de l’expertise en logiciel libreŠ

Cette rencontre a renforcé ma conviction que l’ESS est une alternative à la conception libérale du monde qui mérite d’être mieux connue et davantage mise en pratique. Au Pays Basque, elle a déjà une place assez importante, sous ses diverses formes ­ coopératives, mutuelles, associations, fondations, financements solidaires de proximité, commerce équitableŠMais cet ensemble reste peu connu. Je pense en particulier aux jeunes en formation à qui l’on devrait mieux expliquer l’histoire, les principes et les pratiques de cette utopie née au 19ème siècle mais qui garde tout son intérêt et son potentiel de transformation sociale.

En novembre 2001, Hemen avait organisé à l’IUT une journée de conférences-débats sur l’ESS en Pays Basque. Mais peu de jeunes y avaient participé. Et tout le champ de l’ESS n’avait pas été couvert par les interventions. Il serait donc intéressant de renouveler l’opération mais en partenariat avec des enseignants de bacs professionnels, de BTS, d’IUT, de filières universitaires locales et leurs élèves et avec tous les acteurs locaux de cette forme d’économie.

Certes, il ne faut pas se cacher que beaucoup d’entités dans cette nébuleuse subissent largement les règles de l’économie dominante et y perdent leur âme en grande partie. Mais ce n’est pas le cas de toutes et de toutes façons il reste des aspects positifs non négligeables. Cela vaudrait la peine d’entendre divers points de vue de travailleurs, d’usagers, de consommateurs, de porteurs de projet, concernés d’une manière ou d’une autre par l’ESS. D’autre part, c’est en prenant conscience collectivement des dérives et des points faibles d’un mode de fonctionnement par ailleurs convaincant, que l’on peut redresser la barre et provoquer un renouveau salutaire. Ce qui me paraît justement intéressant dans la dynamique de l’ESS, c’est qu’elle résulte d’une articulation entre un mouvement d’idées et un mouvement de pratiques qui interagissent en permanence l’un sur l’autre. Depuis le 19ème siècle, les initiatives en la matière sont nées de la volonté de personnes de répondre collectivement à des besoins partagés. C’est une démarche que nous connaissons bien au Pays Basque et c’est pourquoi l’ESS y est bien représentée. Elle articule bien aussi un projet d’émancipation de la personne humaine et le projet de société d’une communauté donnée. C’est aussi une économie de proximité, qui contribue donc à la relocalisation des activités et des emplois.

Ces assises nous ont permis aussi de découvrir une des créations les plus récentes de l’économie sociale, apparue dans les années 90 : la coopérative d’activités et d’emploi (CAE) c’est-à-dire une entreprise dont les salariés créent des entreprises. Il en existe plus d’une cinquantaine en France. En ce qui concerne le Sud Ouest, la première va être créée en Gironde en septembre 2006. Cette nouvelle formule juridique d’entreprise présente un grand intérêt à la fois pour les personnes porteuses de projet et pour le développement local. Elle permet d’apprendre le métier d’entrepreneur tout en ayant un statut de salarié et de tester la viabilité économique de l’activité projetée. Si la personne décide de ne pas poursuivre son projet, elle retrouve ses droits à l’indemnisation chômage. Le risque lié à la création est minimisé car elle va trouver un accompagnement sous forme d’entretiens individuels, d’ateliers en petits groupes, d’échanges entre créateurs (partage de savoirs, d’informations, de réseaux) qui sont bénéfiques pour le développement de l’activité de chacun ou chacune (car il s’avère qu’il y a plus d’entrepreneures que d’entrepreneurs parmi les projets accompagnés depuis 1995).

Cette catégorie de scop paraît tout à fait indiquée pour développer les services aux particuliers, les services de proximité, et toutes les activités qui ne nécessitent pas d’investissements financiers lourds. Voilà qui pourrait être intéressant pour favoriser la création d’activités en zone rurale notamment ; un complément utile aux dispositifs d’aide à la création d’entreprises.


 
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