22-13, le score final ne reflète pas forcément la physionomie de la rencontre. Car si la victoire d’Aimar Olaizola est somme toute incontestable, Sébastien Gonzalez l’a quand même contraint à puiser au fond de ses innombrables ressources pour avoir le droit à défendre sa xapela. Il attend désormais le vainqueur de la deuxième finale, dimanche prochain, entre Beloki et Martinez de Irujo.

Au mur à gauche Labrit de Pampelune, le cadet des Olaizola a de nouveau montré sa grande maîtrise des joutes individuelles. En grand champion, Aimar a su trouver des solutions aux nombreux problèmes que son adversaire lui a posés. Même mené au score, le Goizuetar a fait preuve de sérénité pour renverser une situation pas très commode à gérer. Ce n’est d’ailleurs pas certain qu’un autre pilotari du circuit aurait répondu de la sorte aux assauts de l’Azkaindar.

Car le protégé de Pampi Laduche a montré de quoi il était capable dans une cancha. Gonzalez a proposé son meilleur visage avec une prestation haut de gamme (sa meilleure partie en tête-à-tête ?) confirmant les progrès que l’on lui connaissait. Comme prévu, le Labourdin s’est présenté à Pampelune sans complexes, disposé à faire parler sa puissance. Et ça a marché. D’entrée de jeu, le gaucher a pris son adversaire à la gorge. Très à l’aise de la gauche, il "touchait" la pelote comme jamais, dominait le point, et tranchait même à l’aide des parfaits deux murs. Olaizola II n’avait pas grand-chose à faire, si ce n’est de proposer une défense à toute épreuve, attendre que l’orage passe et surtout garder la concentration qui lui permettrait de revenir dans la partie. Il n’a pas failli. Gonzalez a mené 4-0 puis 9-4, mais le champion en titre a trouvé son deuxième souffle. Il a mûri le point, chercher des solutions, travailler l’adversaire pour lui infliger une série de 10 points consécutifs (9-14) quasi définitifs. Pourtant, Gonzalez a vendu cher sa peau. À l’image de cette pelote ramenée de... l’errebot, l’Azkaindar s’est battu jusqu’à la fin. Un atxiki réclamé par Gonzalez à 10-14 aurait peut-être pu changer la donne de la fin de la partie, mais les juges ne l’ont pas accordé. Olaizola n’avait qu’à gérer la dernière ligne droite ce qu’il fit de main de maître. Définitivement, Gonzalez est tombé sur un os.

La bonne nouvelle pour les supporteurs du pilotari d’Ascain est que le gaucher a su jusqu’à présent tirer les bonnes conclusions, dans la victoire comme dans la défaite. Il a certainement beaucoup appris de cette partie, et on devrait encore entendre parler de lui dans les prochaines années. Le rendez-vous est pris.