7 mai 1937 : des milliers d’enfants basques quittent leur famille pour fuir la guerre civile espagnole. Un exil difficile que les danseurs des compagnies Kukai et Tanttaka font revivre avec émotion, en racontant à travers treize tableaux, la vie quotidienne de sept d’entre eux. Le spectacle du chorégraphe Jon Maia, 1937 gogoaren bidezidorretatik, a déjà fait mouche au Pays Basque et revient cette fois, à Aicirits et Saint-Jean-Pied-de-Port, au c¦ur d’une "mémoire ravivée".En ces temps d’anniversaires, celle de l’euphorie du Front Polaire en France et de la guerre d’Espagne qui l’a rudement éprouvée, quatre collèges et lycée de Basse Navarre et de Soule ont mis cette grande histoire au c¦ur de leurs projets culturels d’une année.Plus toutes ces petites histoires qui menacent de se tarir, 70 ans après les faits.Pour les enseignants, il s’agissait donc de "réactiver la mémoire collective".
L’occasion donc de se rappeler du camp de concentration de Gurs, bâti par les Gudari basques qui furent aussi parmi les premiers locataires.Plus près du collège de Garazi, et du spectacle de Jon Maia, la Citadelle de Saint-Jean-Pied-de-Port rappelle désormais qu’elle a accueilli 400 enfants fuyant Bilbo, Gernika et les combats. Samedi, autour des danseurs biscayens de Jon Maia, 30 de ces enfants de la guerre, réfugiés en 1937 dans cette citadelle, seront présents sur les lieux même pour témoigner. Une transmission directe, que les 170 élèves des collèges publics Léon Bérard de Saint-Palais, de la Citadelle à Saint-Jean-Pied-de-Port, de Jean Pujo à Baigorri et du Lycée Saint-François d’Assises de Mauléon, ont déjà recueilli auprès des nombreux réfugiés ou enfants de réfugiés vivant encore en Basse Navarre et en Soule, comme autant de sujets de recherche, de documents, de témoignages, et de petites histoires lâches ou courageuses.
Leçons
Et si l’accueil des réfugiés ne fut pas toujours très glorieux, les élèves en revanche ont gommé tout parti pris dans leurs travaux en résistant aux tentations du recul et de son jugement.Les travaux des élèves ne font pas la leçon mais rappellent les faits, comme la volonté simple d’un enseignement pour le futur.Un livret de vulgarisation sur cette période a été édité et fait partie d’une exposition sur la guerre d’Espagne.D’autres se sont exprimés à travers les arts plastiques.Enfin, un ballet a été créé avec la compagnie Elirale de Pantxika Telleria.Outre une présentation de ce travail lors des deux spectacles à Garazi et Aicirits, les expositions seront visibles à Saint-Palais et Mauléon accompagnées de conférences, avec notamment Jean-Claude Larronde, Jean-Paul Duchon, Gratianne Hastoy ou Josu Chueca. D’autres expositions, de ciné-clubs (L’espoir d’André Malraux), de journées dédiées à la guerre d’Espagne, seront proposées jusqu’en juin par les associations Ainarak de Mauléon et la médiathèque de Saint-Palais.
Sur scène, autour des danseurs biscayens, le résultat de ce projet, initié par l’association Garazikus, sera présenté.
1937 Gogoaren bidezidorretatik
Dès 20h30.Vendredi 19 mai, cour de la Citadelle à Saint-Jean-Pied-de-Port.Samedi 20 mai, salle polyculturelle d’Aicirits.Tarifs de 5 à 15 euros.