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Le JPB > Pays Basque 2006-05-16
ETA en appelle à la France pour la résolution du conflit en Pays Basque
·Dans un entretien au quotidien Gara, l’organisation clandestine évoque quelles devraient être les bases du processus

"Les clés de la résolution du conflit résident dans une formulation convenue sur l’autodétermination et la territorialité" souligne ETA dans une longue interview de 16 pages publiée dimanche dans le quotidien Gara.

L’organisation armée estime qu’aujourd’hui une réelle occasion se présente pour dépasser le conflit. La vision de l’ensemble du Pays Basque, sa reconnaissance comme nation et comme peuple est plus claire que jamais et les concepts autrefois défendus uniquement par la gauche abertzale sont aujourd’hui repris par de plus en plus d’acteurs sociaux et politiques, selon l’analyse d’ETA. Par ailleurs, l’organisation clandestine estime que grâce à la "résistance de la gauche abertzale" les Etats ont dû se faire à l’idée d’une "solution politique et négociée".

Selon ETA, aujourd’hui il est clair que le statu quo ne résoudra pas le conflit et qu’un changement de l’institutionnalisation actuelle du Pays Basque est nécessaire, "la situation actuelle étant génératrice du conflit". Un changement nécessaire et concerté au sein d’un processus démocratique. "Nous devons passer d’une situation de négation à une situation de reconnaissance politique du Pays Basque" estime ETA, soutenant que le principe que les Basques doivent avoir la parole et la décision, est un concept de plus en plus répandu, clé pour le dépassement du conflit.

ETA confirme qu’elle a envoyé une lettre au Premier ministre français lui proposant une issue négociée du conflit. En plus de ne pas avoir reçu de réponse officielle, ETA dénonce le fait que l’Etat l’ait filtrée à la presse "en modifiant et manipulant le contenu". "La France devrait faire preuve de plus de maturité et de sérieux afin de construire la solution du conflit. Elle doit mettre de côté son attitude d’enfermement, et démontrer une attitude plus positive". Quant au PNV, au pouvoir à Vitoria, ETA estime qu’il ne peut s’ériger en arbitre du processus, étant lui-même partie prenante du conflit.

En ce qui concerne "l’impôt révolutionnaire" exigé aux entrepreneurs du Pays Basque, ETA affirme qu’il s’agit là de répondre à une nécessité économique de l’organisation, et rappelle que les tribunaux espagnols en font autant en "rackettant" les prévenus avec des cautions astronomiques.

Cessez-le-feu des Etats

ETA affirme sa volonté de trouver des solutions, et demande aux gouvernements de cesser leur attitude de répression, de faire preuve de volonté et de faire également des pas. ETA estime que les pas pour alimenter le processus de paix doivent être "incessants" et qu’il y a "un grand risque de laisser pourrir un processus en remettant à demain les initiatives qui pourraient être entreprises aujourd’hui". Pour l’ETA, retarder ces pas répond à des intérêts purement partisans. De plus elle ajoute que les "attaques" dont la gauche abertzale fait l’objet de la part des tribunaux espagnols sont "incompatibles" avec le processus. "Nous tenons à dire clairement que si les appareils des Etats persistent dans leurs attaques, il sera impossible que le processus aille de l’avant".

Pour l’ETA la première des choses à faire est que les acteurs sociopolitiques de l’ensemble du Pays Basque s’accordent sur le processus à mettre en place. Il reviendra à la France et à l’Espagne de respecter l’accord intervenu entre les forces politiques du Pays Basque qui sera soumis aux citoyens du Pays Basque. Une fois cet accord de base établi, c’est en parallèle que l’ETA et les gouvernements devront discuter du sort des prisonniers et de la "démilitarisation". Pour l’ETA la libération des prisonniers est "une condition démocratique du procès". "Mais entre-temps, il n’y a pas de raison pour que les droits des prisonniers ne soient pas respectés dès aujourd’hui, avec leur rapprochement et la reconnaissance de leur statut politique". ETA prévient également qu’ "une simple réforme des statuts autonomiques ne résoudra pas le problème et que, au contraire, il alimentera le conflit". "Ceux qui pensent que la lutte armée de l’ETA va se désactiver pour un rien, se trompent".

Extrait de l’entretien paru dimanche dans Gara

À quelles difficultés vous attendez-vous pour que le Labourd, la Basse Navarre et la Soule soient intégrés au processus ? Qu’attendez-vous de l’Etat français qui estime ne pas avoir de "problème basque" ?

Nous souhaitons tout d’abord indiquer que le cessez-le-feu a eu également un grand impact et notre décision a suscité de nombreuses réactions. Des réactions très variées, que nous pourrions classer en trois catégories. Tout d’abord celle de ceux qui ont poursuivi leur attitude de fermeture, soutenant qu’il ne s’agit là que d’un problème interne à l’Espagne, et que le Gouvernement français n’a donc aucun pas à faire. Face à cette attitude nous devons dire clairement qu’ils ne pourront pas ainsi tenir une telle position pendant très longtemps, parce que fermer les yeux ne permet pas de dépasser le conflit. Au contraire, vouloir aujourd’hui ne pas donner d’issue au conflit revient à l’alimenter. Par ailleurs, d’autres acteurs ont réagi, en demandant au gouvernement français de s’impliquer. Dans ce cas-là, nous souhaitons préciser quelle devrait être cette implication. Nous voulons souligner que les pas et l’implication du Gouvernement français sont nécessaires, mais surtout, que cette implication devra s’orienter vers la recherche de réponses aux racines politiques du conflit, afin de résoudre le conflit politique et non seulement ses conséquences. Ceci est simple à interpréter : ils doivent démontrer leur disposition afin de respecter les droits du Pays Basque. La réaction d’autres acteurs a servi pour réaffirmer leur engagement, soulignant l’importance que les acteurs du Labourd, Basse Navarre et Soule s’impliquent dans le processus en Pays Basque, et c’est justement ce chemin que les acteurs basques doivent faire. En fin de compte il s’agit d’un processus qui doit se développer dans l’ensemble du Pays Basque, qui doit avoir une dimension nationale, et donc il est d’une importance vitale que les agents du Labourd, Basse Navarre et de Soule s’impliquent et accordent des pas et des engagements propres par rapport au processus. (...) Un débat doit être ouvert sur la reconnaissance du Pays Basque, afin d’impulser sa revendication face au Gouvernement Français.


 
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