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Le JPB > Sports > Rugby 2006-03-31
Coupe d’Europe - Quart de finale
Sereins mais vigilants
Dans un stade d’Anoeta complètement voué à la cause du BO, les Basques tenteront d’accrocher dimanche la troisième demi-finale consécutive de la Coupe d’Europe. Sale se place en outsider

«Favoris ? Si on nous croit favoris, on prend le statut, mais on ne se considère pas de la sorte". À deux jours du rendez-vous européen face à Sale à Anoeta (dimanche 18 heures, Sport +), le capitaine du Biarritz Olympique Thomas Lièvremont ne veut surtout pas se prendre la tête avec ce genre de détails : "Franchement, ça n’a pas d’importance. On sait très bien que l’on joue contre une grosse équipe et qu’il va falloir donner le meilleur de nous pour passer. On en a vu tellement de favoris tomber, que ce n’est vraiment pas important". Le ton est donné.

Pourtant, tous les voyants indiquent l’approche d’une rencontre pas tout à fait ordinaire et pour cause, un quart de finale européen n’est pas à prendre à la légère. Contrairement à Sale qui disputera face aux Basques son premier quart de finale de la Coupe d’Europe, le BO sait à quoi s’en tenir. Le club de Marcel Martin en est à son quatrième quart de finale, dont trois consécutifs, ponctués de deux demi-finales.

Autant dire que les hommes de Delmas et Lagisquet ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. L’heure est venue de franchir un cap, et cela passe irrémédiablement par une victoire dimanche à Donostia. Ce qui implique de ne rien laisser au hasard. À l’image de ce qui a été fait l’an dernier à ce stade de la compétition, les rouge et blanc se sont mis au vert à la thalassothérapie d’Hendaye. "C’est quand même important" avoue Jacques Delmas. "C’est un quart de finale de la Coupe d’Europe. On affronte Sale le leader du championnat Anglais. On veut juste mettre tous les atouts de notre côté" s’explique-t-il.

Attention aux Anglais

C’est évident, l’expérience biarrote en compétition européenne est aujourd’hui un plus que les coéquipiers de Thomas Lièvremont devront absolument mettre en avant. Ce groupe a appris, il a mûri, et cela doit se ressentir sur la pelouse donostiar.

Pour autant, Biarritz sait pertinemment qu’il ne peut pas se reposer sur ses lauriers sous peine de passer à la trappe. Loin de ce qu’il avait montré face au BO, il y a deux ans, Sale caracole aujourd’hui en tête de son championnat. "Pour le moment, ils nous imposent du respect" déclare le capitaine des Biarrots. "Quand on est leader du championnat anglais, il faut avoir un minimum de bases. Ils les ont. C’est une équipe costaud, plus costaud que les équipes que l’on a l’habitude d’affronter en championnat. Bien organisée. Cela dit, ils ont également leurs faiblesses, il faudra donc essayer de les contrer sur leurs points forts et exploiter leurs points faibles. Comme face à toutes les équipes d’ailleurs".

Rien à voir donc avec le quinze que le BO avait battu en 2004 (15-0) : "Ils avaient un jeu très dynamique, de déplacement, or, ils manquaient un peu de puissance. Aujourd’hui, ils ont franchi un palier dans ce domaine" remarque Lièvremont. Une analyse partagée par son coéquipier Dimitri Yachvili : "Philippe (Saint-André) a recruté des joueurs très précis. Ils sont désormais basés sur la perforation, le défi physique..."

Jean-Baptiste Gobelet est lui aussi conscient de la force de l’opposant : "Il nous faudra commencer le match tambour battant pour les faire douter d’entrée. On se doit d’imposer notre jeu car ça sera la clef du succès. Il ne faudra pas s’amuser à défendre pendant 90 minutes parce qu’avec des individualités comme Robinson ou Hodgson, Sale a de quoi faire très mal. Il nous faudra être très vigilants en défense, mais je le répète, l’important pour nous sera de jouer et non de défendre. C’est un quart de finale d’H Cup, le but est de mettre du volume de jeu et pas de jouer petit bras. On a l’ambition d’envoyer du jeu pour n’avoir rien à regretter à la fin". Robinson, Hodgson, effectivement, Sale possède dans ses rangs des joueurs capables de faire la différence à tout moment. Parmi eux figurent aussi en bonne place quelques joueurs du Top 16 partis tenter leur chance avec une certaine réussite. Sébastien Chabal, Valentin Courrent ou Sébastien Bruno sont de ceux-là. Mais le plus connu du public basque est bien sûr le Zuraidar Larrechea. L’ex-Bayonnais, habitué à des oppositions "chaudes" face aux Biarrots restera toutefois incertain jusqu’au dernier moment.

À point

Côté Biarritz Olympique, le groupe arrive au plus important rendez-vous de la saison à point nommé. Ni mieux ni pire que lorsque l’Ulster et les Saracens avaient débarqué à Aguiléra, "c’est juste une période différente" explique confiant Patrice Lagisquet. La préparation du groupe a effectivement été axée en fonction, et les rouge et blanc sont également prêts aujourd’hui pour relever le défi : "On aurait peut-être préféré un match supplémentaire avec l’effectif au complet, mais les Anglais sont comme nous. Eux aussi ont récupéré leurs internationaux la semaine dernière. Pour le reste, on est dans une phase de préparation qui est favorable. Il ne devrait pas y avoir de souci dans ce domaine".

Les résultats sont en tout cas assez parlants. Si le BO n’a pas proposé son meilleur visage depuis la fin de la phase qualificative européenne, il a le mérite d’accumuler les victoires. En championnat comme en Europe où les hommes de Delmas et Lagisquet ne connaissent pas encore la défaite cette année. Des statistiques qui donnent l’impression que les Basques ont toutes les cartes en main pour accéder au dernier carré, "bien sûr que l’on dépend de soi-même" assure Lagisquet. "Bien sûr que l’on pense les battre en jouant à notre meilleur niveau. Penser le contraire serait dramatique" estime-t-il, "cela dit, on n’est jamais à l’abri de tomber sur une équipe qui pourrait nous être supérieure et Sale est une formation qui a de la qualité".


 
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