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Silence allègre pour suivre Mozart
·La seizième édition des fêtes musicales de Biarritz, qui se tiendra du 19 au 23 avril, célèbre un "tour du monde en six jours"
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Du côté de l’association Biarritz culture, on n’est pas encore bien sûr que le silence qui suivra Mozart sera encore du Mozart.Paraît-il que Les fêtes musicales sont "remises en question" du fait de "nouveaux acteurs culturels" débarqués à Biarritz. Du côté des journalistes qui assistaient hier à la présentation de la seizième édition du festival, on pressent en revanche que le silence sur cette affaire précède bien le Mozart primesautier de l’orchestre de chambre lituanien Saint-Chrisptophe.Et si le président de Biarritz culture, Jakes Abeberry, déplore que le public de la musique classique se restreigne au fil des ans, chacun s’accorde à penser qu’il est d’autant plus opportun de profiter de cette grande fête de la musique comme si c’était la dernière.Allegro, donc, en dépit des bémols du président de Biarritz culture qui promet "des décisions avant l’été" même si "tout est envisageable y compris la reprise des fêtes musicales".Plusieurs rendez-vous de choix marqueront du 19 au 23 avril cet événement musical, dont la célébration des trente ans de l’Orchestre de Bayonne Côte basque marquée par une "cathédrale", la Neuvième symphonie de Beethoven (lire aussi ci-contre).Selon Micheline Banzet-Lawton, il fallait bien cette ode à la joie pour célébrer comme il se doit cet anniversaire et profiter d’une ¦uvre "comme la Joconde (...) qu’il faut voir une fois dans sa vie". Dans un autre registre, la directrice artistique du festival de musique classique a souligné le "programme non conformiste" de l’orchestre de Chambre de Vilnius et ce fameux Mozart dont ils interpréteront La petite musique de nuit. En ces temps de commémoration du compositeur et "comme tout le monde se jette sur Mozart comme des piranhas", l’oeuvre joyeuse d’un artiste en fin de vie est révélée par une distribution originale.Un répertoire plein de surprises pour l’orchestre Lituanien qui verra également, le jeudi 20 avril, une création mondiale de la Japonaise Yuko Uebayashi avec un concerto pour flûte et orchestre à cordes.
Carnaval de barge
Un autre moment fort de ces seizièmes rencontres musicales, et tout aussi ludique, verra le retour de François-René Duchable sur le lac Marion le dimanche 23 avril.Cette fois, sur la barge qui fera onduler le musicien sur les flots, ce seront deux pianos qui donneront vie au Carnaval de Robert Shumann et au Carnaval des animaux de Camille Saint Saens.À l’heure de pique-niquer sur les berges, et si le temps l’autorise, Alain Carre dira des textes de Verlaine et de Francis Blanche avec cette voix chaude que les Biarrots n’ont pas oubliée.Au milieu des animaux du lac, ce sont les élèves du Conservatoire Régional de Bayonne qui feront vivre le bestiaire du carnaval et ses fantaisies zoologiques.Au total, sept rendez-vous musicaux promettent de faire de ces fêtes musicales un "tour du monde en six jours et en musique".En prélude, c’est l’Orchestre National Bordeaux Aquitaine qui, avec le Bayonnais Michel Portal, exprimera la verve et la joie de vivre des auteurs américains Gershwin, Copland et Adams.
L’Orchestre Bayonne Côte Basque célèbre ses trente ans sur la Neuvième
Kattalin Dalat
Samedi 22 avril, à la Gare du Midi, l’Orchestre Bayonne Côte Basque soufflera ses trente bougies en plein c¦ur des Fêtes Musicales de Biarritz. Le lieu "le plus emblématique" loue même Bernard Massé, président de la structure et adjoint au maire de Bayonne délégué à la culture. À ce titre, le concert de l’Orchestre Bayonne Côte Basque sera l’un des moments les plus attendus du festival. Quatre solistes, soixante musiciens et quatre-vingts choristes seront présents pour une célébration grandiose, due notamment au choix de Vincent Barthe, directeur de l’orchestre depuis 2003, pour la Neuvième symphonie de Beethoven, l’¦uvre magistrale et la plus populaire du compositeur. Une réalisation toute en force, pourvue d’une inspiration qui tente de percevoir l’homme dans sa conception la plus optimiste, évoquant le triomphe de la volonté et de l’enthousiasme sur les énergies du chaos. Un choix pertinent pour honorer une trentaine mais qui exige beaucoup de ses artistes en raison de la complexité et de la richesse de l’oeuvre, notamment le final qui nécessite une chorale imposante. Pour cette Ode à la joie, devenue en 1972 l’hymne symbolique de la nouvelle Europe, la direction a fait appel à la chorale Andra Mari Abesbatza. Présidée depuis 1994 par Manuel Tife Iparraguirre, également professeur de chant au conservatoire d’Irun, elle est actuellement une des formations les plus importantes des chorales basques. Un concert exceptionnel donc, répondant à la politique ambitieuse de l’Orchestre Bayonne Côte Basque et à la notoriété de Vincent Barthes, privilégiant "une diffusion musicale de qualité". Né en 1975 de la volonté d’un syndicat regroupant les cinq villes de Bayonne, Biarritz, Anglet, Saint-Jean-de-Luz et Hendaye, son effectif est aujourd’hui de trente-cinq musiciens, ce que l’on nomme une Œformation Mozart’, tous parallèlement professeurs, sans compter les divers intervenants invités à partager leurs savoirs au long de l’année. Organisateur de saisons symphoniques, il programme également des saisons de musique de chambre et soutient la création contemporaine en reprenant des ¦uvres ou en offrant à de jeunes artistes contemporains la possibilité de jouer leur composition en première mondiale, avec le soutien de l’association Musique Nouvelle en Liberté, créée par Marcel Landowski. S’attachant à poser des passerelles entre les grands noms des scènes musicales internationales et les jeunes talents, l’Orchestre Bayonne Côte Basque "est un outil culturel d’une grande valeur au sein de la région" explique la directrice artistique des Fêtes Musicales, Micheline Banzet-Lawton. Pour le futur, l’Orchestre compte également resserrer ses liens avec les 1700 élèves du Conservatoire Nationale de région, en développant l’aspect éducatif de son terrain d’action. Le rendez-vous est donc pris, et s’adresse aux mélomanes autant qu’au grand public, "car la Neuvième symphonie est bien de ces ¦uvres que l’on doit entendre au moins une fois dans sa vie" dit encore Micheline Banzet-Lawton. Les moyens sont là.
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