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Le JPB > Sujet à la une 2005-07-15
Diagnostic de l´enseignement du basque en attendant les remèdes
·Avec ce diagnostic, l’Office public de la langue basque examinera une première proposition de programme pluriannuel

21,6% des enfants scolarisés, de la maternelle au Lycée en Pays Basque nord, suivent, de près ou de loin, un enseignement du basque. De près, si l’on considère l’enseignement en basque des 16% d’élèves dans l’enseignement bilingue et par immersion, dont le taux dépasse même 30% en maternelle. De loin, si l’on considère que le quart de ces effectifs représente le modèle de l’initiation ou de l’option, taux proche du zéro en lycée professionnel. Mais dans tous les cas, on peut désormais affirmer "avec rigueur et méthode" que plus d’un enfant sur cinq est concerné par l’enseignement du basque ou en basque, de la maternelle au lycée.

L’office public de la langue basque présentait mercredi le premier diagnostic de cet enseignement, près de 6 mois après sa création en janvier dernier. Une première étape qui permet de constater avec le président de l’Office Public, Max Brisson, qu’il ne s’agit "pas d’un outil de plus" mais bien d’un outil "qui n’existait pas". C’est sur cette base que reposera, à l’horizon de la rentrée 2006, un programme pluriannuel pour accroître l’offre de l’enseignement en basque.

Confronter les vues

Un programme qui promet de faire débat et de confronter les vues sur les moyens à mettre en ¦uvre pour généraliser le bilinguisme dans l’enseignement, objectif affiché par Max Brisson qui se réjouit qu’"aujourd’hui, le système percute". C’est à ce titre que le Conseil d’Administration, qui se tenait ce mardi 12 juillet, a salué ce "diagnostic quantitatif" comme "un document de référence pour élaborer une carte des enseignements". "Tout le monde a salué la qualité de la prestation" rapporte Max Brisson. Mais ce "rapport d’étape" devra cependant prendre en compte plusieurs remarques des membres du conseil d’administration et surtout, être soumis au groupe Enseignement du comité consultatif, le 20 juillet, avant d’être rendu public à la fin du mois. Ce n’est qu’à la fin du mois de septembre que le Conseil d’administration examinera une première proposition de programmation pluriannuelle pour 2006. Proposition qui sera ensuite remise au recteur et devrait déjà définir l’ampleur des moyens à mettre en ¦uvre pour "développer et structurer l’offre d’enseignement du basque et en basque" selon les termes de la convention signée entre le Conseil général et le Ministère de l’éducation nationale.

Préparer la montée en puissance

Car si, pour l’heure, "le travail avance" dans le consensus, pour l’Office public, il va s’agir désormais de "préparer la montée en puissance" de son action dans ce volet enseignement, l’un de ses grands chantiers en cours. Tout peut dépendre de l’examen qui sera fait de ce diagnostic, présenté comme "un tableau de la réalité". Dans ce registre, plusieurs lectures s’affrontent.

Ainsi, par exemple, l’offre d’enseignement du basque et en basque est elle largement inégale par catégorie d’établissement. Pour faire simple, on constate qu’un enfant sur trois apprend le basque en maternelle, un sur quatre en primaire, un sur cinq en collège, un sur dix en lycée. "Une perte en ligne" selon le recteur d’Académie, cité par Max Brisson, qui peut selon, illustrer les défaillances d’un "système pas assez structuré" ou caractériser "un modèle qui monte". Voire un symptôme des deux phénomènes. Reste que ce "décrochage questionne" le président de l’Office public (lire encadré ci-contre). On constate également que les premiers à lâcher prise sont dans la filière "bilingue à parité horaire" et que le modèle par "immersion" reste le plus constant. De quoi pointer du doigt "l’enjeu majeur de l’Office public dans l’enseignement secondaire pour les prochaines années". Pour Max Brisson, qui voit dans ce constat "la montée en puissance d’un système", cet objectif aura également pour "conséquence la mutation de personnel" avec le besoin d’enseignants bascophones. Il faut dire que depuis 1993, l’enseignement du basque, qui concernait un élève sur dix, touche désormais un élève sur quatre.

Sujet délicat

Mais le sujet est délicat. L’Office public souhaite le gérer en douceur. Exemple avec cette rentrée 2005 que l’institution va commencer à accompagner en proposant quelques "ajustements" tant il est vrai "qu’une rentrée s’ajuste après la rentrée". A l’école de Chéraute bourg, 17 parents d’élèves réclament la création d’une section bilingue, alors que les autres s’y opposent en raison des menaces que cela ferait peser sur 1/2 poste de français. Et si cette situation est "susceptible de faire l’objet d’ajustement de rentrée", il n’en sera rien cette année, contrairement au Regroupement pédagogique intercommunal de Lohitzun ­ Uhart Mixe ­ Larribar où la demande d’ouverture d’une section bilingue dès cette rentrée a été transmise à l’inspection d’académie. Il en va de même pour le Regroupement pédagogique intercommunal de Béguios ­ Masparraute ­ Arraute ­ Orègue pour un poste et au Regroupement pédagogique intercommunal de Ahaxe ­ Mendive ­ Bussunaritz où les enseignants réclament 1/2 poste supplémentaire.

Globalement, cette rentrée 2005 verra, pour l’ensemble des écoles publiques du Pays Basque, la création de 7 postes et la perte de 16 postes. Soit un déficit de 9 temps-pleins d’enseignants. Parmi ces 9 postes, 6 sont attribués à l’enseignement en basque. Encore un sujet qui promet des interprétations distinctes.

Car déjà, les postes d’enseignants bascophones ne sont pas répartis uniformément. Un détail, rappelle Max Brisson, qui n’a pas échappé au recteur d’Académie, censé répartir équitablement l’argent du contribuable. En cette fin d’année 2004/2005, on compte 236 enseignants en basque pour un total de 1226 enseignants, ce qui représente une moyenne de 19,7 élèves par poste. "Des chiffres à prendre avec prudence" selon Max Brisson, qui varient selon le lieu et peuvent descendre à moins de 14 élèves par poste.

Une moyenne largement acceptable si elle est comparée au nombre bien supérieur d’élèves par poste de français. Largement déficitaire si l’on considère que les 236 postes affectés à l’enseignement du basque et en basque correspondent à 19,3% des postes affectés à l’ensemble des écoles du Pays Basque. Et loin du schéma d’une "montée en puissance".

Mais une chose est sûre pour Max Brisson : "on aura de plus en plus besoin d’enseignants bascophones en Pays Basque de France". Il devra bientôt préciser quand, et combien.



De la maternelle au lycée, une "perte en ligne"
Dans les écoles :

Les proportions d’élèves suivant un enseignement du basque et en basque dans le modèle "initiation" varient faiblement d’un niveau de classe à l’autre, les élèves suivant cet enseignement représentent 4 à 6% de l’ensemble des élèves du Pays Basque, 5,5% en moyenne pour le 1er degré. Cette offre d’enseignement est essentiellement présente au sein des écoles publiques.

La proportion d’élèves suivant un enseignement du basque et en basque dans le modèle "bilingue à parité horaire" décroît régulièrement des premières années de maternelle jusqu’au CM2. Les élèves suivant cet enseignement représentent 22% à 12% de l’ensemble des élèves du Pays Basque, 19% en moyenne pour le premier degré. L’évolution est assez similaire au sein de l’enseignement public et de l’enseignement catholique.

La proportion d’élèves suivant un enseignement dans le modèle "immersion" est relativement stable d’un niveau de classe à l’autre, aux alentours de 6%.

Dans les collèges :

Les proportions d’élèves suivant un enseignement du basque dans le modèle "bilingue à parité horaire" qui décroissaient régulièrement de la maternelle au CM2 baissent encore plus fortement en classe de sixième. Pour représenter 7% de l’ensemble des élèves de sixième.

L’enseignement du basque dans le modèle "option" scolarise en collège près de la moitié de tous les élèves suivant un enseignement du basque tous modèles confondus (pour le modèle "initiation" dans l’enseignement primaire, le même rapport était de 1 à 5). Les élèves suivant cet enseignement se répartissent pour moitié entre l’enseignement public et l’enseignement catholique.

Les effectifs scolarisés dans le modèle "immersion" baissent également en classe de sixième par rapport au primaire, mais dans une proportion beaucoup plus faible que pour l’enseignement "bilingue à parité horaire" (5,4% de l’ensemble des élèves du Pays Basque en primaire, 3,7% en collège)

Dans les lycées :

La proportion d’élèves suivant un enseignement du basque dans les modèles "option" et "bilingue à parité horaire" baisse de manière importante en classe de seconde par rapport au collège : des 2/3 pour le modèle "bilingue à parité horaire" et de moitié pour le modèle "option".

Le modèle "immersion" dont le poids relatif régresse en lycée mais dans une proportion beaucoup plus faible que les autres modèles, scolarise en lycée autant d’élèves que le modèle "bilingue à parité horaire".

La réponse du berger à la bergère

"L’Office public travaille" lançait mercredi Max Brisson, faisant le détail "des heures de travail qui n’existaient pas avec les institutions". Une façon de répondre "aux passions" qui agitent le problème de l’enseignement de la langue basque, "passions" qui deviennent, pour le vice-président du Conseil général, "moins acceptables quand ce sont des erreurs". Une réponse cinglante à la présidente de Seaska, Ixabel Charriton, qui évoquait "l’impuissance de l’Office public" lors de son intervention au forum Pays Basque 2020, samedi dernier (Lire aussi le JPB du mardi 12 juillet). Evoquant le manque de volonté de l’État et le manque de moyens affectés à Seaska, cette dernière affirmait ne pas avoir "obtenu de moyens supplémentaires par rapport aux subventions qui lui étaient attribuées par le Conseil général, le Conseil régional et le rectorat au titre de fonctionnement de la fédération". "Les subventions de Seaska sont en augmentation par rapport à 2005" a pour sa part répondu Max Brisson, évoquant 29000 euros de mieux cette année. Il a expliqué que l’Office public avait attribué 95000 euros cette année à Seaska, soit 10 000 euros de mieux que l’an passé, auxquels s’ajoutent 19 000 euros de subventions dans le cadre du protocole signé entre le Conseil général et le gouvernement autonome basque, soit "pratiquement la demande formulée par Seaska" selon Max Brisson.


 
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