David Moncoutié (Cofidis) a remporté en solitaire la 12e étape du Tour de France cycliste, jeudi à Digne-les-Bains.L'Américain Lance Armstrong (Discovery Channel) a pour sa part conservé son maillot jaune de leader à l'issue de l'étape.
Moncoutié s'est dégagé d'un groupe de treize coureurs à 38 kilomètres de l'arrivée, dans le col du Corobin.
Le Français a résisté à la poursuite d'un petit groupe, animé pour l'essentiel par le Belge Axel Merckx.
Sandy Casar s'est assuré la deuxième place, à près d'une minute, et a assuré un doublé français au terme des 187 kilomètres.
Chez les Basques, Arrieta et Garate ont timidement pointé le bout de leur nez en se plaçant dans l’échappée. Mais aucun n’a pu accrocher la victoire finale.
Agé de 30 ans, Moncoutié a enlevé son deuxième succès d'étape dans le Tour, un an après sa victoire à Figeac, dans le département du Lot dont il est originaire. Moncoutié a signé la première victoire française depuis le départ de Noirmoutier.
"C'est fabuleux !, s'est exclamé le vainqueur. Je me suis fait mal dans les Alpes, je voulais prendre une revanche sur les jours précédents, sur cette bronchite. Je la voulais absolument, cette étape, pour sauver mon Tour. Je suis trop content".
Le Belge Tom Boonen, qui portait le maillot vert, a renoncé à prendre le départ de Briançon à cause d'une douleur au genou droit touché dans une chute lors de l'étape précédente.
Le "Blaireau" patiente
Quintuple vainqueur du Tour de France cycliste, Bernard Hinault, surnommé le "Blaireau", prend son mal en patience sur la Grande Boucle où il officie, ponctuellement, en qualité de responsable des relations extérieures.Le sprint de l'Espagnol Alejandro Valverde, mardi à Courchevel, lui a donné du baume au c¦ur. Il sent, en effet, la succession poindre à l'horizon d'un Tour encore et toujours plombé par l'Américain Lance Armstrong.
On pouvait légitimement croire que le "Blaireau" avait enfin trouvé des sujets de satisfaction dans le premier épisode de montagnes où, à l'image des opérations menées dans le Ballon d'Alsace, le Texan avait été secoué.
Non point, Bernard Hinault persiste encore dans son sentiment. "Moi, je dis qu'il n'a pas été attaqué, martèle-t-il. Lance Armstrong a encore joué au chat et à la souris avec ses rivaux ce qui n'est pas tout à fait pareil. Il est obéi au doigt et à l'oeil. Il met ses cow-boys devant et, terminé!".
"Valverde fait partie des prétendants à la victoire, observe Bernard Hinault. C'est un petit coureur complet qui sait sprinter et grimper. Il lui faudra travailler le secteur du contre-la-montre, et cela viendra. Ils sont quatre ou cinq à arriver: Valverde, mais aussi Cunego, Thomas Dekker et Popovych".
Aurait-il oublié l'Italien Ivan Basso? "Non, Basso a 29 ans, se révolte-t-il. Il faut arrêter avec lui. C'est presque un trentenaire. S'il était aussi bon qu'on le prétend, il devrait déjà poser des problèmes à Armstrong..."
Existe-t-il une recette pour empêcher le protégé de Johan Bruyneel d'inscrire une septième fois son palmarès au Tour? "S'ils n'ont pas encore compris qu'il faut tenter et essayer encore et encore, estime le fermier. Un harcèlement mené en règle pourrait le déstabiliser. Sinon, il contrôlera la course, comme à son habitude. Dans un tel contexte, tu trouves toujours des alliés. Et Armstrong serait bien obligé de laisser partir des coups. Mais, là, il faut convenir que c'est lui qui écrit le scénario. Si on songe à une défaillance de sa part, on pourra attendre longtemps."