Pour l’équipe de France, l’heure est à la récupération
·Le XV de France se remet des efforts fournis lors du quart de finale remporté face aux All Blacks
Pierre GALY
Le XV de France, qui se remet des efforts fournis lors du quart de finale remporté face aux All Blacks (20-18), a axé la préparation de la demi-finale de la Coupe du monde face à l’Angleterre, samedi au Stade de France, sur la récupération et la régénération. Les avants d’un côté, les trois-quarts de l’autre. Hier matin, sous le soleil automnal de Cardiff, les joueurs du XV de France ont repris une activité physique, par une séance de musculation et une de courses, quelques heures avant le retour pour Paris. Quarante-huit heures après le succès sur les All Blacks, qui a laissé des traces apparentes sur les corps. "Les joueurs sont allés au bout d’eux-mêmes", a relevé Thierry Hermerel, le médecin du XV de France, relevant, entre autres traumatismes, un cas d’hypoglycémie après le match. Ces efforts violents doivent être compensés par un protocole très précis de reprise d’activité. "La première étape, dimanche et même lundi, consiste à reconstituer les stocks énergétiques épuisés après le match, explique Daniel Servais, le préparateur physique du XV de France. Cela se combine avec le repos et la récupération. Tout cela précède le reformatage des individus, avant la reprise progressive des exigences de l’entraînement".
"C’est de l’affinage"
Entre deux matches de très haute intensité, pas question de mettre en place des séances d’entraînement physique ou techniques poussées. Tout le travail foncier (course et musculation) a été réalisé en amont, lors de la période de préparation, en juillet et août. "Nous ne sommes pas des marchands en sorcellerie, sourit Daniel Servais. Certains ont soi-disant des explications rationnelles sur la réussite ou l’échec d’un programme de préparation physique, mais le plus souvent après coup. Globalement, nous avions visé une fenêtre où nous devions être en forme. D’abord pour les matches de poule, avant de monter en régime pour la dernière phase. Mais avec trente joueurs à gérer, bien malin qui peut dire si cela va marcher.""En fait, poursuit le préparateur physique, nous nous sommes efforcés d’individualiser les programmes au maximum, mais en même temps nous sommes contraints d’amener tous les joueurs au même niveau de forme." Depuis la fin de la première phase du Mondial, le groupe du XV de France est tourné vers un simple travail d’entretien physique. "C’est de l’affinage", glisse Daniel Servais.
"Pas d’opposition, pas de combat"
Ainsi, cette semaine, comme avant le match face aux All Blacks, les séances spécifiques consacrées au rugby devraient être rares, et particulièrement allégées. "Il n’y aura pas d’opposition. Pas de combat", prévoit Daniel Servais. Les entraînements devraient être réduits à des répétitions techniques et des séances de mise en place, face à une opposition raisonnée et caparaçonnée. Mais aussi des séquences consacrées à des secteurs particuliers, comme la touche, où le XV de France a abandonné six ballons face aux All Blacks. "En termes de rugby, beaucoup de choses vont passer par la verbalisation, l’échange et les réglages fins, avec une volonté d’aller rapidement à l’essentiel", promet Daniel Servais. D’ailleurs, le contexte et l’environnement plaident pour une telle approche. "Vu le niveau de la compétition auquel on est arrivés, les joueurs sont sensibles à cela, au moindre détail. Tous leurs sens sont en éveil. Ils sont aux aguets. Par exemple, ils seront plus concentrés sur le centimètre qu’il convient de gagner en touche qu’avant d’affronter un adversaire plus modeste". Et samedi, l’adversaire sera l’Angleterre, tenante du titre mondial.
|
