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Le JPB > Pays Basque 2007-10-09
Le PSOE "parie sur un nouveau cycle d’affrontement et de violence"
·Le magistrat Baltasar Garzón libère six membres de Batasuna et écroue dix-sept dirigeants

Le gouvernement socialiste espagnol, en emprisonnant une vingtaine de membres du Bureau National de Batasuna, ne fait que parier sur "un nouveau cycle de violence et de confrontation, et devient ainsi l’apologiste majeur de la violence politique", a déclaré hier le porte-parole du parti de la gauche Pernando Barrena après avoir eu connaissance de l’incarcération de dix-sept de ses camarades. "Quand on ferme à un pays les voies politiques et démocratiques, je me demande quelles sont les voies qui lui restent", s’est-il interrogé lors d’une conférence de presse à Donostia-Saint-Sébastien.

Accompagné de l’avocate et membre elle aussi du Bureau National de Batasuna Jone Goirizelaia, le dirigeant indépendantiste a été interrogé par les journalistes sur son éventuelle arrestation. "Avez-vous peur?" Le fait de rentrer en prison, "n’est rien en comparaison de la peur de ce que peut produire le possible niveau de confrontation que peuvent générer les arrestations".

Sur les 23 militants abertzale interpellés jeudi soir lors d’une réunion à Segura, 17 ont été placés dimanche soir en détention par le juge d’instruction de l’Audience Nationale espagnole Baltasar Garzón. Le magistrat madrilène a expliqué dans un procès-verbal que son opération visait à "faire échec à une réorganisation (de Batasuna) ayant pour but de s’adapter à la stratégie terroriste de l’ETA", après la rupture officielle en juin de la trêve décrétée en mars 2006 par l’organisation armée basque.

"C’est vraiment un scandale du point de vue juridique", s’est exclamé Jone Goirizelaia, "que l’on puisse arrêter et priver de droits fondamentaux" des citoyens qui "mènent une activité publique et politique". "Le juge situe dans un état d’exception juridique des personnes et des organisations politiques du Pays Basque" a-t-elle ajouté tout en dénonçant que les critères suivis par le juge pour lancer l’opération sont politiques et non pas juridiques.

Objectifs violents

L’avocate a dénoncé les arguments du juge d’instruction selon lequel "l’indépendance ou l’autodétermination sont des objectifs violents". Le magistrat "criminalise" des personnes "pour ce qu’elles pensent" et il "fait des jugements de valeur complètement politiques", prenant des décisions "au-delà de la loi espagnole".

Pour Pernando Barrena, il est évident que les arrestations et incarcérations font partie du "scénario que le PSOE a mis sur le bureau du juge Garzón". Le porte-parole abertzale a rappelé que "ceux qui impulsent ces interpellations, sont ceux qui jusqu’à présent nous téléphonaient presque tous les jours". Il a insisté sur l’idée de "vengeance" des socialistes, qui veulent faire payer à la gauche abertzale "le fait de s’être ridiculisés devant les observateurs internationaux" lorsqu’ils avaient refusé une proposition réalisée par les médiateurs [lire par ailleurs].

Jeu dangereux

Samedi à Bayonne, le porte-parole de Batasuna Xabi Larralde avait déclaré que "cette opération ne fait que renforcer notre détermination". "Les autorités se livrent à un jeu très dangereux car il n’y aura pas de paix sans le travail d’une force politique comme Batasuna", a-t-il expliqué tout en ajoutant que "la gauche abertzale, ce n’est pas 23 responsables, mais un pan entier de la société basque, des dizaines de milliers de personnes avec un projet politique visant à créer un jour un Etat indépendant".

L’opération représente "un coup dur pour la gauche abertzale", a avoué Maite Goienetxe, membre elle aussi du bureau de Batasuna, "mais c’est surtout un coup dur pour la démocratie". La représentante bas-navarraise a ajouté que malgré les arrestations, Batasuna "poursuivra son travail". Elle a rappelé dans ce sens la "proposition pour la résolution du conflit" présentée en début d’année à Ustaritz et qui consiste à deux cadres autonomiques, l’un pour les trois provinces du Pays Basque nord et l’autre pour les quatre d’outre-Bidassoa.

Enfin, Batasuna a appelé la société basque à soutenir toutes les mobilisations organisées pour dénoncer les arrestations. Samedi après-midi, quelque 300 manifestants ont défilé dans les rues d’Hendaye "contre la répression", et des milliers de personnes ont réclamé dans les quatre capitales du Pays Basque sud la libération des détenus.

Dimanche soir, le juge Baltasar Garzón a remis en liberté sans charges trois militants de Batasuna. Pour trois autres, dont le Bas-Navarrais Jean-Claude Aguerre et la Labourdine Haizpea Abrisketa, il a décidé d’une remise en liberté sous caution de 10000 euros.



Les médiateurs internationaux ont été avertis par le ministre
L’arrestation et l’incarcération d’une grande partie du Bureau National de Batasuna étaient attendues au sein de la formation politique. Le ministre espagnol de l’Intérieur a prévenu les observateurs et médiateurs internationaux ayant participé au processus de négociation sur une imminente opération judiciaire et policière contre la gauche abertzale.

Selon le quotidien Gara, le ministre Alfredo Pérez Rubalcaba a annoncé il y a quelques semaines aux observateurs internationaux que le gouvernement socialiste procéderait à l’arrestation de dizaines de militants dans le cas où l’ETA commettrait un attentat mortel. Même s’il n’y a pas eu d’action mortelle de l’ETA depuis l’annonce de la rupture de la trêve, l’exécutif espagnol a décidé d’agir. Le porte-parole de Batasuna Pernando Barrena a confirmé cette information.

Selon l’ancien président du PNV, Xabier Arzalluz, ce serait le ministre Rubalcaba en personne qui aurait refusé la dernière proposition d’accord présentée par les médiateurs internationaux lors de la dernière réunion de mai.

Au cours de ce rendez-vous, les observateurs internationaux avaient mis sur la table une proposition de solution politique que les représentants du PSOE avaient ébauchée sur un tableau. Même si la gauche abertzale s’est dite prête à l’accepter et même si l’ETA s’est engagée à commencer le démantèlement de ses structures militaires, le gouvernement socialiste espagnol a finalement refusé.


 
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