Agusti Waltary n’a pas fait de détails dans la revanche qui l’opposait samedi au trinquet Haitz Pean d’Anglet à Pascal de Ezcurra, le seul pilotari qui l’avait fait chuter (40-36) lors de sa mini-tournée victorieuse en Pays Basque nord en 2004 avant son exil américain. 40-7, les compteurs ont été remis à zéro de la plus belle des manières par le phénoménal Cubain qui a pour une fois et depuis longtemps était à la hauteur de sa légende perdue dans les méandres du circuit Elite Pro.
But gagnant, pan coupé trois murs filets, dès l’entame de la rencontre, le Cubain a montré toute sa palette avec la plus grande des efficacités. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire Pascal de Ezcurra se voyait mené 15-0 sans vraiment pouvoir contre-attaquer. Très en réussite, rien ne pouvait résister à Waltary lors de cette rencontre. D’autant plus que Pascal de Ezcurra a semblé juste physiquement. Etait-il fatigué ou n’a-t-il tout simplement pas pu suivre le rythme endiablé infligé par le Cubain ? Sans doute un peu des deux.
Waltary intouchable
À 25-3 Pascal de Ezcurra a bien tenté de revenir dans la partie pour donner au score une meilleure allure. Mais même en élevant son niveau de jeu, l’Urruñar ne parvenait à marquer qu’un point quand Waltary en marquait deux (35-7). Ce dernier finissait la partie en roue libre 40-37 devant des pelotazale médusés dont aucun n’avait parié sur un tel dénouement avant le début de la rencontre.
Agusti Waltary a montré toute l’étendue de son talent à l’occasion de cette revanche qui l’opposait à Pascal de Ezcurra. Si tout au long de sa saison en élite EPB, il a alterné le bon et le moins bon, au point de faire douter de ses capacités les pelotazale à chacune de ses apparitions, Waltary a remis les pendules à l’heure samedi à Haitz Pean. Le principal enseignement qu’il faut tirer de cette rencontre est sans aucun doute que la courbe du niveau de jeu du Cubain se confond avec la courbe de la motivation avec laquelle il aborde les parties.
Le geste vif, le pas déterminé, le regard droit et sûr de lui, l’attitude d’Agusti Waltary sur la cancha angloye ne laissait planer aucun doute : il était plus motivé que jamais. Et lorsque ce dernier est dans cet état mental, ses formidables qualités techniques et physiques réapparaissent au grand jour. Agusti Waltary a attendu de se retrouver seul face à un adversaire pour vraiment montrer de quoi il était capable. Et plus qu’une simple revanche face à Ezcurra II à Anglet, Waltary aura voulu rappeler à tous que malgré quelques prestations en trinquet par équipes peu convaincantes, il n’avait rien perdu de son talent. Pour le prochain super prestige de Garazi, l’unique compétition en tête-à-tête du calendrier, le favori est tout trouvé. Encore faut-il qu’Agusti ait vraiment envie de le gagner.
