12 titres, 12 groupes, un album de belle facture destiné à être distribué gratuitement. Non que le compact disque soit déprécié par ces temps de mutation numérique. C’est même tout le contraire. Le troisième volume d’Iparraldeko Konpilazioa sert d’écrin aux groupes de musique du Pays Basque nord. Une façon de promouvoir la jeune scène basque et de permettre aux formations émergentes d’enregistrer un morceau dans des conditions professionnelles, en l’occurrence au studio Amanita d’Anglet. Une vitrine de la vivacité de la scène basque, lorsque, paradoxalement, aucune structure n’existe plus pour éditer ces groupes. Exemple avec le groupe Mak, qui présente un titre sur cette nouvelle compilation et vient parallèlement d’enregistrer un nouvel album, sans trouver de label pour l’éditer. Pour Kristof Skunk, initiateur de ce projet qu’il mène avec les Kronicks du Rock Libre du Journal du Pays Basque, "la réalité locale" est peu brillante."Au Pays Basque nord, il n’y a pas de label pour cette musique, et au Pays Basque sud, les labels proposent des contrats peu intéressants, en devenant par exemple propriétaires des morceaux".Dans ces conditions, il considère que "ce n’est pas du luxe de défendre la scène locale".

D’autant, ajoute Anne Birembaux, représentante de la Direction départementale de la jeunesse et des sports, que "la scène basque est la plus vivace d’Aquitaine".A telle enseigne que ses collègues qui attribuent chaque année des bourses "Défis jeunes" "en avaient marre de voir des groupes basques postuler".C’est en partie ce qui a décidé le ministère de la jeunesse, des sports et de la vie associative, à participer à cette troisième compilation, comme une façon de sélectionner des groupes pouvant ensuite prétendre à ces fameux "Défis jeunes".

Avec la fondation du crédit agricole, les associations Lanetik Egina et le Caem sud, l’Institut culturel basque, l’Atabal et le journal du Pays Basque, il s’agit donc de mettre en valeur la scène basque, de pallier ces carences et même de promouvoir les groupes à l’extérieur du Pays Basque. Car au chapitre des spécialités locales, Kristof Skunk ajoute que le Pays Basque nord constitue un "micro marché" dans lequel évoluent beaucoup de groupes professionnels qui ne sortent pas d’ici". Reste qu’il est "de plus en plus difficile d’éditer un disque". La preuve par l’exemple.Près de cinquante groupes ont postulé pour participer à ce troisième Iparraldeko Konpilazioa. Résultat, le cru 2007 se caractérise par une représentation plus éclectique de la scène basque et de l’avis général, par une "meilleure qualité". Avec en prime, une plus grande présence de groupes bascophones, grâce à la nouvelle complicité de l’Institut culturel basque. "La Konpil s’améliore chaque année" s’enthousiasme Niko, de l’association hendayaise Lanetik egina en se frottant par avance les mains pour la prochaine compilation prévue pour l’an prochain. Dans cette attente, les groupes de folk, de rock, de dub, de punk, ou de métal devraient profiter de ce disque promotionnel après "les bons retours" constatés lors de la parution des deux premiers opus.Dix d’entre eux seront ce soir et demain soir sur la scène de l’Atabal, juste après le match de Rugby France-Irlande qui sera retransmis sur place. La compilation est également téléchargeable sur le site : www.iparraldekokonpilazioa.org.