Fillon l’a dit, "tout est prêt" en ce qui concerne l’alignement des régimes spéciaux de retraite sur le régime général. Il attend simplement le feu vert de Sarkozy pour "entamer les négociations avec les partenaires sociaux" afin de discuter d’une réformeŠ déjà décidée.
Ce que veulent Sarkozy et son gouvernement est clair: régler la question des retraites des salariés de la SNCF, de la RATP, d’EDF ou de GDF etc., avant de programmer de nouvelles attaques contre les retraites des salariés du public comme du privé.
Défendre les régimes spéciaux
Défendre ces conquêtes sociales, obtenues grâce aux luttes des travailleurs de ces secteurs, ce n’est pas se montrer catégoriel et égoïste comme le gouvernement a le cynisme de le laisser entendre ; pas plus que l’alignement des régimes spéciaux sur le régime général ne serait une mesure de justice comme Fillon et bien des politiciens ont le culot de le dire.
Les régimes spéciaux sont des acquis légitimes qui devraient être repris et adaptés dans le bâtiment, dans le transport, dans l’agriculture, dans la restauration, dans les travaux de nuit et à la chaîne, partout où les conditions de travail l’exigent.
Halte à la campagne mensongère sur les déficits
L’un des arguments mis en avant est que les régimes spéciaux sont de plus en plus déficitaires, le ratio retraités/actifs y devenant de plus en plus grand (aujourd’hui 2 pour 1 environ).
Or d’une part, l’augmentation de la productivité est à prendre en compte (un actif produit en moyenne, en 2007, 2 à 3 fois plus qu’en 1970), d’autre part, le nombre d’actifs est en forte diminution pour cause de suppression massive d’emplois (exemple à la SNCF où le nombre d’actifs a été divisé par deux en trente ans), ce qui est inacceptable.
Combattre les vrais privilèges
Ces prétendus privilégiés des régimes spéciaux, les voit-on sur leur yacht ou dans des voitures de fonction avec chauffeur ? Bénéficient-ils du bouclier fiscal version Sarkozy qui permet aux plus riches de ne payer d’impôts que sur la moitié de leurs revenus ?
Pendant que les attaques sur les retraites du monde du travail se multiplient, les profits augmentent, au bénéfice d’une infime minorité, la classe capitaliste.
Alors, il ne faut pas se tromper de cible.
Se battre pour toutes les retraites
L’injustice véritable, ce fut la décision du gouvernement Balladur d’allonger la durée de cotisation de deux ans et demi pour le secteur privé, mesure que le gouvernement Jospin n’a pas annulée, et qui a été suivie par la loi Fillon alignant le public sur le privé. Et maintenant, Parisot vient de le rappeler, le MEDEF veut repousser l’âge de la retraite à 62 ans.
Dans ce contexte, défendre les régimes spéciaux, c’est défendre l’ensemble des retraites, remettre à l’ordre du jour le retour aux 37,5 annuités pour tous. Il faut une contre-offensive de l’ensemble des travailleurs face aux nouvelles menaces qui pèsent sur les retraites.
Mais il faut constater que les directions syndicales se prêtent à la tromperie d’un dialogue où tout est décidé par avance en fonction des exigences du patronat, et que le PS accepte la remise en cause des acquis des régimes spéciaux, à condition que cela soit fait sans brutalitéŠ
Il y a une autre logique, celle de la construction d’un mouvement d’ensemble pour faire échec à la politique de Sarkozy.
