Sauf à afficher une distraction peu commune, il ne vous aura pas échappé que nous sommes en période électorale. Sur fond de diverses et tonitruantes niaiseries médiatiques bipolaires opacifiant les problèmes sociaux, économiques ou environnementaux, les programmes s’affinent. Les candidats/tes annoncent les futurs choix fondamentaux qui façonneront notre futur. Début 2007, ces "présidentiables", rivalisant ici avec nos proches, n’ont pas manqué de nous adresser leurs v¦ux les plus sincères.

Et là, permettez-moi un petit clin d’¦il étymologique. Il est piquant de constater que les mots "vote" et "v¦ux" tiennent leur même origine latine du vocable "votum", lequel exprime un souhait.

Ainsi, même si le temps a quelque peu corrompu l’acception première du mot "vote", l’actualité nous rappelle qu’il s’agit d’un v¦u. C’est heureux car, si nos souhaits induisent nos décisions, nos v¦ux nourriront notre vote!

Peaufinant leurs mots pour déclarer la guerre à nos maux, certains candidats brouillent parfois les constats, édulcorent la réalité, d’autres évoquent les vrais problèmes. Le pragmatisme s’impose ici: quelles réponses apportent-ils/elles à nos préoccupations, personnelles ou collectives ?

La CFDT affiche son autonomie en ne donnant pas de consigne de vote. Pour autant, dans une démocratie moderne, la démocratie politique et la démocratie sociale ne s’opposent pas. Elles se nourrissent l’une de l’autre et se renforcent ensemble.

Fidèle à ce principe, dans le respect des choix qui relèvent de la responsabilité de chaque citoyen, et sans confusion de rôles, la CFDT s’est engagée dans le débat public ouvert par la campagne présidentielle. Ainsi, depuis plusieurs mois, elle mène une action visant trois objectifs : sensibilisation pour l’inscription massive sur les listes électorales, interpellation des candidats et appel au vote.

Le social au c¦ur du débat

Localement, notre avenir s’écrit aussi par la prise en compte de nos réalités, de nos revendications pour vivre et travailler en Pays Basque. À l’heure où, une fois de plus, notre territoire connaît une nouvelle agression par la volonté de la direction de l’URSSAF d’expatrier son centre de décision de Bayonne à Pau au seul motif que là est la Š préfecture (!), la revendication d’un département Pays Basque révèle encore tout son sens. Sur ce thème, la CFDT a rencontré la candidate des Verts qui accueille favorablement notre démarche. Par contre, il convient de rappeler que la majorité actuelle martèle régulièrement son refus. Côté opposition, la candidate socialiste, manifestement mal conseillée, rejette l’idée même d’un référendum tout en affichant une démarche dite "participative"Š

Certes, on pourra toujours continuer à se mobiliser ultérieurement. Pour ne citer qu’un exemple, l’histoire récente nous a démontré que l’on pouvait faire échec aux montages sociaux iniques comme le CPE. Reste qu’avec le Contrat Nouvelle Embauche, toujours en vigueur, le ver est dans le fruit. Quelle énergie pour contrer un libéralisme qui ignore le dialogue social quand il n’ignore pas le social tout court.

Ainsi, en votant prochainement, c’est un acte citoyen que nous accomplirons, ce sera l’expression de l’avenir que nous voulons, n’est-ce pas, aussi, un devoir de mémoire ?

Oui, le vote est indispensable pour que vive notre démocratie. Avec notre bulletin de vote, nous avons le pouvoir de donner le pouvoir. Cette puissance, cette force, s’estompe hélas sitôt l’élection passée. Les électeurs/trices choyés, cajolés, considérés que nous sommes redeviendront de simples étudiants, salariés, retraités, chômeurs, précaires, RMistes. Finalement, même en votant "bien", avec le vote nous sommes forts un jour. Et si, et si, tous les salariés se syndiquaient, ne seraient-ils pas fortsŠ toujours ?

La CFDT Pays Basque vous dit à très bientôt.