L’esprit de King Crimson en dix guitares et des paysages sonores
·Robert Fripp, légende vivante de la guitare et de l’innovation sonore, se produit ce dimanche au Kursaal
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C’est une légende vivante du rock et de la guitare qui s’annonce ce dimanche à Donostia, entouré d’un ensemble de dix guitaristes.Robert Fripp, 44 ans de carrière musicale au compteur, est surtout réputé pour avoir été à la base du groupe King Crimson à la fin des années 60.Un groupe qui a marqué plusieurs générations.Dès le premier album, In the court of the Crimson King marqua un profond bouleversement dans la scène de l’époque et influença de nombreux groupes, parmi lesquels Yes ou Genesis. Un son barré, envoûtant, grandiose et psychédélique.Mais si ce titre est aujourd’hui devenu un classique, Robert Fripp est resté un artiste innovant. Son dernier fait d’armes est sans doute d’avoir composé les sons du nouveau système d’exploitation Windows Vista pour le compte de Microsoft.Mais ses plus belles reconnaissances, il les doit sans doute à ses collaborations régulières avec des artistes majeurs comme Brian Eno, David Bowie, Talking Heads, Andy Summers, Robert Wyatt, David Sylvian ou Peter Gabriel.
Petite unité intelligente
A peine prononcée la dissolution de King Crimson, en 1974, et jusqu’à la reformation du groupe en 1981, Fripp participe à des albums de David Bowie (Heroes), de Peter Gabriel et de Brian Eno. Il engage aussi une carrière solo et en opposition au courant dominant du rock progressif, dont il pressent le déclin, il se revendique une petite unité mobile et intelligente. Son style, caractérisé par "des mélodies complexes bâties sur des mélodies simples", intègre l’improvisation comme processus de création. Pourquoi faire simple quand on peut corser le son de sa guitare, avec une propension jamais démentie pour l’usage intensif d’électronique, ou au contraire sans effet, nu, neutre.
Dans l’optique de la musique minimaliste, il crée les "Frippertronics", avec une seule guitare et deux magnétophones, permettant de construire en direct de véritables cathédrales de sons.Guitariste depuis l’âge de 11 ans, il laissera deux témoignages marquant de ce style, Let the power fall en 1981, et God save the king en 1985. Plus tard, les Frippertronics, dirigés par ordinateur, deviendront les Soundscapes, littéralement paysages sonores, moins sereins, parfois morbides, comme dans The Gates of Paradise, qui proposait en 1997 une traversée de la mort.
Devenu maître et professeur de guitare, il anime des stages et crée des concerts permettant d’intégrer des guitaristes de tous niveaux. Plusieurs disques témoignent de cette période, en particulier The League of Crafty Guitarists en 1995, pour seize guitaristes électriques.
Sur la scène du Kursaal, dix musiciens de cette League of Crafty Guitarists accompagneront Robert Fripp en alternant paysages sonores, guitares électriques synthétisées ou guitares acoustiques.
Ú Concert
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