À Pampelune, on a beau se dire que rien n’est fait d’avance, qu’il faut encore disputer 90 minutes intensément (ce soir 20h45 au Reyno de Navarra), qu’il faut enfoncer le clou face à un Bayer Leverkusen revanchard, mais tout de même touché... on a quand même du mal à ne pas se projeter dans une demi-finale historique pour le club de la capitale navarraise. Ne serait-ce qu’inconsciemment. Car certainement, Osasuna vivra ce soir une grande fête du football dans le cas où les Basques se qualifieraient pour le dernier carré de la Coupe de l’UEFA. Trois buts d’avance, qui plus est à défendre à domicile où les Navarrais n’ont pas perdu depuis le début de la compétition européenne, semblent en effet un bénéfice suffisamment important pour aborder la rencontre de façon très optimiste.

Alors optimisme ? Oui, certes, mais modéré. Histoire que la fête ne tourne pas au cauchemar. Et dans ce sens, le rôle du staff et des joueurs d’Osasuna est justement de ne pas basculer dans l’euphorie démesurée car la descente aux enfers pourrait s’avérer très difficile à avaler. "Essayer de préserver un résultat vierge avec une attitude attentiste serait une erreur" prévient le latéral gauche Natxo Monreal pour qui Leverkusen "pourrait commencer à y croire si jamais il marque un but rapidement. On doit aborder la rencontre comme toutes les autres. Et si l’on peut gagner encore mieux".

Favoris pour Ziganda

Pour la première fois depuis le début de la compétition, Ziganda s’avoue favori pour la suite des événements : "Nous sommes face à un quart de finale de l’UEFA avec de réelles chances de nous qualifier. Cette une occasion historique que nous n’avons pas le droit de rater".

Osasuna attaquera toutefois cette rencontre avec quelques absences notoires. Corrales et David Lopez, suspendus, ne seront pas de la partie, pas plus que Delporte, Puñal, Nekounam et Miguel Flaño, tous blessés, tandis que Raul Garcia reste incertain jusqu’à la dernière minute. Les Basques enregistrent en revanche le retour de Josetxo qui devrait être titularisé en milieu de terrain.

Et preuve que le message de prudence est bien passé chez les joueurs navarrais, Monreal n’a surtout pas souhaité s’exprimer sur le théorique prochain adversaire des Basques, issu du quart de finale entre FC Séville-Tottenham... ou presque. "Il faut d’abord passer. Ensuite on verra. Je n’ai toutefois pas de préférence, même si Tottenham est peut-être plus attractif. Parce que c’est une équipe que l’on ne connaît pas".

Leverkusen réservé mais pessimiste
O.I.

Le bonheur des uns faisant le désespoir des autres, l’entraîneur du Bayer Leverkusen s’est montré plutôt pessimiste en conférence de presse concernant les chances de qualification de son équipe. Michael Skibbe qui fera tourner son effectif a avoué la difficulté de passer ce tour après la correction essuyée en Allemagne : "On ne peut pas l’exprimer en pourcentage parce que nos chances de passer, c’est zéro" a-t-il admis, "cela dit, nous ne nous contenterons pas de ne pas perdre. Nous sommes venus pour faire un bon match, sérieux, et vendre cher notre élimination. On ne va pas faire de cadeau".

Le technicien allemand qualifie de logiques les changements qu’il a prévus ce soir "parce que la prestation du groupe ne m'a pas satisfait lors des derniers matches. Ceux qui joueront auront l’occasion de revendiquer une place pour la fin de la saison. Cela dit, j’attends de mon équipe une réaction d’orgueil. Il y a en déjà eu une en championnat, il faut continuer dans ce sens".

Skibbe a également fait référence à Osasuna : "Lors du match aller, il avait confirmé ce que l’on savait déjà. C’est une équipe qui est efficace en défense et rapide en attaque, notamment dans le un contre un. Milosevic, Soldado et Webo avaient été très bons en Allemagne. Mais nous n’avons pas l’intention de subir la même chose que chez nous".