L’Américain Bode Miller, vainqueur hier à Val Gardena du super-G de Coupe du monde de ski alpin, a rappelé qu’il était quasiment imbattable quand il élevait son ski à son meilleur niveau. L’Autrichien Christoph Gruber, deuxième à 64/100e de seconde, a ainsi sobrement déclaré que "Miller était au-dessus du lot".
Pour son 23e succès en Coupe du monde, et le 4e en super-G, le quadruple champion du monde a effacé du même coup son aversion pour la piste Saslong, sur laquelle il n’avait encore jamais atteint le podium. Dans son style inimitable, buste haut, le skieur de Franconia (Côte Est) a joué avec le tracé dessiné par Lionel Finance, entraîneur des Canadiens, qui avait aussi pensé à son jeune protégé, John Kucera. Le skieur de Calgary a ainsi pris la 3e place, devant le Suisse Didier Cuche, confirmation de sa victoire en super-G à Lake Louise (Canada), fin novembre.
C’est dans les zones piégeuses des bosses du Chameau et du Ciaslat, toboggan en forme de S, que Miller a affiché une maîtrise exceptionnelle, traçant des lignes directes quand les autres favoris se faisaient chahuter par les aspérités du terrain. "J’étais inspiré parce que le parcours, sélectif, correspond à mon style de skieur. A l'arrivée, je n’étais vraiment pas surpris de ma première place", a déclaré le vainqueur.
Une nouvelle fois, le quadruple champion du monde a infligé un cinglant démenti à ceux qui l’avaient accablé après des Jeux Olympiques sans médaille.
"Je suis autant en forme que l’an dernier, qu’il y a même deux ans, quand j’avais remporté plusieurs épreuves en novembre et en décembre. Mais il y a un certain nombre de variables qu’on ne contrôle pas", a ajouté le skieur du New Hampshire. "Je n’ai pas changé de skis au printemps pour de l’argent, mais parce que le projet de Head me plaisait. On a toujours pensé qu’Atomic (son ancien fournisseur) avait les meilleurs skis. Ils avaient surtout les meilleurs coureurs. A l’issue du stage estival en Nouvelle-Zélande, j’ai su que nous avions des skis remarquables pour toutes les disciplines", a expliqué Miller.
Sur la vague de son deuxième succès cette saison, après sa victoire en descente à Beaver Creek, Miller a évoqué sa nouvelle situation au sein de l’équipe US, dont il a l’obligation de partager les hôtels et les repas, du moins la veille des courses. "Je n’ai pas le choix. Mais j’espère que cela ne va pas me handicaper. Je mange autrement et je me repose moins que dans mon camping-car. L’accumulation du manque de sommeil peut nuire à la longue, d’autant que je suis le seul de l’équipe à disputer toutes les courses", a remarqué le fils d’anciens hippies, habitué aux soirées tardives dans les bars et discothèques.