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Le JPB > Pays Basque 2006-12-16
Depuis Bayonne aussi, on peut aider le Burundi
·Le président de la Ligue burundaise des droits de l’homme était à Bayonne mercredi

"Chaque fois que je vois écrit Bayonne, mon c¦ur sursaute", évoque Pie Ntakarutimana. La capitale labourdine est "un endroit privilégié" pour le président de Iteka, la Ligue burundaise des droits de l’homme. C’est sa troisième venue en Pays Basque depuis que Iteka et l’antenne bayonnaise d’Amnesty International ont signé un partenariat. Les Basques participent ainsi à former les militants burundais aux droits humains et au droit à la santé. Ils permettent aussi de donner de l’écho à la situation du pays ici. "Mais ce que nous faisons n’est rien. En Europe, nous travaillons dans des salons", tempère Germaine Bléziot, responsable d’Amnesty Pays Basque en saluant le "courage fou" des défenseurs des droits humains burundais.

Comme à l’endroit de Pie Ntakarutimana, les menaces directes sont courantes de la part des autorités en place en direction des militants des droits humains, des journalistes indépendants et des opposants politiques.

Une longue guerre civile a abouti à des élections 2005 (lire ci-contre). "Le calme règne sur la plus grande partie du pays. Les institutions ont été élues démocratiquement mais des problèmes surviennent en matière de gouvernance et de respect des droits de l’homme", explique Pie Ntakarutimana. Ces événements "inquiétants", qui pourraient faire retomber le pays dans la violence, sont notamment dûs au refus des dirigeants actuels à tout dialogue politique. "L’ancien président est en prison, le vice-président aussi après avoir subi des actes de tortures. Quand on torture un vice-président, imaginez ce qu’il peut arriver à un simple citoyen", lance le président d’Iteka. Comme par exemple l’assassinat de 19 personnes jetées dans une rivière. Les services de renseignement et le gouvernement sont montrés du doigt. Les acteurs de la société civile ne sont pas en reste. Quatre journalistes sont aujourd’hui en prison, de même que des responsables d’organisations sociales. L’extrême pauvreté du pays n’aide pas à stabiliser la situation. "Le revenu moyen est de 83 dollars et l’espérance de vie de 39 ans. Dans un contexte pareil, il est difficile de penser à une paix durable", note Pie Ntakarutimana.

Solidarité internationale

Le rôle actif de la Ligue burundaise des droits de l’homme a toutefois conduit à ce que la société civile s’organise. Lors des élections, elle a joué le rôle d’observateur dans le pays. En collaboration avec les médias indépendants récemment créés, toutes les tentatives de tricherie étaient dénoncées en direct sur tout le territoire. "La société civile ne va pas fléchir malgré les assassinats et les emprisonnements. Ceux qui sont au pouvoir non plus. Ils ont une expérience de forêt et il n’y a pas de démocratie dans le maquis", a commenté le président d’Iteka. D’où la crainte de déboucher sur un nouveau conflit.

"Nous sommes dans une situation où si la société burundaise ne trouve pas d’appui, elle ne pourra pas résister", affirme Pie Ntakarutimana. Si de nombreuses actions, notamment d’éducation civique, sont menées sur le terrain, la pression internationale est toujours primordiale. Récemment, le président du Burundi en visite en France a dû s’expliquer sur les atteintes aux droits de l’homme dans son pays après qu’Amnesty eût publié un communiqué dénonçant cette situation. "Ce n’est pas rien. Il a ainsi vu qu’il y avait une solidarité internationale et que ce que nous défendons sur le terrain sont des principes universels", a souligné le militant burundais. Chacun peut ainsi agir à son niveau en envoyant une lettre aux dirigeants du pays (www.amnesty.fr ou www.24h-actions-urgentes.com)



Les opposants, cible du nouveau pouvoir
Le Burundi sort péniblement d’une guerre civile politico-ethnique de 11 ans (1993-2004) qui a fait au moins 300 000 morts et entraîné des violations massives des droits humains : massacres de civils, viols, tortures... Un processus de paix long et difficile a abouti partiellement, un groupe armé poursuivant les combats. Les élections en 2005 ont porté Pierre Nkurunziza, le chef du principal groupe armé durant la guerre, à la tête du pays. Mais 2006 a été marquée par l’arrestation et la torture des principaux chefs de l’opposition politique, ainsi que d’autres violations graves des droits fondamentaux.


 
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