"En ce moment le processus n’est pas viable" a déclaré hier Arnaldo Otegi. Lors d’un rassemblement devant le siège du Parti Socialiste d’Euskadi à Bilbo, le leader de la gauche abertzale a affirmé que "le gouvernement espagnol, M. Zapatero et le PSOE ont rompu les conditions et les engagements pris entre les parties". Pour Batasuna, "ce n’est pas possible de construire un processus lorsqu’une des parties n’est pas respectée. Il est évident que durant ces neuf mois [depuis l’annonce du cessez-le-feu par l’ETA] la gauche abertzale n’a pas du tout été respectée".
Batasuna croit constater que le PSOE n’a pas montré d’"engagement stratégique par rapport au processus de dialogue et les contenus politiques que l’on doit nécessairement aborder afin d’aboutir à terme le processus, c’est-à-dire aux racines qui ont alimenté le conflit pendant des siècles". Arnaldo Otegi a souligné qu’en ce moment "la condition de Œconfiance’ n’est pas non plus respectée".
"Nous nous trouvons devant une occasion ouverte pour solutionner le conflit politique dans ce pays", a déclaré Arnaldo Otegi tout en précisant que c’est au gouvernement espagnol et au PSOE de "faire les efforts nécessaires pour que ces conditions puissent voir le jour et puissent rendre possible un processus démocratique".
Enfin, Arnaldo Otegi a réitéré l’"engagement de la gauche abertzale en faveur d’un processus démocratique de solution", lançant un appel à la société basque pour qu’elle participe à la journée de mobilisation convoquée pour le mercredi 20 décembre dans l’ensemble du Pays Basque, en faveur de "la paix et de l’autodétermination".
C’est le chef du gouvernement espagnol qui a répondu au leader de la gauche abertzale. José Luis Rodríguez Zapatero lui a demandé de ne pas parler de "voies mortes" et de travailler en faveur du processus. À l’issue du Conseil européen des chefs de gouvernement qui s’est tenu à Bruxelles, M. Zapatero a affirmé que son exécutif "travaille en faveur du processus de paix avec certains principes et en certains temps". José Luis Rodríguez Zapatero a affirmé maintenir ses perspectives concernant le processus car "il est évident que certaines conditions positives n’ont pas changé", dont "les trois ans sans victimes mortelles" ou le "cessez-le-feu" qui se prolonge déjà durant neuf mois.