L’Italien Tosatto s’offre l’étape de transition
·Iñaki Isasi (Euskaltel-Euskadi) a tenté une échappée en solitaire à 52 kilomètres de l’arrivée avant de se faire rejoindre par le groupetto
Matteo Tosatto a signé le premier succès italien dans le Tour de France cycliste, hier, à Mâcon, où il a remporté la 18e étape au bout de 197 kilomètres parcourus sous la canicule. Dans cette étape de transition, bouclée à plus de 46 km/h de moyenne, Oscar Pereiro (Caisse d'Epargne) a comme prévu gardé le maillot jaune de leader à deux jours de l’arrivée, à la veille du contre-la-montre de 57 kilomètres sur les routes de Bourgogne du sud.A Mâcon, Tosatto a devancé au sprint ses deux derniers compagnons d’échappée, son compatriote Cristian Moreni et l'Allemand Ronny Scholz. Il a procuré du même coup sa première victoire à l'équipe Quick Step, privée depuis mardi dernier de son champion du monde, Tom Boonen. Sous un soleil brûlant (température au sol comprise entre 43 et 50 degrés), une échappée de quinze coureurs (E. Martinez, Zabriskie, Sinkewitz, Calzati, Leipheimer, Scholz, Flecha, Aerts, Tosatto, Hinault, Isasi, Moreni, Vaugrenard, Quinziato, Pineau) s’est dégagée à partir du 48e kilomètre, après moins d’une heure de course. De ce groupe est sorti à 52 kilomètres de l’arrivée Iñaki Isasi, vite rejoint par l’Américain Levi Leipheimer. Mais tous deux ont été repris aux 20 kilomètres. Scholz a démarré quelques instants plus tard et a vu revenir aux 15 kilomètres Tosatto et Moreni, deux vieilles connaissances qui s'étaient déjà disputé chèrement un succès d’étape dans le Giro 2000 à l’arrivée dans la grande banlieue napolitaine (à Maddaloni). Sans chercher à s’économiser, Scholz a emmené les deux Italiens dans un fauteuil jusqu’à la dernière ligne droite, où Moreni n’a pu remonter Tosatto. Parti en contre-attaque dans le final, l'Italien Manuel Quinziato s'est adjugé la quatrième place, à 47 secondes, avant le petit groupe réglé par Sébastien Hinault. Le peloton, avec tous les premiers du classement général, s'est présenté sur la ligne avec un retard de huit minutes. Tosatto, ancien maçon, est un équipier apprécié, à la fois généreux, fort et rapide, mais aussi rôdé à son rôle de "wagon. Originaire de Castelfranco Veneto, la ville du peintre Giorgione, le Vénétien est passé l’hiver dernier de l’équipe de l’Italien Alessandro Petacchi à celle de Boonen, dont il est devenu l’un des éléments de base dans le "train" chargé d’emmener les sprints. Concernant les favoris du Tour, la journée a ressemblé à un dernier échauffement avant le contre-la-montre décisif de Montceau-les-Mines. Les écarts sont restés identiques entre les trois premiers. "Il ne faut pas que je perde plus de 29 secondes", a résumé Pereiro, qui dispose d'une marge très étroite sur son compatriote Carlos Sastre (12 secondes) et plus encore sur l'Américain Floyd Landis (30 secondes), logiquement le mieux placé du trio.
3 657 kilomètres réduits en un contre-la-montre
O.I."Tout ça pour ça" se diront bon nombre de supporteurs qui suivent le Tour de France cycliste, plutôt de loin que de près. Et ils n’auront pas tout à fait tort car, en fin de compte, les 3657 kilomètres que les organisateurs avaient proposés au peloton composé de 176 coureurs, ont été réduits, 18 étapes plus tard, à un contre-la-montre de 57 kilomètres. En effet, la victoire finale de la Grande Boucle se décidera certainement aujourd’hui dans les 57 kilomètres qui séparent Le Creusot de Montceau-les-Mines. Et à moins de grands renversements de situation (on n’est jamais à l’abri) la grande bagarre pour le maillot jaune aura lieu entre trois hommes : Oscar Pereiro, Carlos Sastre et Floyd Landis. Ceux qui ont survécu tant bien que mal aux trois étapes alpestres, certes, mais également aux Pyrénées, aux attaques, aux contres, à la chaleur et à toute sorte d’imprévu que réserve toujours cette grande manifestation sportive. Et à ce petit jeu, l’Américain semble en pôle position sur la liste des favoris. Malgré un retard de 30 secondes sur Pereiro, Floyd Landis, théoriquement le meilleur rouleur des trois prétendants, est en mesure de prendre le relais de son compatriote. Reste à voir comment son organisme répondra après les deux dernières étapes des Alpes où il a connu les deux versions du cyclisme. D’autant plus que ses adversaires risquent de ne pas se contenter d’une 2e ou 3e place sur le podium. Pereiro et Sastre ne sont peut-être pas des spécialistes du contre-la-montre, mais on peut compter sur leur combativité pour se retrouver aux avants postes cet après-midi.
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