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Le JPB > Culture 2006-07-22
Take the topo train !
·La 41e édition de Jazzaldia, promet à Donostia jusqu’à mercredi un éblouissement d’improvisations

L’un des plus prestigieux festivals de jazz d’Europe attaquait hier soir sa 41e édition. Avec 100000 entrées l’an dernier, les organisateurs avaient gagné un record. Mais d’où vient ce succès? D’une immense puissance de feu, ravitaillée par l’efficacité financière du public comme du privé ? L’argent ne fait pas tout.

Côté géographique, on s’approche de la perfection : les sites principaux sont très rapprochés, comptant l’auditorium du Kursaal, la Plaza de la Trinidad et le club Altxerri. Tous trois forment un triangle bordant la plage, le fleuve, le centre-ville et le vieux Donostia. Ils bénéficient du lustre colossal d’un Zénith autant que de l’intimité pierreuse de places centenaires. Dans cet écrin, la manifestation n’en finit plus de séduire des publics extrêmement divers : écumeurs d’affiches, baladins en shorts, amateurs de clavecin comme de scratching.

Et c’est là qu’intervient l’essentiel : l’intelligence de la programmation. Très jazz et très libre. A la différence d’un festival de Montreux qui, pour éviter la faillite il y a peu, plongeait dans un éclectisme hélas un peu racoleur. Nous avons cette année, comme tous les ans, de sacrées têtes d’affiche, dont deux sont d’ores et déjà complètes : Keith Jarrett et Caetano Veloso. Ces deux figures du jazz qui symbolisent à la perfection la manière dont les programmateurs envisagent le jazz. Prenons Keith Jarrett. Le pianiste américain a conquis le grand public dès le début de sa carrière dans les années 70, avec des concerts d’improvisation en solo (Cologne). C’était, après la succession d’écoles faussement rivales (be-bop, cool, weestcoast, hard bop, modal) l’époque d’un métissage tous azimuts, entre les furieux du free (Colemann, Lubat), mais aussi les savants d’un Main Stream redécouvrant le blues et ceux du Third stream qui ne voulaient plus séparer Mozart d’Ellington. Parmi ces derniers, un petit métis se pointe, coiffure rasta sur pattes d’eph’, technicien et harmoniste confirmé, et notre jeune disciple de Bach s’installe tout seul au piano et montre à une critique et à un public subjugués qu’il est fini le temps où il fallait faire semblant d’être noir et illettré pour avoir le titre de jazzman. Keith Jarrett entrait en scène.

Ainsi Jazzaldia continue, et même insiste sur cet esprit qui vit sa naissance, et que l’on appelle "éclectisme", terme assez flou pour donner du grain à moudre aux puristes, lassés de l’éternel "revival" contemporain, lequel a pris un sacré coup de jeune lorsque le business a inventé le terme "fusion" (grand évadé du vocabulaire rock).

Tout cela, le Festival de Donostia s’en moque : il est l’héritier d’une musique sans frontières et qui vibre : du swing, du son et de l’improvisation. Inutile dans ces conditions de détailler un programme exhaustif.

Peut-être préciser qu’Herbie Hancock sera là (lundi 21h00 Plaza de la Trinnidad), ainsi que MacCoy Tyner (samedi soir, idem) et Jacques Loussier (dimanche 18h30 au Kursaal). Et rappeler que les concerts payants alternent avec les concerts gratuits, lesquels auront lieu tous les débuts de soirées à l’Espacio Frigo, au Carpa Heineken et à l’Escenario Verde.

De bonnes raisons de rejoindre Saint-Sébastien en topo depuis la gare d’Hendaye, pour ceux qui rêvent de massacrer le plus célèbre des standards de jazz : "Take the A train".



De la levure de bière pour gonfler les caisses
Qu’il est parfois rude d’articuler certains mots. Une marque de bière par exemple. Un indice : ça commence par H mais les Espagnols entament par "Rraï" (comme duraille). La bouteille verte est omniprésente sur les scènes musicales donostiar (Iggy Pop ne dira pas le contraire qui chantait sous un ballon dirigeable aux couleurs publicitaires). Jazzaldia n’échappe pas à la règle qui a vu son nom précédé de celui du sponsor, à tel point que le profane pourrait confondre l’affiche avec de la réclame (Nougaro devinait-il cela en parlant de "bulle de jazz" ?)

Lorsqu’on sait que de ce côté-ci de la frontière, les marques d’alcool sont interdites de sponsoring, et que lors de la faillite de Jazz aux remparts il y a quatre ans, son directeur disait tout le mal qu’il pensait de la loi Evin, l’offensive verte ne peut que troubler.


 
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