A Alos, les roseaux nettoient les eaux usées
·La municipalité a choisi un système dépuration écologique pour réhabiliter son réseau d’assainissement mis en place il y a 35 ans
Depuis trois mois des roseaux poussent dans un petit coin d’Alos en Haute-Soule. Bien plus qu’enrichir la biodiversité locale, ils participent à l’épuration des eaux usées de la petite commune de 323 habitants, située près de Tardets. A l’heure de réhabiliter son assainissement collectif, la municipalité a choisi d’opter pour un mode de traitement écologique. "La filière d’épuration retenue fait appel au génie végétal pour une plus grande autonomie communale mais aussi pour l’intégration paysagère et une pédagogie environnementale", explique Aña-Marie Etcheberry, la maire de la commune. La municipalité a tenu à réhabiliter le réseau existant pour prendre en compte les efforts réalisés par les anciens. En effet, les trois bourgs de la commune, Alos, Sibas et Abense sont dotés d’un réseau de collecteurs d’eaux usées depuis près de 35 ans. Les élus de l’époque avaient sans doute été avant-gardistes pour mettre en place cet aménagement devenu une obligation quelques dizaines d’années plus tard. La commune s’est lancée dans la rénovation de l’installation en 2005, les décanteurs-digesteurs étant obsolètes depuis longtemps. "La question de l’autonomie communale s’est d’emblée posée puisque l’adhésion au Syndicat d’Assainissement du Pays de Soule aurait nécessité de renoncer à la participation antérieure réalisée par les habitants de la commune et largement autofinancée par eux", a indiqué Aña-Marie Etcheberry. "Nous avons décidé que la commune avait le potentiel pour réaliser seule l’investissement de réhabilitation des réseaux et de la station d’épuration, tout en maintenant un prix au mètre cube assaini correct pour l’usager", ajoute-t-elle en précisant que "pour cela, le choix de la filière épuratoire allait être déterminant". Les Phragmites Australis ont donc fait leur apparition dans la commune. Ces roseaux plantés sur un massif granuleux permettent un développement bactérien qui épure les eaux usées grâce au système racinaire dense. "Les lits plantés de roseaux comportent deux étages en série. Le premier étage est constitué de graviers tandis que le second étage complète le traitement, en particulier la nitrification des composés azotés et est donc constitué de sables plus fins", explique la maire.
Subventionné à 60%
La gestion simplifiée des boues sur le long terme, la rusticité de l’ensemble du fonctionnement qui limite les contraintes d’exploitation ainsi que la capacité à supporter les variations de charges ont emporté le choix de la mairie. Les ouvrages sont opérationnels depuis le 14 avril dernier. L’entretien nécessite un passage de l’agent communal deux à trois fois par semaine pour la man¦uvre de vannes et en hiver pour faucarder les roseaux .L’investissement, comprenant l’achat du terrain sur lequel est installée l’unité de traitement, s’est élevé à 530000 euros, subventionné à 60% par les participations du Conseil général et de l’Agence de l’Eau. La commune a autofinancé le reste. Le prix au mètre cube assaini ne devrait pas dépasser 0,80 euro pour l’usager, avance la mairie. L’unité, qui compte 2,5 km de réseau pour assurer la liaison avec les trois réseaux existants, peut traiter l’équivalent d’une commune de 450 habitants. Cet aménagement a aussi permis d’ouvrir à la constructibilité un nouveau quartier dénommé Izkieta.
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