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Le JPB > Sujet à la une 2006-06-23
Une seule solution à la traversée des Pyrénées
·Une délégation du Parlement de l’UE a visité le passage frontalier pour constater les problèmes de trafic routier

Une délégation de la Commission des transports du Parlement européen, conduite par son président Paolo Costa, a débuté hier au Pays Basque une visite de deux jours dans les Pyrénées avec pour objectif de constater sur place les problèmes posés par le trafic des marchandises dans la traversée de cette chaîne montagneuse. Accompagné entre autres du vice-président de la commission Gilles Savary (PS), ainsi que de l’élu européen et ancien maire de Bilbao Josu Ortuondo (PNV) et de l’europarlementaire aragonaise Inés Ayala (PSOE), Paolo Costa a visité l’échangeur de voies d’Hendaye, le poste de régulation de trains d’Irun et évidemment le péage de Biriatou.

Ce sont les problèmes de trafic routier enregistrés dans le passage autoroutier biriatuar qui sont en quelque sorte à l’origine de la visite. En effet, l’association de transporteurs du Gipuzkoa Guitrans, ainsi que les institutions du Pays Basque sud étaient intervenues à Bruxelles pour demander des solutions aux problèmes de circulation vécus "un jour sur trois" sur cet axe. Les transporteurs affirment que Biriatou est un véritable "point noir" du trafic de fret européen qui entraîne des conséquences "économiques, environnementales et sociales".

Point noir dérivé, selon Guitrans, de l’"inadéquat design et mise en place d’infrastructures de péage" dans un maillon "stratégique" de l’échange commercial européen. L’étude remise par Guitrans à la commission chiffre à plus de 6 millions d’euros annuels l’impact économique provoqué par les bouchons. Selon cette étude, l’an dernier, des embouteillages ont été constatés durant 118 jours, c’est-à-dire, un jour sur trois. Une société de transport ayant eu un seul de ses camions bloqué dans chaque bouchon aura perdu plus de 10000 euros selon le rapport.

Pour Guitrans les raisons sont doubles: l’insuffisance des infrastructures du péage de Biriatou et le manque de coordination en matière de restrictions de la circulation, "une combinaison qui conduit inexorablement à l’embouteillage". Les transporteurs n’ont certainement pas tort de souligner ces deux causes du problème, mais ils ont oublié la principale: l’augmentation exponentielle du trafic routier, avec 10000 poids lourds par jour aujourd’hui. Tenant compte du fait que l’UEprévoit pour 2013 une croissance de 60% du trafic routier dans l’ensemble du réseau européen, l’extrapolation porte à 16000 le nombre de poids lourds qui traverseraient le poste de Biriatou chaque jour.

Le ferroviaire

C’est pour prendre conscience de la situation que la délégation parlementaire s’est rendue au Pays Basque. C’est d’ailleurs la première fois qu’une telle délégation arrive depuis Bruxelles pour connaître sur place l’envergure du problème routier. Lors d’une conférence de presse à Biarritz, avant de faire le tour de l’ancienne frontière, le président de la Commission a rappelé que l’UE a tracé ses priorités en termes d’infrastructures des transports en 2004 (Réseaux transeuropéens de transport, RTT) et que la traversée des Pyrénées, dont la traversée occidentale, en est une.

Paolo Costa a souligné le fait que les budgets européens vont être réduits en matière de Transports, mais que par contre un effort supplémentaire sera réalisé pour les projets transfrontaliers. Donc, les institutions locales ont tout intérêt à porter les projets transfrontaliers, a lancé l’ancien maire de Venice.

Le socialiste girondin Gilles Savary a pour sa part regretté que l’on entende beaucoup parler de la traversée des Alpes; "il fallait venir voir ce qu’il se passe dans les Pyrénées". Selon le vice-président de la Commission Transports, le gouvernement souhaite développer le transport ferroviaire côté méditerranéen et le "tout-camion" sur la façade Atlantique. "C’est ça l’équation aujourd’hui", a-t-il affirmé tout en défendant une réaction en faveur de la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse (LGV) de l’Arc Atlantique.

L’europarlementaire socialiste a insisté sur la réduction du budget européen pour avertir les institutions locales et étatiques: "Si la façade Atlantique ne bouge pas, d’autres corridors vont bénéficier des investissements européens. En ce moment, par exemple, le corridor est-ouest Budapest-Barcelone-Madrid-Lisbonne se développe plus que l’Arc Atlantique".

Le pari ferroviaire est clair du côté de la Communauté Autonome Basque, qui porte le projet du Y Basque reliant ses trois capitales. Josu Ortuondo a défendu ce projet et a souhaité que Paris s’investisse pour que la prolongation vers Bordeaux ne prenne pas trop de retard. "Hier soir on a eu l’occasion de nous entretenir avec un responsable de Réseau Ferré de France qui nous a montré le grand intérêt porté à la ligne Bordeaux-Hendaye".

Gilles Savary a estimé qu’il est temps d’arrêter "ces études qui n’en finissent pas" et s’est adressé aux autorités françaises pour qu’elles "saisissent l’occasion". "Ce serait irresponsable" de ne pas le faire, a-t-il lancé. "Il faut libérer un corridor de fret à travers l’Arc Atlantique", tout comme il faudra penser à une "traversée centrale des Pyrénées", a rajouté Inés Ayala. Ce qui est important, selon les parlementaires européens, c’est de donner "une seule solution" au problème de la traversée des Pyrénées, c’est-à-dire, trouver des solutions particulières pour chaque endroit mais dans une vision "globale, cohérente et complémentaire".



"Le doublon des infrastructures n’est pas un problème"
Interrogé sur la question du doublon de certaines infrastructures au Pays Basque, avec par exemple deux ports, Pasaia et Bayonne, situés à une quarantaine de kilomètres de distance et qui réfléchissent tous les deux très sérieusement à leur développement sans tenir compte l’un de l’autre, Paolo Costa a estimé que ce fait ne doit pas représenter un problème en soi. "La question des doublons des infrastructures est un sujet que l’on connaît très bien en Europe", a déclaré le président de la Commission.

Paolo Costa a estimé que vu le problème de congestion du trafic routier, d’autres alternatives devront être mises en place, dont le ferroviaire mais aussi les autoroutes de la mer. Dans ce sens, le fait qu’il y ait des ports assez développés pour mettre en place des lignes maritimes de transports des marchandises ne peut qu’aider à alléger le problème routier, selon l’ancien maire de Venice. Surtout si ces infrastructures sont "cohérentes et adaptées".

En tout cas, l’Europe "ne peut pas arbitrer pour la France ou pour l’Espagne, et elle ne peut non plus financer 36 000 projets", a ajouté M. Savary. "Il faut que d’abord les collectivités locales se mettent d’accord", a-t-il souligné tout en évoquant des traités transfrontaliers tels que celui existant entre Lyon et Turin. "Il est clair en tout cas que les autoroutes de la mer sont une alternative ; 50% du trafic de marchandises en Espagne prend la mer, ce qui prouve que le cabotage et les lignes maritimes de longs parcours marchent". Il ne suffirait seulement d’avoir les infrastructures pour les développer davantage.


 
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