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Le JPB > Culture 2006-06-23
Hugues Maurin en exposition estivale
·La dix-septième édition d’Uda Erakusketa s’ouvre aujourd’hui à Oztibarre et Donibane Garazi avec une vingtaine d’artistes

Pour la dix-septième année, l’art contemporain envahit pacifiquement le monde rural dans la vallée d’Oztibarre.Uda Erakusketa, exposition estivale qui se tiendra jusqu’au 20 août, sera inaugurée ce soir au centre culturel Haize Berri.Une vingtaine d’artistes a déjà pris possession d’Ostabat et si l’habitude est d’offrir un lieu d’expression aux artistes du Pays Basque, cette année en revanche c’est un sculpteur d’Arcachon qui a les honneurs de cette vaste exposition. Hugues Maurin revient ainsi en Pays Basque, après un passage remarqué, il y a près de trois ans, au Carré Bonnat de Bayonne.Il est vrai qu’il était accompagné de déesses...

Mais c’est sans cette escorte que l’artiste a gagné sa reconnaissance, dès l’année 1945, lorsqu’il rend hommage à ses compagnons de la résistance en réalisant son premier monument à Tonneins.Depuis, Hugues Martin a fait de belles rencontres, avec des artistes reconnus, ou avec des matières.Le bois, l’argile, la pierre, le métal, le ciment, la résine.

"Éternel féminin"

Cette année, les ¦uvres présentées par le centre Haize Berri rayonnent.Avec la collaboration de la Mairie, les oeuvres d’Hugues Maurin seront également présentes à la Prison des Evêques à Saint-Jean-Pied-de-Port. A Ostabat, comme chaque année, église, café, prairies, mur et cours du village se laissent envahir par des oeuvres singulières, installations éphémères sur le thème "L’éternel féminin". On y retrouve les artistes Loretxu Bergouignan de la maison Bizideki, réalisées au cours de l’atelier de Manex Erdozaintzi ou des oeuvres de l’Ikastola d’Oztibarre élaborées dans l’atelier de Josette Dacosta, à Saint-Jean-Pied-de-Port. Cette dernière expose aussi, ainsi que sa fille, Zoé Bray. Juan Luis Goenaga est également de la partie, avec Iñaki Olazabal ainsi que Guillaume Ospital, Boris Mercé, Bastien Prost, Stéphane Agasseau, Irène Borda, Pette Etxebarria, Andoni Guiresse, Inaki Viquendi, Eneko Hiriart-Arkotxa, Aitziber Akerreta, Anne Broitman, Ariko, Maia Curuchet.

L’inauguration aura lieu aujourd’hui à 18h à Saint-Jean-Pied-de-Port et à 20h à Ostabat.Des visites guidées sont prévues en présence des artistes et à Ostabat, avec dix danseurs et musiciens de Space Banako et un repas préparé par Peio. Des chaussures et vêtements adaptés sont conseillés pour faciliter le passage d’un chemin étroit et caillouteux, voire boueux selon le temps sur le parcours d’Ostabat.

Exposition

Hugues Maurin. A la prison des Évêques.10h30 à 19h.Tous les jours en juillet et août.A Ostabat avec une vingtaine d’artistes.Installations extérieures.Jusqu’au 20 août.



L’Art, la vie, et les fidélités d’Hugues Maurin
Hugues Maurin, lorsqu’il était Professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, donnait comme ligne de conduite à ses étudiants : "fais dans le désir, ne cherche pas plus loin." C’est sa ligne à lui, depuis l’enfance. Ses bonheurs : façonner, donner à voir, dire la quête, l’amour, l’humour, le rêve, le courage, le travail... avec des mots de bois, de ciment, d’inox, de résine... Après la guerre, il rejoint la jeune sculpture à Paris, puis, curieux de voir ce qui se passe ailleurs, franchit l’Atlantique dans les années 50. Il passe 5 années à New York, se marie, sculpte avec succès, expose. Puis décide de retrouver ses racines aquitaines. Il commence à travailler le bois, recherchant la forme écrite dans le matériau, et l’alchimie opère avec les images nées dans son univers personnel. Il s’intéresse alors au fer, et la forme devient plus complexe : silhouettes tourmentées, mais en même temps jubilatoires, de ses cavaliers, de ses évêques... Les années 70 le ramènent vers les courbes, le lisse, le non figuratif. Il explore avec de nouveaux matériaux : l’inox, la résine, les matériaux composites. Il réinvente le vocabulaire plastique. Il connaît le succès, expose dans les galeries parisiennes. Pierre Cardin l’accueille dans son Espace. Son inspiration puise dans ses échanges avec les capitaines d’industrie, les architectes, les designers, les "maires entrepreneurs, comme Yves Guéna, par exemple. Il inscrit la trace de son oeuvre monumentale ; à Bordeaux, la façade du Crédit Agricole, boulevard Wilson, la Maison du Paysan. A Mérignac, Périgueux, Sarlat, Bergerac, Toulouse. Dans les années 80, ses oeuvres de ciment inspirent la force, force du matériau, énergie intérieure de Maurin. On peut évoquer les Processionnaires, oeuvre acquise par l’Ecole de Musique, à Périgueux, ou ces bustes féminins épurés traités façon pierre. Dans les années 90, il revient vers le bois : vieilles planches, billots, poutres, traverses de chemin de fer. Il en naît des totems, des formes évocatrices d’obscurs rituels païens que souligne un trait de polychromie rapide, un lavis aux belles couleurs passées. Pour l’exposition du Carré, au Musée Bonnat de Bayonne, fin 2003, il offre ses déesses. Il poursuit depuis son parcours, inventeur d’un art sacré sans dieu. Il sait marier l’art et la vie avec ses fidélités, la géographie de ses ateliers (l’un situé en Dordogne, l’autre à Jane de Boy, dans la presqu’île du Cap Ferret) et ses maisons ouvertes.

Christine DIARD

Maître de Conférences à Sciences Po Bordeaux


 
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