Rue Iparraguirre, à Donostia, la galerie d’art Arte Ko inaugurait hier soir une exposition de Gustavo Diaz Sosa, un jeune Cubain de 22 ans qui présente ainsi les fruits d’une longue résidence d’artiste. Une série de tableaux de très grand format, mêlant plusieurs techniques, illustre d’abord l’étonnante maturité artistique du jeune homme et une patte affirmée. Ses ¦uvres immenses, sombres et typées, sont une invitation à pénétrer un monde de sensations, où les hommes fourmillent comme des ombres, où des cieux rouille coulent sur des villes de fin du monde dans lesquelles on s’adonne à des cultes totalitaires.Les scènes de corridas y prennent alors des allures de rites païens, ou de tribunaux.Le "presque mort" de ce fusain semble projeté au pays de Mad Max et de sa barbarie.Un thème du jugement qui devient récurrent dans les oeuvres du peintre qui a choisi, il y a deux ans, de s’installer à Oiartzun.Jugement final ou égalitaire semble se faire dans le chahut des corps empaquetés sur des barrières de rodéo.Des corps qui retrouvent parfois ordre jusqu’à former des figures géométriques et rigoureuses. Cette humanité glauque se retrouve au fil des toiles comme écrasée par une religion, un pouvoir, une centralité que figure parfois une construction immense et menaçante. Plus inquiétant, ces grands formats nous permettent de pénétrer l’espace et d’y trouver place. La démarche est pourtant accueillante, à l’inverse de cette distance froide que crée souvent l’art moderne.Une vision de fin du monde qui n’est pourtant pas dépourvue de poésie.

Exposition

Gustavo Dias Sosa.Jusqu’au 5 août.Arte Ko.Rue Iparraguirre.Donostia.