Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
 
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > L'opinion > La parole à 2006-06-23
Chantal BOONE / ATTAC
Quand Attac invite à réfléchir sur des alternatives

Ce n’est pas toujours une agréable position que de se faire renvoyer régulièrement dans les cordes comme une association de contestation permanente qui ne chercherait jamais à construire des alternatives, à élaborer des propositions crédibles. L’a-t-on assez souvent entendu dire que nous n’allions jamais au charbon (traduisez : qu’on n’était pas un parti politique, qu’on ne se mouillait jamais avec un programme, qu’on préférait rester au chaud dans la résistance et les fumées de nos utopies). Reconnaissons que face aux projets que les états-majors politiques nous construisent dans le confinement de leurs bureaux parisiens, nous sommes volontiers critiques, souvent même en colère (cf. le dernier texte de loi sur l’immigration choisie). Certes nous nous engageons la plupart du temps dans l’explication de texte parce que nous ne prenons jamais les citoyens pour quantité négligeable et qu’il est bon d’expliquer comment certains textes (le Traité constitutionnel européen, la directive Bolkestein, le Contrat nouvel embauche ou première embauche, la loi sur les OGM) engagent notre société dans un avenir dont finalement personne ne veut parce qu’il est ou sera douloureuse pour une bonne partie d’entre nous. On nous concède un peu de savoir-faire pédagogique et une bonne volonté à toute épreuve quand il s’agit d’éducation populaire en oubliant que notre association a choisi non seulement d’alerter sur les dangers du néolibéralisme, mais aussi d’envisager d’autres pratiques démocratiques.

Rien ne change si le plus grand nombre ne le veut pas.

Tout change si le plus grand nombre participe à la définition de ce qu’il veut en matière politique.

Mais pas plus que la critique ne s’improvise, l’art de construire n’est aisé. Nous nous sommes donc retrouvés pour une journée de réflexion sur des alternatives concernant l’école, les médias et la recherche, journée qui devrait être la première d’une longue série. Nous nous sommes sentis étrangement seuls, les membres des partis ou syndicats n’ayant pas répondu présents à notre invitation.

L’Ecole, vaste programme : nous y avons tous été, élèves ; certains y sont restés, professeurs ; d’autres encore sont parents. Nous avons tous un compte à régler avec cette institution et ses pratiques bonnes et mauvaises. L’idée essentielle est que l’école est aujourd’hui le dernier espace où on apprend à "vivre ensemble" et que cet espace est attaqué de toute part : urbanisme ghettoïsant, privatisation rampante des établissements ou des pratiques, aggravation des inégalités sociales, dérapage sécuritaire. Après des constats qui n’étaient guère réjouissants, un débat s’est engagé sur les priorités à mettre en avant pour réaliser ce qui nous semble important comme "socle commun" pour l’école. Le "Vivre ensemble" ne doit pas être un vain mot alors que nos responsables aujourd’hui s’efforcent au contraire de segmenter la population en niches de consommateurs. Vivre ensemble donc entre groupes sociaux, entre générations, entre individus avec des capacités et des ambitions différentes. Pour cela, certaines mesures nous semblent devoir être prises rapidement:

- évacuation du système de privatisations (l’école est un lieu public dans lequel aucun échange d’informations ou de travail ne doit être évalué en termes marchands) ;

- réalisation de bâtiments spécifiques et même beaux à la fois ouverts sur l’extérieur (certains avaient même proposé d’associer plus étroitement école et culture en imaginant des bâtiments dans des muséesŠ Ah utopie quand tu nous tiensŠ) et conçus pour favoriser l’enseignement et pas seulement la discipline ;

- réflexion sur le contenu de l’enseignement : paradoxalement c’est ce qui a soulevé le moins de débat : la transmission des valeurs indispensables à la vie collective et la formation à l’esprit critique sont des bases de toute réflexion intellectuelle quelle que soit la discipline enseignée.

- Promotion du "vivre ensemble" entre les générations. Les adultes (jeunes ou moins jeunes) présents dans les établissements ne doivent pas seulement être des représentants d’une discipline, de la discipline ou de l’Etat (par l’intermédiaire de l’administration); ils doivent surtout être les représentants de la société civile dont l’engagement dans l’école est à la mesure de ce qu’ils en attendent.

Cette réflexion sur l’Ecole (et cela n’était qu’une partie de notre vaste programme avec les médias et la recherche) n’a pas prétention à se croire aboutie. Au contraire elle nous a laissé un sentiment de frustration tel que nous avons décidé de la reconduire, en espérant cette fois que les participants se recruteront au-delà d’Attac qui n’a pas vocation à se retrouver seule pour envisager de quoi l’avenir peut être bien fait.

NB : Pour la Recherche et les Médias cela fera l’objet d’un prochain articleŠ A bientôt donc.


 
Print
 
...More news
Sujet à la une
Une seule solution à la traversée des Pyrénées
Pays Basque
Le réseau foncier et logement en construction
Pays Basque
Izaskun Gantxegi remise en liberté sans être entendue
Pays Basque
Tourisme : la nécessité de s’adapter pour s’en sortir
Culture
Hugues Maurin en exposition estivale
Culture
Les fêtes d’Hasparren ouvrent, Eihartzea ferme
Sports
Les sept provinces ont leur Championnat
Pays Basque
Quicksilver créera 85 emplois en trois ans à Saint-Jean-de-Luz
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise