"John Carew c’est notre Jonah Lomu!" s’extasie le président de Lyon Jean-Michel Aulas, ravi de l’efficacité de son puissant attaquant norvégien, auteur de quatre buts en deux matches officiels en cinq jours. Après son triplé à Auxerre mercredi dernier lors du Trophée des Champions (4-1), le nouveau déménageur des surfaces de l’OL (1,93m, 90kg) a inscrit le but de la victoire dimanche au Mans (2-1) en Ligue 1. "Il est à la fois grand, rapide, costaud", détaille le milieu offensif lyonnais Florent Malouda, confirmant implicitement la comparaison de son président entre Carew et l’ancien ailier vedette des All Blacks.

M. Aulas craint d’ailleurs que le physique hors normes de l’international norvégien ne lui coûte quelques déboires avec les directeurs de jeu. "J’en ai d’ailleurs parlé à l'arbitre (de Le Mans-Lyon): il a un tel physique qu’on pense que c’est lui qui fait la faute à chaque fois, mais c’est plutôt dû à la différence physique entre lui et ceux qui pendent à ses basques", confie le dirigeant rhodanien.

"Là, (lors du match au Mans), il veut calmer une échauffourée et c’est lui qui prend un carton, regrette le président lyonnais. Mais c’est un charmant garçon sur et en dehors du terrain. C"est aussi un fin tacticien", avance M.Aulas. Sa présence influe en tout cas sur le comportement de l’équipe, comme l’analyse Malouda: "Avec lui notre style change. L’an dernier, notre tactique était basée sur la rapidité, là, avec lui on apprend à temporiser. Il faut profiter de ses qualités, quand on subit l’adversaire, il nous donne de l'air", souligne Malouda. "Il est facile de jouer avec lui, il est athlétique, il garde le ballon, c’est un bon point d’appui, avec lui on peut poser un jeu en triangle", se félicite l’attaquant Sydney Govou, qui a déjà trouvé des automatismes avec Carew, lui délivrant deux passes décisives en deux matches.

"J’espère surtout améliorer encore mes enchaînements avec mes équipiers", indique l’intéressé, dont le rendement est déjà comparé par les journalistes lyonnais aux Sud-Américains passés avant lui à l’OL. "On dit que je joue comme les Brésiliens qui sont passés à Lyon ? Mais je suis Norvégien!", répond-il dans un grand sourire, refusant, modeste, de s’attarder sur ses performances.

Malouda fait moins de mystère: "Carew nous a évité une période de doutes quand Le Mans a égalisé, en marquant tout de suite derrière. On aurait peut-être pu être inquiets si on avait laissé Le Mans vivre 10 à 15 minutes sur son égalisation", acquiesce le nouvel entraîneur des Gones, Gérard Houllier. L’ancien manageur de Liverpool pense en revanche que Carew "a encore beaucoup de choses à régler. John donne la possibilité à nos milieux de monter, mais je lui reproche de ne pas jouer sur ses atouts, il peut se retourner plus souvent pour aller vers le but", nuance ainsi le technicien. "Comme nous, Carew n’est pas encore à 100%, mais notre préparation est faite par rapport à la Ligue des Champions", répond Malouda. L’automne s’annonce rude pour les adversaires de Lyon.