Le président du Parti nationaliste basque (PNV, au pouvoir à Vitoria), Josu Jon Imaz, s’est prononcé dimanche en faveur de la souveraineté partagée d’une "nation" basque avec l’Espagne, la France et l’Union européenne, qui sorte du traditionnel schéma d’Etat-nation du XIXe siècle.M. Imaz a plaidé à Bilbao en faveur de la recherche d’un accord politique visant à "créer une nation qui englobe le Pays Basque nord, la CAB et la Navarre", en lieu et place de "l’unité territoriale imposée" par l’Espagne et la France.
Le président du PNV s’est dit en faveur d’une "souveraineté partagée avec l’Espagne, la France et l’Europe, sans nous soumettre à personne ni rien imposer".
Il s’agit de "sortir de l’alternative dépendance-indépendance" et de "l’idée d’Etat-nation du XIXe siècle" a-t-il ajouté, à l’occasion des cérémonies marquant le 110ème anniversaire de sa formation politique.
Egibar : "être souverain"
Au même moment, Joseba Egibar, responsable du PNV dans la province, fêtait le 110e anniversaire du parti à Mutriku avec le secteur critique, dont l’ancien président du parti Xabier Arzallus et Markel Olano.Pour Joseba Egibar, "avant d’être co-souverain, ce pays doit être souverain" a-t-il souligné. "Si le gouvernement espagnol n’accepte pas des propositions comme le plan Ibarretxe, il nous restera deux solutions : nous rendre ou travailler pour l’indépendance" a-t-il ajouté prenant le contre-pied du président du parti.
Rencontre secrète PNV-PSOE
Des membres du Parti nationaliste basque et du parti socialiste au pouvoir à Madrid se sont réunis secrètement le 21 juillet dernier pour tenter un rapprochement sur la réforme du statut d’autonomie du Pays Basque, rapportait lundi la presse espagnole.La réunion a permis "l’ouverture d’un dialogue qui peut donner des fruits plus tard", selon des sources socialistes citées par le journal El Pais proche du gouvernement central espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero.
La réunion s’est déroulée à Madrid entre Josu Jon Imaz et Inigo Urkullu (responsable du PNV en Biscaye), deux leaders du Parti socialiste basque PSE, Patxi Lopez et Jésus Eguiguren ainsi que deux hauts responsables du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), le porte-parole du PSOE au parlement, Alfredo Perez Rubalcaba, et le secrétaire d’organisation du PSOE, José Blanco.
Les sources socialistes citées par la presse ont affirmé que la réunion n’était en aucun cas consacrée à la stratégie de lutte contre l’organisation séparatiste basque ETA.
Le principal parti d’opposition espagnol, le Parti populaire (PP, droite), a accusé le Parti socialiste et le PNV d’être "en train d’essayer d’établir, avec ces rencontres, la stratégie pour amener Batasuna à la table de discussion politique et cela est une mauvaise nouvelle pour le pays", selon le secrétaire général du PP au Pays Basque, Carmelo Barrio.
Le PP a déjà fait savoir qu’il ne s’assiéra en aucun cas à une table avec Batasuna, interdit par la justice espagnole.