La situation est fâcheuse pour la langue basque
·L’enquête sociolinguistique a inquiété Kontseilua et Euskal Konfederazioa
Suite à l’enquête sociolinguistique qui a été publiée récemment, Kontseilua et Euskal Konfederazioa (fédération des associations en faveur de la langue basque) ont présenté hier leur analyse.
L’étude des données du Pays Basque nord a suivi les sept points de l’enquête, à savoir : la compétence linguistique, les caractéristiques des groupes de locuteurs en fonction de leurs compétences linguistiques, les compétences relatives, la transmission de la langue, les gains et pertes de locuteurs, les caractéristiques de ceux qui ont appris le basque, l’utilisation puis la promotion du basque.
La première donnée qu’a soulignée Xabier Mendiguren, secrétaire générale de Kontseilua, est que la majorité des locuteurs bilingues ont, selon l’enquête, plus de 65 ans. Cela induirait donc que les jeunes deviennent bascophones à un rythme trop lent. De même, d’après l’enquête il y aurait trois sortes de bilinguisme : le bilinguisme bascophone (24,7%), le bilinguisme équilibré (50,8%) et le bilinguisme non bascophone (24,6%). Du point de vue de la normalisation ce sont les deux premiers qui sont les plus intéressants. Quant à la transmission de la langue, X. Mendiguren s’est arrêté sur deux données. "La première est positive : quand les deux parents sont bascophones, la transmission aux enfants est assurée à 80,5%. La deuxième par contre est négative: lorsque l’un des deux parents n’est pas bascophone, la transmission n’est généralement pas assurée." Aussi, pour modifier cela, il est important, d’après lui, de porter un intérêt particulier à rendre bascophone les couples mixtes.
Concernant les pertes et les gains de la langue basque, d’après lui les pertes sont continues et les gains ne suffisent pas à enrayer les pertes. "Pour modifier la situation il faut reconnaître un statut officiel pour la langue basque. Et de même, élaborer le corpus judiciaire qui permettra de protéger et de garantir les droits linguistiques des bascophones. "La perte de locuteurs en toute logique entraîne la baisse de l’utilisation du basque" dit-il. X. Mendiguren a souligné par ailleurs l’importance de mener un travail spécifique sur le BAB.
Quant aux possibilités d’utiliser la langue, Kontseilua souligne que l’on ne donne pas l’opportunité d’utiliser la langue. Ainsi, il faudrait mettre en place une politique linguistique efficace. Le système éducatif devrait rendre bascophone les nouvelles générations en leur totalité tout comme l’offre d’études supérieures. Même son de cloche pour l’administration, les domaines socio-économiques et les autres secteurs de la société tels que les loisirs, le sport, les médias.
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