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Le JPB > Culture 2008-03-29
Basquité des échanges en milieu bourguignon
·Le festival Baskarad, 4e édition des Cyclopédies, clôture à Dijon une semaine culturelle consacrée au Pays Basque

Pour cette quatrième du festival dijonnais des Cyclopédies, les organisateurs n’ont pas oublié le K lorsqu’ils ont choisi le nom de "Baskarad". L’alphabet basque ne contient pas le C ; qu’ils y aient été attentifs signifie un certain désir d’être au plus proche de la culture qu’ils honorent. Après les arts de la rue, la culture tsigane puis la Palestine, le Pays Basque se retrouve sous les feux d’une rampe intime. La manifestation biennale a cette particularité d’être organisée de A à Z par les étudiants de l’IUP Denis Diderot, à partir d’une commande de leur directeur.

Formés aux métiers de la culture (muséologie, gestion de patrimoine et spectacle vivant), les jeunes gens s’y préparent depuis un an et demi. L’année scolaire dernière, deux étudiants l’ont passée à Bilbao. Puis quatre autres sont allés à la rencontre du Pays Basque nord. L’occasion de découvrir la culture et de nouer des partenariats, dont celui qui lie le festival à l’Institut culturel basque. Après ce travail de repérage, les étudiants se sont organisés par commissions... et roule.

C’est ainsi que depuis mardi soir, s’enchaînent aux quatre coins de la ville spectacles, concerts, expos, conférences, médiations pour les scolaires... Avec les prestations d’artistes officiant sur les deux versants des Pyrénées, toutes disciplines confondues, trouvant à chaque fois des homologues locaux à rencontrer. Une vingtaine d’événements. Pour prendre l’exemple du Pays Basque nord, aussi représenté que le sud, les contes de Koldo Amestoy voisinent avec le théâtre de la compagnie Traboules, le chant folk de Maialen, les Ballets Biarritz de Thierry Malandain ou le dernier spectacle mélangé de Beñat Achiary.

Mardi soir, tandis que des étudiants pressés enfourchaient leurs vélos à la recherche de pièces manquantes et pendant que le public perdu naviguait dans le dédale de belles pierres dijonnaises, le festival s’ouvrait par une déambulation du Grand ensemble de cuivres du Conservatoire de Dijon. Clin d’¦il à une altérité bien comprise, Thierry Caens y avait composé une pièce où l’hymne basque se fondait dans l’internationale. Tenant conférence sur l’oralité de la culture basque, Pantxoa Etxegoin, directeur de l’Institut culturel basque, donnait la réplique au conteur Koldo Amestoy. Quelques propos et chants distillés lors d’un vernissage bondé (lire en encadré), les cinq jours de spectacle vivant étaient lancés. La politique n’était pas exclue de la rencontre basco-bourguignonne; mercredi à la faculté, le journaliste Gorka Landaburu pouvait initier quelque 80 personnes aux questions de l’autonomie basque et du terrorisme d’ETA. Ayant une connaissance aiguë de son sujet, M. Landaburu apportait force nuances sur le conflit, chose assez remarquable pour quelqu’un ayant eu à subir directement la violence, et précieuse pour un public qui n’en connaît en général que les commentaires à chaud des médias parisiens.

Traitant de cultures que l’on pourrait dire "minoritaires", ou "en résistance", le festival n’entend pas leur faire l’affront d’une sorte de mol humanitaire culturel. Au contraire, il s’agit d’explorer des identités fortes en prenant le contre-pied d’une tentation folkloriste. Comme en témoigne l’ultime concert de ce soir samedi : le duo jazzistique Michel Portal Sylvain Luc, tous deux originaires du Pays Basque et subtils manieurs de la musique la plus universelle qui soit. Annonçant "du piment dans la moutarde", le slogan du festival résume parfaitement l’esprit des festivités artistiques, mélangeant l’ironie à l’énergie . Car le choc des célèbres condiments de terroir pose la question : un pays est-il soluble dans ses produits les plus vendeurs ? La réponse est non, et le festival Baskarad entend en faire la démonstration en acte.



De Dijon à Hendaye

Le vernissage d’une exposition photographique a marqué l’ouverture du festival mardi soir. Elle est le fruit d’une collaboration entre le festival et l’Institut culturel basque, lequel a fait appel à l’association de photographes hendayaise Begiradak. "Begi bi" (regard croisé) expose en une cinquantaine de clichés le résultat des séjours de travail qu’ont vécus deux photographes découvrant la région de l’autre.

Le Dijonnais Vincent Perraud avait été reçu l’automne dernier par Begiradak. En réponse, l’Hendayaise Angela Mejias a pu être guidée par les étudiants du festival en février. Deux regards et sensibilités distinctes, dont les ¦uvres seront exposées aux Halles d’Hendaye en juin. L’écho d’un échange fructueux.


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