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Le JPB > Pays Basque 2008-03-29
Mikel Hiribarren / éleveur à Itxassou
Fièvre catarrhale ovine : premières conséquences économiques

Face au risque de propagation de la FCO, la "maladie de la langue bleue", le Ministère de l’agriculture lance une campagne de vaccination obligatoire. Dans cet entretien, Mikel Hiribarren revient sur les causes de ce virus, ses conséquences sanitaires et économiques et sur les moyens de lutte.

En 2007, deux cas de FCO ont été détectés sur des brebis en Pays Basque. Est-il facile de reconnaître la fièvre catarrhale ?

Effectivement, en fin d’automne, deux foyers ont été déclarés dans les PA, sur les communes de Sare et Villefranque. On reconnaît un animal malade dans un troupeau lorsqu’il ne vient pas manger avec les autres et qu’il s’isole. Les symptômes le plus souvent décrits sont la fièvre, le refus de s’alimenter, une salivation anormale, de la boiterieŠ

C’est une maladie qui a déjà fait des ravages en Corse et dans le Sud de l’Espagne. Elle est également apparue en 2006 dans le nord de la France sous la forme d’un virus différent. C’est parce que l’on a constaté dans le Nord que la deuxième année, le virus était beaucoup plus virulent, que nous voulons préserver nos cheptels. Il est transmis d’animal à animal par un moucheron piqueur qui se multiplie dès que les conditions d’humidité et de chaleur lui sont favorables. Nous savons qu’il n’y a aucun danger pour l’homme car seuls les ruminants sont touchés.

Dans une lettre ouverte au Préfet, le syndicat ELB regrette que l’Italie ferme ses portes aux broutards français provenant de zones réglementées. Quelles en sont les conséquences économiques ?

De notre région comme de toute la France, il s’exporte vers l’Italie des veaux à viande qui sont engraissés là-bas. Il est même possible qu’ils nous renvoient ensuite la viande. Beaucoup d’élevages de blondes d’Aquitaine dépendent de l’exportation de ces broutards. Par conséquent, cette décision de fermer les frontières détériore cruellement la situation économique de tout un pan de notre agriculture. L’annonce de la fermeture avait déjà fait chuter les cours et nos éleveurs ne peuvent pas s’improviser engraisseurs. Pourtant, ces veaux restent sur les fermes à devoir continuer leur croissance sans savoir à quel coût ni pour quel marché !

La vaccination systématique est-elle une bonne solution ?

Les vaccins ne sont pas encore là et la frontière est déjà fermée depuis trois semaines. Les broutards verront la réouverture du marché italien seulement trois mois après la première injection. Par ailleurs, tous les ovins et bovins doivent être piqués dès que possible pour les protéger contre le premier assaut de la FCO et pour empêcher une extension de la maladie vers d’autres régions. C’est une affaire de discipline collective dont les éleveurs ont souvent fait preuve. Une campagne de vaccination bien menée serait la moins mauvaise des solutions pour endiguer la maladie.

Comment expliquer l’apparition répétée des risques d’épizootie ?

C’est indéniable, les élevages sont régulièrement menacés et les équilibres économiques et sanitaires des exploitations sont de plus en plus difficiles. Les transports d’animaux d’une région ou d’un pays à l’autre sont énormes en volume, ce n’est pas sans risques sanitaires. Par ailleurs, la production de viande adopte de plus en plus les méthodes de l’industrie : produire plus au meilleur coût, au détriment de l’animal et de la qualité. Sans parler de la sélection génétique qui tend à limiter la diversité et la rusticité des animaux. Nous avons de la chance, le Pays Basque est une terre d’élevage de vaches et de brebis, les pâturages y sont souvent verts, et les éleveurs conduisent leurs animaux avec passion, dans le respect de la tradition et avec le souci de la qualité. Il faut certainement renforcer la tendance que l’on sent émerger chez les consommateurs avertis, de liens plus directs avec la production agricole, et développer des filières de marchés plus régionaux.


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