"A partir du moment où l’on a conscience de tous les bienfaits du bambou, on est obligé de travailler à sa production". Pour François Puech, c’est une évidence. L’homme s’est engagé dans une course contre la montre pour "sauver la planète" assure-t-il. "On devient missionnaire", ajoute-t-il dans un demi-sourire, tout en regrettant que "ça ne rapporte pas encore assez, donc ça n’intéresse personne".

A l’entendre pourtant, le bambou est "la" plante qui peut permettre d’inverser le réchauffement climatique. Et d’expliquer, "le bambou, ça filtre 6 tonnes de CO2 à l’hectare, c’est beaucoup mieux que les feuillus qui stockent ce CO2. Et puis, ça permet de régénérer l’eau usée, d’en faire de l’eau pure". Par exemple, là où une prairie va absorber 350 kilos d’azote par hectare et par an, une bambouseraie en prélèvera jusqu’à 550 kilos. Même performance pour le phosphore : peupliers et saules vont en absorber 150 kilos, le bambou 250 kilos.

Ce "bamboutier devant l’éternel" comme il se définit, voudrait planter 1000 hectares de sa plante miraculeuse dans les Landes d’ici l’année prochaine. François Puech est déjà en contact avec des propriétaires terriens landais, et une expérience est menée à Mont-de-Marsan où poussent des bambous qui mesurent jusqu’à 25 centimètres de diamètre, "comme en Chine!"

François Puech est ambitieux. "J’envisage le bambou sur des surfaces importantes, pas limité à des jardins". Pour lui, le bambou pourrait même détrôner le pin dans les Landes. Il a les atouts suffisants pour faire de l’ombre au grand résineux. "Le bambou produit aussi de la cellulose et sa culture permettrait de créer de nombreux emplois, autour des plantations, de leur entretien, de la coupe, du traitement, du conditionnement. Le bambou peut être utilisé dans la fabrication de pâte à papier, mais aussi de carburant, de produits pharmaceutiques, de tissus, de mobilier, etc.".

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