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Le JPB > Sujet à la une 2008-03-20
Ce week-end, Lezo accueille le rendez-vous politique, culturel et festif du Gazte Topagunea
·Les jeunes indépendantistes se retrouveront pendant quatre jours dans ce village gipuzkoar afin de débattre

"L’avenir : l’indépendance" disent les jeunes qui vont se réunir pendant quatre jours. Ils vont se retrouver dans le village côtier de Lezo pour participer au Gazte Topagunea. A une dizaine de kilomètres d’Hendaye, ce village du Gipuzkoa accueillera les jeunes venus des sept provinces du Pays Basque du 21 au 24 mars. Ces jeunes ont un point commun : ils revendiquent l’indépendance du Pays Basque.

Tous les deux ans, les jeunes indépendantistes choisissent un lieu pour se retrouver, discuter, débattre, apprendre des autres et faire la fête. Ils y déploient des stands, des chapiteaux et surtout, toute leur énergie, car le Gazte Topagunea n’est pas une mince affaire.

Représentent un pays

Chaque fois, les organisateurs comptent environ 15000 participants. Ils logent sous des tentes et se restaurent pendant quatre jours. Les organisateurs recomposent un village : le pays qui correspond à leur projet politique. L’école représente l’éducation, la médiathèque le modèle culturel qu’ils souhaitent, et ainsi de suite. Domaine par domaine, ils représentent un paysŠ indépendant, bien sûr.

"C’est le moment d’en parler de façon concrète, parce que les conditions le permettent", explique Ion Telleria, organisateur de l’événement. Selon lui, la différence entre les projets politiques concernant le Pays Basque se distinguant de plus en plus, il est d’autant plus facile d’en parler et de les défendre. Il pense aux projets politiques défendus par les Etats français et espagnol, d’une part, et celui présenté par les défenseurs de l’indépendance du Pays Basque.

Telleria voit dans les initiatives des derniers mois des outils "intéressants" pour discuter de l’avenir du Pays Basque. "La dynamique Ideia Zabaldu initiée au Labourd, en Basse-Navarre et en Soule montre qu’une nouvelle étape a commencé. Une période dans laquelle le débat sur une institution pour le Pays Basque nord pourrait atteindre de nouveaux secteurs. "Les résultats réalisés par la coalition EH Bai montrent que le projet abertzale est en phase de sociabilisation", fait remarquer le jeune Gizpukoar, "et ce n’est qu’un début".

Pas "qualitatif"

Les organisateurs du Gazte Topagunea voient tout de même un point noir. L’Etat français a franchi un pas "qualitatif" selon eux. Les paroles du président français Sarkozy ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. Telleria reprend ainsi les mots accusateurs prononcés lors des mobilisations concernant la ferme Kako. Et la répression emboîte le pas à l’assimilation. Une stratégie de la part de l’Etat français qui "bafoue les droits des citoyens basques".

Telleria compare la situation des provinces du nord avec celle du sud et y voit une ressemblance. "Les mêmes opportunités et les mêmes éléments se retrouvent dans les trois territoires administratifs", c’est-à-dire au nord, dans la Navarre et dans la CAB. Dans les trois il voit une volonté de changer de cadre institutionnel.



Lezo s’ouvre au monde
Lezo ne s’ouvrira pas qu’aux jeunes du Pays Basque. Le village gipuzkoar recevra des intervenants et des délégations de l’étranger. Parmi les conférenciers, se distinguent deux Belges : Jean Claude Paye et Michel Collon.

Le premier sociologue, le deuxième journaliste, les deux vont présenter leurs réflexions dimanche après-midi. Leur allocution va porter sur "la lutte contre le terrorisme international". Paye est reconnu dans les milieux de gauche pour le travail qu’il a fait sur la lutte antiterroriste. Quant à Michel Collon, il est membre de la Conférence Anti-impérialiste et a publié plusieurs livres et vidéos. Attention, médias! et Monopoly : l'Otan à la conquête du monde sont deux de ses publications. Il a également développé un travail sur plusieurs guerres, comme en Yougoslavie et en Irak, en y envoyant des observateurs internationaux.

La conférence des Belges sera suivie d’un débat entre les délégations de Sardaigne, République Tchèque, Allemagne, Galice, Kurdistan et Palestine. La discussion est intitulée : "Terroristes !"

Cette année, l’internationalisme occupe un plus grand espace que d’habitude, on lui a attribué une zone appelée "Kamaradak Txokoa". Effectivement, le groupe des jeunes internationalistes basques Kamaradak a tissé de nombreux liens avec les mouvements de gauche et de libération nationale de tous horizons. Lors de sa création il y a un an, son premier objectif était bien celui-là, le deuxième étant d’encourager l’internationalisme parmi les jeunes.

Tout au long du week-end, Kamaradak va donc apporter des sujets de réflexion aux participants de cette rencontre. Il les a répartis en cinq blocs. Il va traiter de l’autodétermination dans la construction européenne, du mouvement anti-globalisation, des lois antiterroristes, des projets d’infrastructures et de l’internationalisme en tant que moyen pour créer un autre monde.


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