Parmi les 30 000 morts lors de la guerre d’Algérie, il y avait 103 Basques. A Bayonne, comme dans plusieurs villes d’Iparralde, sous les coups de 10 heures devant le monument aux morts, environ 200 personnes sont venues leur rendre hommage, dont Jean Grenet et Jean Espilondo. Le maire de Bayonne est allé déposer une gerbe de fleurs devant la stèle consacrée aux disparus. "Nous ne laisserons pas s’installer l’oubli du sang versé, des souffrances endurées de part et d’autre", a ajouté Charles Schwendt, président départemental de la fédération des Anciens Combattants d’Algérie.

Mais les esprits divergent quant à la meilleure date pour cette commémoration. Pour la FNACA, cela ne peut être que le 19 mars, date du cessez-le-feu de 1962. "C’est la seule date qui marque un événement historique en faveur de la paix", justifie Charles Schwendt. Mais de nombreux anciens combattants et Pieds Noirs reprochent aux commémorations du 19 mars d’oublier que de nombreuses personnes ont été tuées après le prononcé du cessez-le-feu. Ils lui préfèrent le 16 octobre, date anniversaire de l’inhumation en 1976 du Soldat inconnu d’Afrique du Nord.

Pour couper la poire en deux, en 2003, le secrétaire d’Etat aux Anciens Combattants avait désigné le 5 décembre comme date officielle. "Mais cela ne correspond à rien. Il se trouve que le président était libre à cette date!" fustige Charles Schwendt. Jacques Chirac avait alors inauguré un mémorial, quai Branly à Paris, consacré aux militaires morts pendant le conflit.

En dépit des polémiques, une pensée semblait mettre tout le monde d’accord hier devant le monument aux morts de Bayonne, c’était celle exprimée par la chanson l’Algérie de Serge Lama, diffusée en fin de cérémonie : "C’était une aventure dont on ne voulait pas."