Didier Borotra refuse à Bayonne la compétence culturelle de la Cabab
·Didier Borotra estime qu’il est "hors de question" de doter la Cabab des compétences culturelles que souhaite Jean Grenet
La compétence culturelle de la Cabab, c’est un peu le serpent de mer des dossiers de l’agglomération.Tout comme le projet de construction d’un Zénith à Bayonne.En période d’élections, les serpents de mer ressurgissent. D’abord la compétence culturelle, dont est si bien dépourvue la Communauté d’Agglomération Bayonne Anglet Biarritz.Jean-René Etchegaray, actuel élu bayonnais à l’urbanisme et candidat au poste d’adjoint à la culture sur la liste du maire Jean Grenet, a indiqué vouloir doter la Cabab de ses fameuses compétences culturelles, à la faveur d’une présidence qui sera assumée par le nouveau maire de Bayonne.Puis la construction du Zénith que Jean Grenet a annoncée lundi. La réponse ne s’est pas fait attendre puisque Didier Borotra, maire de Biarritz et actuel président de la Cabab, a indiqué hier qu’il était "hors de question" de doter la communauté de communes de cette compétence culturelle.
Un refus catégorique qui semble d’autant plus obstiné que la culture se partage déjà naturellement sur le périmètre de l’Agglomération. Le meneur du théâtre du Rivage, Gaël Rablas, explique par exemple diriger, certes, "une compagnie de Biarritz, mais aussi d’Anglet et de Bayonne".Les activités de la troupe ne s’arrêtent pas à la frontière de la cité impériale, mais se nourrissent déjà d’une "synergie entre les différentes structures du BAB". Une réalité qui s’illustre également dans le fonctionnement du Conservatoire National de Région, tant dans la musique que dans le théâtre.Une évidence qui étaye également le propos de Jean-René Etchegaray, lequel estime qu’on "ne peut nier le fait que la culture doit épouser la réalité culturelle".Une façon de considérer un "périmètre pertinent", pour le coup plus large que la seule agglomération puisque l’élu considère "le bassin de vie". "La plupart des manifestations culturelles dépassent le cadre d’une commune" estime Jean-René Etchegaray, lequel propose de mettre cette question "à plat" et d’en appeler, "pas seulement au maire de Biarritz mais à tous les élus", à une "politique pertinente" sur ce bassin, à l’image du Syndicat de l’eau qu’il dirige ou de l’Etablissement public foncier.
Marge financière
Mais Didier Borotra ne l’entend pas de cette oreille, et oppose d’autres arguments qui sont économiques. Copieusement endettée, avec un ratio de 11 ans d’ici trois ans, "la Cabab n’a pas de marge financière" répond-il.Certes, la Communauté d’Agglomération du BAB investit déjà dans les équipements culturels des trois villes mais le sénateur maire de Biarritz estime que la Cabab ne peut pas en supporter les coûts.Dans cette foulée, il tord le cou au deuxième serpent de mer en avançant que Bayonne n’a pas les moyens de son Zénith, à l’exemple des structures similaires qui à Pau ou Bordeaux, "sont déficitaires". Et en veut pour preuve que "la ville n’a pas été capable de répondre aux besoins du Musée basque".
Certes, avec un déficit chronique de 1 million d’euros par an, le Musée de Bayonne a dû se doter d’un syndicat mixte comprenant notamment la Cabab et le Conseil général.Mais l’exemple montre aussi que le destin des équipements culturels ne concerne pas que les seules villes qui les possèdent. Du reste, une gestion globale de la culture à l’échelle de l’agglomération permettrait, selon ses défenseurs, de réguler les équipements.C’était vrai il y a quelques années lors de l’implantation de nouveaux cinémas sur le BAB, du reste soumis également au contrôle du CNC. Et ça l’est encore pour le candidat socialiste à Bayonne, Jérôme Aguerre, qui juge que la construction d’un Zénith à Bayonne n’a pas lieu d’être puisque le BAB est déjà bien équipé.De même une vision culturelle d’ensemble permettrait sans doute de considérer le contenu de programmation d’un Zénith, principale critique de la liste bayonnaise Baiona Berria.
Propager la culture
En somme, le débat est déjà en place et il ne reste plus qu’à le poser, selon le souhait de Jean-René Etchegaray, même "au-delà d’une intercommunalité".Une "nouvelle gouvernance culturelle", souhaite l’adjoint à l’urbanisme de Bayonne, un "lieu où la culture puisse se propager", entre le Conseil général qui a déjà compétence culturelle, et Pays Basque 2020 et son volet culturel. A l’heure où le BAB s’apprête à faire un nouveau BB avec Bidart et Anglet, la compétence culturelle pourrait s’étendre naturellement au sein de cette agglomération, à l’exemple de la Communauté de communes Pays Basque sud qui s’est d’emblée dotée d’une compétence culturelle.En tout cas, "arrêtons de raisonner par commune" exhorte Jean-René Etchegaray.Ce que, ironiquement, Didier Borotra refuse de faire en consentant que "Jean Grenet est plus doué que moi pour faire adhérer à un rêve la population bayonnaise". Une chose semble sûre : "il n’aura pas l’accord de Biarritz".
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