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Le JPB > Sujet à la une 2008-02-16
"La différence au quotidien, c’est enrichissant"
·Comme Yann, dix-sept enfants sont intégrés dans les ikastola malgré leur différence, grâce à une aide spécifique

Dans la cour de recréation, c’est un enfant comme les autres. Comme ses camarades, il adore faire du vélo. D’ailleurs, comme les autres, il se fait chahuter s’il garde le deux-roues trop longtemps et que les autres ne peuvent en profiter. Sa différence est plus visible en classe, notamment car Nazara s’occupe régulièrement de lui. Yann a sept ans et souffre de dysphasie. Il fait partie des dix-huit enfants intégrés dans les ikastola du Pays Basque nord et suivis par Integrazio Batzordea.

Cette année, Yann est en CP à l’ikastola de Sare. L’an passé, ses enseignants et ses parents avaient remarqué qu’il avait des problèmes à l’oral, des difficultés à construire des phrases, à se faire comprendre. L’équipe éducative a donc poussé la recherche plus loin, aidée ensuite par des médecins. "La dysphasie de Yann a ainsi été diagnostiquée et nous nous sommes mis à construire un projet pédagogique autour de lui", explique Bixente, enseignant à Sarako Ikastola.

Cette année, une éducatrice accompagne Yann cinq heures par semaine pour satisfaire ses besoins éducatifs spécifiques. "Mon travail est d’adapter le contenu et les matériels pédagogiques de façon à ce que Yann réussisse à suivre les cours", explique Nazara Arregi. "Yann a aussi du mal à se concentrer en groupe, sur le récit d’une histoire par exemple. Par un travail individuel, je l’aide à surmonter cela", ajoute l’éducatrice.

Sa mission est fixée par le groupe éducatif formé autour du jeune garçon. Comme pour tous les enfants intégrés dans les ikastola, ce groupe (composé des enseignants, des parents, des médecins qui suivent l’élève en dehors de l’école, d’un conseiller pédagogique de Seaska et de la coordinatrice d’Integrazio Batzordea) définit les buts à atteindre dans l’année scolaire en fonction des capacités de l’enfant. Une évaluation est faite avant la fin de l’année pour fixer les objectifs de l’année suivante.

Tous les élèves ne disposent pas des mêmes accompagnements. Suivant le degré de handicap, ils bénéficient de l’aide d’un Auxiliaire de Vie Scolaire (AVS), d’une éducatrice ou des deux. Sachant que l’Education Nationale prend à sa charge une partie des postes d’AVS mais ne reconnaît pas les dispositifs pourvus avec des éducateurs. Cette spécificité d’Integrazio Batzordea a donc un prix. Chaque année, l’association organise une campagne de récolte de dons pour mener à bien sa mission. Cette année, ce n’est pas moins que 95000 euros qu’elle doit réunir "pour pallier les lacunes de l’administration" et garantir par ses propres moyens le droit des enfants handicapés à être scolarisés en milieu ordinaire.

"Pour Yann, on a longtemps discuté avant de préférer l’aide d’une éducatrice à celle d’un AVS", explique Bixente. "L’AVS apporte une aide en classe quand les élèves ne sont pas autonomes, ce qui n’est pas le cas de Yann. L’éducatrice, elle, retravaille ce qui a été vu avec l’enseignant", explique-t-il. Lui ne ressent pas la présence de Yann dans sa classe comme un travail supplémentaire. "D’abord c’est devenu quelque chose de normal dans les ikastola", dit-il. "Ensuite, ce n’est pas plus dur au niveau de la préparation. Notre travail est de nous adapter à tous les enfants. D’autres aussi ont des difficultés, à d’autres niveaux. Yann par exemple est très bon en mathématiques", fait remarquer l’enseignant. La présence du jeune garçon est "très enrichissante au quotidien" de l’avis de l’enseignant. "L’acceptation de la différence dont on parle tant en théorie, est vécue réellement par les autres élèves et ça se passe très bien", commente-t-il.

La satisfaction est également de mise pour les parents de Yann. "Nous sommes très contents. Il progresse de jour en jour. C’est flagrant", commente sa maman. Après "deux années très dures" sans savoir ce que leur fils avait, les parents de Yann ont particulièrement été réconfortés de rencontrer d’autres parents membres d’Integrazio Batzordea avec lesquels ils ont pu s’identifier. "Ça nous a fait du bien de voir que nous ne sommes pas seuls. Aujourd’hui, Yann aussi est très entouré par l’équipe pédagogique. Il fait beaucoup de progrès et ça se voit", conclut la maman.



Six heures de témoignages et de dons
Depuis ce matin 7h, les ondes des radios bascophones Euskal Irratiak (Irulegiko Irratia, Xiberoko Botza, Gure Irratia, Antxeta Irratia) sont entièrement consacrées à Irrat’sei, le radiothon organisé en partenariat avec Integrazio Batzordea. Durant six heures (jusqu’à 13h), tous les acteurs de la scolarisation des enfants handicapés se succéderont pour livrer leur témoignage tandis que les auditeurs appelleront pour faire des commentaires ou proposer un don pour aider la campagne de l’association membre de Seaska.

Integrazio Batzordea doit réunir 95 000 euros pour assurer cette année la scolarisation de 18 enfants handicapés. L’émission de radio a pour but de sensibiliser le public à cette action. En première partie de matinée, journalistes et animateurs donneront la parole aux parents d’enfants handicapés pour évoquer notamment les difficultés auxquelles ils doivent faire face dès la naissance de ceux-ci. Les structures et associations spécialisées dans l’intégration prendront le relais. Elles parleront notamment du passage de l’école à l’intégration dans la société. Enfin, les professionnels souligneront la nécessité de leur travail dès le plus jeune âge et particulièrement à l’école pour l’équilibre et le meilleur confort de l’enfant intégré.

C’est la cinquième édition d’Irrat’sei qu’organise Euskal Irratiak. À chaque fois, l’émission a permis à Integrazio Batzordea de réunir une bonne partie des fonds nécessaires à son fonctionnement. Toutefois, le défi est particulièrement important cette année.


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