L’imminente indépendance du Kosovo est une question qui incommode les responsables de l’Etat espagnol qui ne veulent pas d’effet domino dans leur territoire. L’Espagne "n’apprécie pas les déclarations unilatérales d’indépendance", avait insisté mardi le ministre de la Défense, José Antonio Alonso.
Le dernier événement lié à l’actualité kosovar a eu lieu hier, quand le gouvernement espagnol a convoqué l’ambassadeur de Russie. Madrid lui a fait part de sa "surprise" au lendemain du parallèle établi par Vladimir Poutine entre "l’indépendance du Kosovo et les séparatismes basque et catalan", selon une source diplomatique.
Le ministère espagnol des Affaires étrangères a demandé à l’ambassadeur Alexandre Kouznetsov "des explications" sur les propos tenus par le président russe, farouchement opposé à l’imminente déclaration unilatérale d’indépendance de la province serbe du Kosovo, soutenue par certains grands pays européens et les Etats-Unis.
"Vous n’avez pas honte, les Européens, de faire deux poids deux mesures pour régler les mêmes questions dans différentes régions du monde?", avait lancé le chef de l’Etat russe au cours d’une conférence de presse. "À quoi bon encourager le séparatisme? Les gens ne veulent pas vivre en Espagne au sein d’un Etat unique. Eh bien soutenez-les alors!", avait-il ajouté dans une allusion directe au Pays Basque sud et à la Catalogne.
"Il n’y a aucune raison d’interpréter ces déclarations comme une ingérence dans les affaires espagnoles", a déclaré l’ambassadeur de Russie.