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Le JPB > Sports 2007-12-21
ENTRETIEN | Patrick OÇAFRAIN - Joueur de Pelote Elite Pro
« Une Ligue Professionnelle peut être la solution pour la main nue en trinquet »

Les conflits en main nue trinquet n’en finissent plus. L’Elite Pelote Basque (EPB) et la Fédération Française (FFPB) avaient enterré la hache de guerre en septembre 2006 à condition que les joueurs Elite Pro reprennent la licence fédérale, abandonnée en 2005. Aujourd’hui, ce sont certains pilotari en désaccord avec l’EPB. Neuf d’entre eux (Aranburu, Ibarrola, Muscarditz, Sorhuet, Carricart, JCDermit, R. Dermit, Oçafrain, Istilarte) ont effectivement refusé de prolonger leur contrat (protocole d’accord) avec le principal organisateur de tournoi chez les Elite Pro. Patrick Oçafrain en fait partie, il s’érige même pour le Journal en porte-parole des non-signataires et il explique tranquillement mais fermement leur position.

Quelles ont été les raisons pour que 9 joueurs décident de ne pas prolonger l’accord avec l’EPB ?

Quelques joueurs n’étaient pas satisfaits du nombre de rencontres disputées avec l’EPB. Certains d’entre eux étaient en dessous des 23 parties par an. Dans ce sens, nous avons demandé que ces pilotari puissent, de temps en temps, s’aligner sur d’autres organisateurs, l’EPB a refusé. Alors, certes, il n’est pas spécifié sur le protocole d’accord, mais il n’est pas non plus spécifié que nous aurons un minimum de parties. Ce n’est toutefois pas la seule raison. C’est un tout. Nous n’adhérions plus au projet de l’EPB tel qu’il est aujourd’hui. Nous souhaitions remettre en place le système des levers de rideau avec les jeunes espoirs. Les amateurs, sous l’égide de l’EPB ou pas, associés à des indépendants. Il y a ensuite la manière de retenir les joueurs pour les tournois. À notre avis, la forme des pilotari n’est pas prise en compte. Aujourd’hui, certains joueurs de pelote, et je m’inclus dans le lot, sont assurés de disputer certains tournois rien que grâce à leur nom, alors que d’autres sont écartés d’office. Il faudrait prendre en compte la forme du moment de chaque joueur. Je prends le cas de Jean-Claude Dermit et Jean-Pierre Idiart, deux pilotari qui ont bien tourné à un moment donné, mais qui n’ont pas eu de continuité alors que d’autres, hors forme, ont joué. Pourquoi ? Je ne le sais pas. On peut avoir plus ou moins d’affinités avec l’un ou l’autre pilotari, mais il faudrait pouvoir aligner les plus en forme. D’autant que ça provoque une remise en question du sportif. Aujourd’hui, elle n’existe pas. Les formules sportives ne nous conviennent pas tout à fait non plus. On se dirige de plus en plus vers des systèmes "demi-finales et finale" avec huit joueurs définis au préalable. On souhaiterait pouvoir élargir la palette à d’autres prétendants. Introduire des quarts de finale avec les vainqueurs du tournoi précédent par exemple, quitte à programmer des quarts les lundis au Garat ou à Saint-André...

Ce sont peut-être les trinquettiers qui imposent ces règles ?

Peut-être, mais l’EPB doit être capable à un moment donné, d’imposer l’intérêt de la pelote. Le public est le premier à se plaindre que l’on voit toujours les mêmes têtes. On peut introduire des rotations.

Le fait de reprendre les licences à la Fédération n’a pas été bien perçu chez les joueurs ?

Il y a un peu de ça. Il faut savoir que nous avons vécu un conflit très fort avec la Fédération Française. Certains s’étaient même juré de ne plus reprendre les licences tant que ces personnes seraient encore là. Cela dit, on a su prendre du recul, réfléchir et rectifier. Nous avions repris les licences à la Fédération pour un certain nombre de raisons. Parce qu’il était plus avantageux du point de vue économique pour l’EPB, ça permettait également d’introduire des amateurs dans notre circuit, ça régulait les montées et les descentes...

Quelle différence existe-t-il avec le précédent protocole d’accord que vous aviez signé ?

Dans l’ensemble, il n’y a pas de grandes différences. Mais la situation est aujourd’hui autre. En 2005, tout le monde était content de l’EPB. Les organisations étaient parfaites, l’EPB avait innové, trouvé d’autres tournois... mais ça s’est un peu essoufflé en 2006. On a commencé à entendre des voix discordantes, certains joueurs n’étaient plus tellement satisfaits. Dans ce sens, en 2007, chacun a fait son choix. En revanche, je suis persuadé que parmi les pilotari qui ont signé chez l’EPB, certains l’ont fait en pensant principalement à leur personne, pas trop sur l’avenir de la pelote. C’est dommage.

Et ceux qui n’ont pas signé ?

Parmi les non-signataires, ça n’a pas été facile pour tout le monde. Il y a des joueurs qui savaient pertinemment qu’ils ne joueraient pas souvent en refusant de signer, mais ils l’ont fait. Dans ce sens, nous avons su garder une certaine solidarité entre nous, il me semble que c’est un point positif. Il faut se souvenir que les indépendants avaient su se rassembler lors du premier conflit avec la FFPB. Nous aurions des leçons à tirer de cet épisode. Nous avions su répondre d’une seule voix. On avait rapidement vu qu’elle avait du poids, que nous étions entendus. Dommage que l’on n’ait pas su garder cet esprit.

Quelle est la solution donc ?

Il faut trouver des terrains d’entente. À plusieurs reprises nous (ndrl : le groupe des non-signataires) avons tendu la main à l’EPB et à Pelote Passion pour trouver des solutions. Ne serait-ce que pour commencer à harmoniser le calendrier. Sans succès. On s’est donc tournés vers la FFPB. Il se trouve que la Fédération travaillait déjà sur le projet de la Ligue Professionnelle, c’est note cheval de bataille actuellement.

Où en êtes-vous justement ?

On a réussi à mettre tout le monde autour d’une table, ce qui n’est pas négligeable. EPB, Pelote Passion, FFPB et Ligue du Pays Basque. Ça avance, mais pas très rapidement.

Cette future Ligue Professionnelle pourrait donc être la solution à l’impasse ?

Je le pense. En tout état de cause, ce sera une entité qui regroupera tout le monde, quel que soit son nom. À partir de là, je suis persuadé que chacun y trouvera largement son compte.

L’association Berezkoak avait été créée lors du conflit avec la FFPB, existe-t-elle toujours ?

Tout à fait. L’association existe toujours, elle travaille toujours en faveur de la pelote. Si à l’époque elle réunissait la totalité des pilotari indépendants, plus ou moins activement, la porte a été récemment ouverte aux amateurs également. On y retrouve donc aujourd’hui, des joueurs amateurs, des pilotari Elite Pro sous contrat avec EPB, et sans contrat.

« Avec certains joueurs l’ambiance s’est refroidie »
Le conflit survenu au sein même de l’EPB s’est logiquement répercuté sur les pilotari et l’ambiance n’est plus au beau fixe depuis la "scission". Le Bankar confie que les moments sont parfois difficiles à vivre.

L’ambiance est crispée chez les Elite Pro ?

C’est évident, elle est bizarre. Je ne peux pas dire que l’on a coupé toute relation, mais c’est vrai que ça s’est refroidi. Avec certains tout au moins.

Sachant qu’il n’a pas beaucoup de parties, comment s’en sort aujourd’hui un pilotari non-signataire avec l’EPB ?

Ce n’est pas facile pour lui. Et je ne parle pas de moi qui suis un des moins lésés. Certains joueurs ont eu 5 parties en 3 mois, il faut faire avec. Patrick Ibarrola, par exemple, pour en citer un "bon", n’a pas beaucoup joué. Et lorsqu’il a été sollicité, à Baigorri par exemple, il a joué sous pression. Il manquait de rythme, de repères, ses prestations n’ont pas été à la hauteur de son potentiel. Ça l’a dégoûté. Tant et si bien qu’Ibarrola, un des meilleurs avants du circuit, a fait la demande pour redescendre en catégorie amateur. Sa demande est entre les mains de la FFPB. Elle est passée par la Commission main nue, puis par la sportive, le comité directeur prendra une décision. Vraisemblablement, il évoluera en amateur l’année prochaine.

Dernièrement, on vous voit à nouveau jouer les lundis au Garat, ce qui n’était pas le cas il y a quelques mois. On est face à un changement de stratégie ?

À ce sujet, je trouve dommageable que Garaziko Pilota (ndrl : l’association qui gère, entre autres, les parties du lundi au trinquet Garat) soit rentrée dans ce conflit, et de façon non neutre. Cette association n’avait rien à y faire. Pour revenir à la question, l’EPB nous avait bien précisé que nous ne jouerions pas au Garat si nous ne signions le contrat. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé puisque personne des non-signataires n’a été sollicité pendant les trois premiers mois.

On entend pourtant, que les "bons" refusaient de jouer à Garazi ?

Alors, il est vrai que, quand on nous l’a demandé, et je pense notamment à Sorhuet, Ibarrola et moi-même, nous avons refusé par solidarité avec ceux qui ne seraient jamais appelés. Il se trouve que certains pilotari comme les Dermit ont été invités pour la Coupe des Chasseurs. À partir de là, nous aussi avons répondu favorablement, et aujourd’hui, la situation est plus "normalisée". Changement de stratégie ? Peut-être,. Mais pas de notre part.

O.I


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