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Le JPB > Pays Basque 2007-12-21
Dernière empoignade avant élection
·À l’aube du renouvellement cantonal, le vote du budget au Conseil général des Pyrénées-Atlantiques a été la scène de débats plus vifs que d’habitude

C’était une dernière séance avant élection, une séance sans concessions, avec des positions tranchées. L’exécutif a souligné le fait que le budget 2008 du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques dépassera pour la première fois le seuil de 700 millions d’euros, qu’il n’y aura pas d’augmentation de taxe, que le taux d’imposition se situe parmi les plus bas de tout le grand sud ouest, que le budget d’investissement est en progression de 5,27%, soit 183 millions d’euros, et que 270 millions d’euros seront destinés pour la solidarité départementale.

Jean-Jacques Lasserre a situé le budget dans un contexte de renchérissement du prix de l’énergie et des matières premières avec les conséquences en matière de transport, de construction, de fonctionnement de collèges, ainsi que le poids démographique des plus de 75 ans.

Il a attiré l’attention sur un éventuel ralentissement, voire un retournement, de la conjoncture du marché immobilier, qui serait en soi une bonne nouvelle pour les habitants basques et béarnais, mais présenté comme "un risque", "un impact très lourd et négatif sur les droits d’enregistrement et les taux de fiscalité foncière" qui fondrait la richesse, et la trésorerie du département.

L’exécutif a souligné l’ouverture de 211 nouvelles places de crèche, 90 places supplémentaires pour les personnes handicapées, et 943 nouvelles places en maison de retraite. La vice-présidente biarrote Juliette Séguella, a fait part du rapport du payeur général qui souligne la bonne santé financière de l’institution, qui garde toute sa capacité d’investissement, accélère le désendettement".

Enfants de Don Quichotte

L’opposition a été plus virulente que d’habitude, et le chef de l’opposition Georges Labazée a dénoncé un budget "en trompe l’¦il".

"Nous ne sommes ni les enfants de Don Quichotte ni la fondation abbé Pierre" a-t-il commenté pour dénoncer les manquements au niveau social. Des lacunes qui classent le département au 84e rang sur 96, a-t-il rappelé, avec des défaillances notoires en matière d’accueil des personnes âgées.

Il s’en est pris également au fonctionnement du Conseil Général retraçant des pratiques clientélistes pour obtenir telle ou telle subvention.

Des retards dans les travaux de collèges et les défaillances du réseau TIC malgré 65 millions d’euros d’investissements ont été soulignés.

Jean-Jacques Lasserre et Max Brisson, tels des maîtres du jeu d’échecs, sans répondre directement aux attaques, ont contre-attaqué en s’en prenant au Conseil Régional dont Georges Labazée est membre de l’exécutif.

Max Brisson président du groupe UMP et premier vice-président s’est montré satisfait du travail réalisé en tandem avec Jean-Jacques Lasserre soulignant les budgets de l’éducation (40 M¤), des routes (64 M¤) ou l’effort en matière d’agriculture. Il a rétorqué à l’opposition, de faire "de l’opposition systématique".

Transfrontalier

Jean-Jacques Lasserre a rappelé la création de la conférence eurorégionale avec les institutions de part et d’autre de la Bidassoa qu’il entend poursuivre. Il a donc informé sur un nouveau programme particulier 2008-2010 intitulé "Gestion durable de l’océan et du littoral" qui verra le jour, de Bilbao à Anglet. "Il faut aller plus loin, car une réalité incontournable nous unit : nous partageons la même culture, le même océan" a-t-il commenté, annonçant un programme entre plusieurs institutions adapté aux besoins locaux, présenté comme "pilote en Europe".

Il a fait également référence, entre autres, au pôle adoption, soulignant que l’adoption consiste à trouver des parents à des enfants qui n’en ont pas et pas l’inverse, en référence à l’opération de l’Arche de Zoé. Aujourd’hui 470 foyers basques et béarnais sont en attente, 150 demandes sont faites par an, et 60 adoptions se concrétisent.

Pour sa part, François Maitia s’est ému de la décision préfectorale de fermeture d’hôtels dans la vallée de Baigorry. "L’intempestivité de cette initiative et les délais très courts donnés à un certain nombre d’hôteliers ont créé un certain émoi", tout en regrettant que les projets présentés dans le PCD Baxe Nafarroa n’aient pas bénéficié d’un délai supplémentaire pour leur mise en place.

A l’heure du bouclage de cette édition, la séance était toujours en cours, mais devrait reprendre ce matin afin que la totalité des sujets soit traitée.

Le socialiste béarnais Jean-Pierre Domecq devrait présenter une motion pour le rapprochement des prisonniers politiques basques. Le groupe socialiste, compte également présenter une motion pour un moratoire de la carte judiciaire, souhaitant sauvegarder les tribunaux de Saint-Palais et Orthez, ainsi que le conseil des prud’hommes d’Oloron.



La despedida de Destrade
C’est avec une certaine émotion que Jean-Pierre Destrade a fait sa "despedida", du Conseil Général qu’il a fréquenté ces 26 dernières années, tout d’abord en tant que conseiller général de Biarritz Est et par la suite de Saint-Pierre-d’Irube.

Il a remercié ses collègues et toutes celles et ceux qui l’ont soutenu ces derniers mois.

Il en a quand même profité à son habitude, pour égratigner la politique gouvernementale de la droite ; "la politique people de Nicolas Sarkozy, qui n’est que poudre aux yeux pour cacher ses manquements".

Sur le budget en lui-même, il a regretté que l’exécutif ne s’en prenne pas au gouvernement, qui après avoir transféré des compétences aux départements n’assure pas les recettes nécessaires. "C’est un hold-up budgétaire" s’est-il exclamé vis-à-vis de l’Etat. "L’Etat doit deux milliards et demi aux conseils généraux rien que pour le RMI" a-t-il souligné, précisant que la différence doit être puisée dans ses propres ressources, au détriment des politiques sociales dont le département a la responsabilité.

Il a également exprimé son souhait pour que son successeur soit un homme "dit de gauche" et qu’il reprenne le dossier du collège de Saint-Pierre-d’Irube, "premier collège du département depuis la décentralisation".

Enfin il a conclu ses propos en déclarant son amour pour son canton, et pour le Conseil Général, tout en rappelant une citation de Sénèque : "il n’y a du vent que pour celui qui sait où il va" Les élus, les services et membres de la presse l’ont remercié avec une standing ovation.



Brisson et Labazée croisent le fer
Le projet de territoire Pays Basque a été le sujet "chaud" de la journée paloise. Georges Labazée a souligné le travail réalisé pour l’acte II de la Convention, mais s’est inquiété du recul de l’Etat en termes de financements, puisqu’à ce jour il n’y aurait aucune garantie sur sa participation. Il a rappelé que la démarche fut lancée en l’an 2000 par le Gouvernement Jospin, espérant que l’Etat affiche une même ambition pour ce nouveau contrat.

Max Brisson a répondu vigoureusement, non pas à Georges Labazée conseiller général mais à l’élu socialiste du conseil régional qu’il est : "Nous détestons l’uniformité dans laquelle certains voudraient cadrer toutes les politiques territoriales, pour préférer du sur-mesure. Les débats qui nous opposent au Pays Basque aux jacobins de toute nature en témoignent". "Nous ne nous abritons pas derrière l’attente des arbitrages de l’Etat pour camoufler une réalité : celle qui se noue dans les couloirs bordelais et qui consiste à nier l’existence d’une spécificité du Pays Basque" a-t-il poursuivi. Labazée a donc reproché à Brisson de "vouloir s’attaquer à la Région afin de masquer les carences de l’Etat, que vous soutenez".

Il s’en est suivi un débat houleux sur le financement du dispositif conseil des Elus et conseil de développement, se reprochant mutuellement que l’Etat et la Région ne seraient pas à la hauteur de l’attendu pour les prochaines années.

Enfin, Max Brisson a invité la région à "ferrailler ensemble" non seulement pour soutenir l’institut culturel basque, "ce qu’il faut faire bien entendu", mais aussi "pour affirmer une certaine conception de la dynamique culturelle des territoires qui ne se réduise pas au soutien des grandes structures culturelles, labellisées par l’Etat, qui sont incapables par leur histoire et leur propre culture d’entrer dans cette logique", a-t-il dit en référence au volet culturel du projet du territoire que l’Etat souhaite confier aux structures "labellisées", comme le Ballet de Biarritz, la Scène nationale de Bayonne ou le Conservatoire de musique.

Langue basque

Enfin, Max Brisson par ailleurs président de l’Office Public de la langue basque a indiqué que, plus que l’Etat, ce serait la Région qui mettrait un frein à l’augmentation des crédits pour abonder le budget de la politique linguistique langue basque.

Pour sa part, Jean-Jacques Lasserre a joué le rôle d’arbitre, rappelant le rôle important du dispositif Pays Basque, non seulement pour le Pays Basque même, mais pour l’ensemble du département. Il a ainsi indiqué que l’Agence départementale d’urbanisme, l’EPFL, la politique du logement, le transfrontalier ainsi que la politique de déplacement étaient le produit de la réflexion territoriale basque, dont par la suite les Béarnais bénéficient.


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