Fixer l’épargne sur place et la mettre au service d’un développement local et/ou d’initiatives solidaires, est une tradition d’au moins un quart de siècle au Pays Basque. Elle a été systématisée par la création d’Herrikoa voilà 25 ans. L’idée a fait du chemin depuis. Et la première Semaine de l’épargne solidaire en Aquitaine verra le jour samedi. Avec un fort contingent d’initiatives au Pays Basque. Parmi les participants on y trouve Azia, la Communauté des communes sud Pays Basque, Hemen et Herrikoa.

Mettre son argent au service des autres, connaître sa finalité, financer des projets solidaires,... est une idée, à défaut d’être neuve, en développement. Les statistiques hexagonales l’attestent. Le solde comptable (encours) y est de 1,3 milliard d’euros fin 2006, soit une progression de 43% par rapport à 2005. La plupart des banques proposent désormais des "produits solidaires".

Une croissance que l’on peut constater localement au regard de la multiplication des initiatives solidaires faisant appel à l’argent de tout un chacun. Que l’on songe à l’appel d’Euskaldun Gazteria pour la constitution d’une SCI pour le logement des jeunes, ou celle plus récente encore de l’association Etxalde pour acquérir des immeubles. Un développement que l’on peut mesurer aussi avec les CLEJ, Comités locaux d’épargne pour les jeunes, mis en place par l’association souletine Azia Hemen l’avait précédée avec des CLEFE en direction des femmes. Le principe est de faire appel à des prêts auprès du public, de 180 euros chacun, afin de constituer un fonds qui lui-même sera prêté à taux zéro à un créateur ou repreneur d’entreprise. L’association y met deux conditions: que le projet soit porté par une personne âgée de 18 à 35 ans, et installer son activité en Soule. "Même si la somme prêtée n’est pas colossale, ça aide les porteurs de projets (pour constituer un fonds de roulement par exemple), ça leur fait de la pub, ça fait un déclic, ça dynamise le projet" énumère Isabelle Elichondoborde, bénévole à Azia.

+13% d’adhérents

Outre un petit apport en capital, Azia propose un accompagnement avec un suivi technique.

En 7 ans, les différents CLEJ constitués les deux premiers ont été dissous après remboursements des prêts aux adhérents ont aidé 29 projets avec plus de 100000 euros qui ont généré une cinquantaine d’emplois, et n’ont connu que trois échecs. Ce qui dans une province de 15000 habitants n’est pas négligeable.

Des initiatives de jeunes Souletins qui se veulent en complément des autres dispositifs d’aide qui peuvent exister dont ceux du centre d’appui ODACE avec qui ils sont partenaires, mais aussi la communauté des communes Xiberoa ou la MSA.

"Souvent on râle parce qu’il n’y a rien, eh bien avec Azia, on essaie de multiplier les initiatives pour changer les choses" résume Laure Lartigue.