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Le JPB > Pays Basque 2007-10-18
Le trois hôtels des Aldudes fermés par décision préfectorale
·Certains ne pourront se mettre aux normes et devront fermer leurs portes définitivement

La décision est tombée jeudi dernier sans appel. Les trois établissements hôteliers des Aldudes doivent fermer leurs portes dans les huit jours comme l’annonçait mardi Irulegiko Irratia. La partie hébergement des hôtels n’est plus aux normes depuis quelques années. Les travaux n’ayant pas été entrepris, la préfecture a décidé la fermeture de la trentaine de chambres que totalisent les hôtels Baillea, Menta et Saint-Sylvestre. Le maire de la commune va tenter d’obtenir une dérogation pour qu’ils puissent finir la saison, soit fermer au 11 novembre.

"Ce qui va me faire le plus mal, c’est de fermer la porte et de mettre la clé dans ma poche", avance Annie Laxague. Depuis quinze ans, elle mène l’hôtel-restaurant Menta à Esnazu (quartier des Aldudes) que ses beaux-parents avaient acheté dans l’après-guerre puis entièrement reconstruit en 1958. A part quelques améliorations dans la salle de restauration et l’installation des sanitaires, le petit hôtel de huit chambres a subi peu de travaux depuis. Comme pour nombre de maisons en montagne, le recours au bois a été important pour sa construction. Or la boiserie ne fait pas bon ménage avec la réglementation actuelle. "Pour être aux normes, il faudrait que j’enlève tous les parquets, toutes les poutres, bref ce qui fait le cachet de l’hôtel", explique Annie Laxague. "Quand j’ai fait passer l’architecte, il m’a dit : je ne vous fais pas de devis, il vaut mieux que vous alliez dans la prairie d’à côté et que vous reconstruisiez tout", raconte-t-elle. "Financièrement, je ne peux pas faire ces travaux". L’investissement est d’autant plus difficile à engager pour elle qu’elle n’a pas de succession dans son activité. L’hôtelière a aussi le sentiment que l’on ne fait aucune distinction entre un petit établissement très éloigné des centres bourgs et des hôtels plus importants situés en centre-ville. "S’agissant des risques d’incendie, nous ne sommes pas un hôtel urbain coincé entre deux immeubles où le risque de ne pas pouvoir sortir est grand. On me dit que ma façade Est est inaccessible à la grande échelle. Que dois-je faire : tourner l’hôtel ?", lance Annie Laxague. La réunion à la sous-préfecture jeudi dernier, l’a laissée amère. Elle a l’impression d’être passée devant un tribunal, avec des fonctionnaires qui lui lancent au visage qu’entre le fric et la vie des gens, elle a choisi (lire ci-dessous). "Nous avons aussi des torts car nous savons que nous ne sommes pas aux normes mais là le couperet tombe et c’est violent", commente-t-elle.

Quelques centaines de mètres plus bas, on ne trouve pas non plus la façon de faire "très juste".

"Rien ne m’a encore été notifié par écrit. Quand ça arrivera, je vais l’afficher sur la porte. Les gens râlent toujours quand c’est fermé, là ils verront pourquoi ça l’est", commente Hélène Baudour, la patronne de l’hôtel Saint-Sylvestre. "Tout le monde veut que ces fonds de campagne se repeuplent. On crée un portail internet sur la vallée des Aldudes et après il n’y a plus de logement", souligne-t-elle. Elle aussi est amère d’autant plus que, chez elle aussi, la commission de sécurité était passée en 2005 et qu’elle avait oralement indiqué qu’elle repasserait dans cinq ans constater les travaux. Son hôtel fermera aussi au 11 novembre mais ici on espère qu’il rouvre au plus vite. "Cette maison a été construite en dur. Et puis, j’ai une succession, mon fils. Je comptais faire ces travaux cet hiver. C’est ce qui va se passer", explique-t-elle. Hélène Baudour a déjà changé des moquettes et la porte d’entrée qui ne s’ouvrait pas vers l’intérieur comme le veut la loi. Il lui faut maintenant installer des portes coupe-feu dans les dix chambres qu’elle gère depuis 20 ans. L’investissement total sera de 110000 euros dont le PCD Baxe Nafarroa qui s’était saisi de la question, financera 27% en quatre fois. "Peut-être nous mettent-ils au pied du mur, pensant que dans cinq ans on en serait au même point. En tout cas la fermeture est inévitable", constate-t-elle.

Chez Baillea aussi, on va en finir avec la partie hébergement de l’établissement. "Il y a énormément de travaux à faire. Les structures sont en bois. Il faut isoler chaque poutre, c’est infaisable", commente Michel Etchegaray, le patron. "Chez nous, il y aurait une succession mais s’il faut laisser toutes les dettes au suivant, c’est pas la peine", ajoute-t-il. S’il s’attendait à une sanction, il ne la pensait pas si violente. "J’espérais qu’on puisse décider de notre avenir au sein du projet engagé à cet effet par le PCD Baxe Nafarroa".

Cinq hôtels sont encore en fonctionnement dans la vallée des Aldudes. Après Baillea, Menta et Saint-Sylvestre, l’hôtel Erreguina de Banca est le prochain sur la liste noire de la préfecture. L’hôtel Etxexuria d’Urepel serait en vente mais il semble qu’il n’ait pas été concerné par les contrôles.



"Ils font de l’argent sur la vie des clients"
"Ces établissements sont en avis défavorable depuis des années et ils ne font rien. Il n’y a même pas une prise de conscience". Du côté de l’administration non plus, on ne mâche pas ses mots en estimant que les hôteliers "font de l’argent sur la vie des clients". L’une des priorités de l’administration est de "diminuer sensiblement les avis défavorables" donnés aux établissements de la région "car nous sommes dans un département touristique et l’appât du gain conduit à faire n’importe quoi".

Pour la sous-préfecture, il y a "mise en péril de la vie d’autrui". L’argument des difficultés des petits établissements de milieu rural ne tient pas face à l’application de la réglementation. "Peut-être qu’il ne faut qu’un hôtel aux Aldudes et non trois. Très souvent les remises aux normes conduisent à un assainissement des situations. Ça peut conduire à des déchirements, des ventes, mais les travaux génèrent des meilleures conditions d’accueil, peut-être une étoile de plus et au final un carnet de commandes plein", y estime-t-on.


 
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