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Le JPB > Sujet à la une 2007-10-02
Les patrons entre optimisme et interrogations sur les heures sup´
·Le texte de loi est applicable depuis hier mais les chefs d’entreprise ne sont pas fixés sur sa mise en place

Les heures supplémentaires payées 25%de plus qu’une heure normale apparaîtront sur les fiches de paie du mois d’octobre.Alors que la loi a été votée en août, les chefs d’entreprise ont reçu les décrets d’application tout récemment et c’est maintenant l’élaboration de ces bulletins de salaire "nouvelle formule" qui les préoccupe.

Désormais, les heures travaillées au-delà de la durée légale de 35 heures par semaine ou 218 jours par an, devront systématiquement être payées 25% de plus qu’une heure normale. Y compris pour les salariés employés dans des PME de moins de 20 salariés. Jusqu’ici leurs heures sup’ étaient seulement rémunérées 10% de plus. Et le produit de ce travail additionnel ne sera pas soumis à l’impôt sur le revenu et sera exonéré, pour une grande part, de cotisations sociales.

Nicolas Sarkozy a martelé son slogan "travailler plus, pour gagner plus" tout au long de la campagne présidentielle.Dans un secteur comme le bâtiment, où les heures supplémentaires sont nombreuses, la réforme ne changera pas grand-chose quant à la charge de travail dans la mesure où, "la plupart des entreprises du bâtiment n’étaient pas passées aux 35 heures".Autrement dit, la majorité des ouvriers du bâtiment travaillait déjà "plus".Le secrétaire général de la Fédération du bâtiment des Pyrénées-Atlantiques, Patrick Lacarrère, assure cependant que "tout ça va dans le bon sens".Il se félicite de cette "augmentation du salaire réel des salariés".Et pour faire le point sur les changements qui interviendront sur les fiches de paie, la Fédération a prévu de réunir les entrepreneurs du département pour des sessions d’information.

Deux ou trois mois

En effet, si le texte est applicable, un rapide sondage des chefs d’entreprise du Pays Basque révèle l’ignorance dans laquelle ils baignent encore. Nombre d’entre eux restent évasifs quand on leur demande comment ils mettront le texte en place chez eux :"Je ne peux rien vous dire", "On est encore dans l’attente" sont les réponses qui reviennent le plus souvent chez ces patrons de petites ou de grandes entreprises lorsqu’on les interroge sur le sujet.Pour autant, àl’instar du secrétaire général de la Fédération du bâtiment, la plupart d’entre eux semblent voir d’un bon ¦il la mesure, comptant sur celle-ci pour "motiver" les salariés.Dans le même registre, le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) du Pays Basque, André Garreta, estime qu’il faudra attendre deux ou trois mois pour juger des effets de cette réforme.Mais déjà, il s’enthousiasme, "On ne peut pas rester toute sa vie les bras croisés en ŒRTT’ pendant que les autres pays s’activent".Pour lui, c’est une question de rentabilité, en particulier dans les PME."Chez nous, il faut se battre pour prendre des parts de marché, il faut s’investir et c’est important que les salariés soient bien dans l’entreprise".Et de citer en exemple son agence immobilière où, "les cinq salariés sont très contents de cette mesure sachant qu’ils font de toute façon des heures supplémentaires". Comme Patrick Lacarrère, André Garreta assure que "la plupart des PMEne sont pas passées aux 35 heures, et elles utilisaient déjà toutes les heures sup’".Quant à savoir si cette mesure aura un quelconque effet sur l’emploi, "cela ne va pas nous empêcher de créer des emplois, promet-il, de toute façon, on ne peut pas dépasser un certain contingent d’heures supplémentaires et ce ne sont pas quatre heures sup’ par personne qui changent les choses" (lire aussi encadré ci-dessous).

Un optimisme qui est largement plus nuancé dans les entreprises où la réduction du temps de travail est bel et bien appliquée.Comment introduire cette nouvelle réforme alors que l’application des 35 heures repose sur un équilibre fragile ? Patxi Noblia, PDGde l’usine Sokoa affiche une grande prudence.Chez le fabricant hendayais de sièges de bureau et de collectivité, les 35 heures ont été annualisées sur la base d’un accord conclu il y a huit ans.Selon son PDG, "jusqu’à présent les représentants des salariés préféraient que les heures sup’ soient créditées en Œavoirs congés’ plutôt qu’elles soient soldées".Pour lui, changer de système équivaudrait à "déterrer la hache de guerre".



"Tout dépend du point de vue que l’on adopte"
La CFDT est partagée. "Nous ne sommes pas opposés aux heures supplémentaires, mais il faut rappeler qu’elles se font toujours à la demande des entreprises" insiste J.B. Etcheto. Ainsi, "tout le monde ne peut pas travailler plus, pour gagner plus". La mesure est valable dans les entreprises dont le carnet de commandes est plein. Par ailleurs, le secrétaire général du syndicat au Pays Basque souligne que "c’est une manière de légaliser certaines pratiques qui consistaient à payer les heures sup’ de la main à la main dans des secteurs tels que l’hôtellerie". Reste qu’avec cette réforme, "on tourne le dos au partage du travail tel qu’il avait été instauré avec les 35 heures". Jean-Baptiste Etcheto affirme que la réduction du temps de travail a permis de créer "a minima un millier d’emplois au Pays Basque". Cette valorisation des heures supplémentaires va porter préjudice à la création d’emplois. "Les heures sup’ sont faites pour ceux qui ont un CDI et qui ont besoin de ce travail supplémentaire, mais à l’autre bout de la chaîne, ce sont ceux qui attendent à l’ANPE qui pourraient devoir patienter plus longtemps que prévu".


 
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