Le film Postales de Leningrado de la Vénézuélienne Mariana Rondon a obtenu samedi le grand prix El Abrazo du festival de Biarritz décerné par le jury présidé par le réalisateur français Benoît Jacquot. Une façon pour le festival des Cinémas et cultures d’Amérique Latine de saluer une ¦uvre qui rappelle "de manière touchante et poétique" la guérilla des années 60 à travers les souvenirs de la fille d’un guérillero.Une petite fille qui se déguise, change de nom et aspire à devenir invisible.La peur et la clandestinité se confondent avec ses fantasmes.Un jeu de super-héros qu’elle partage avec son cousin Téo.Une façon de détourner les peurs jusqu’à ce qu’arrivent ces cartes postales postées de Leningrad.

La réalisatrice Mariana Rondon reconnaît que son film contient une grande partie d’autobiographie, et reconstitue la mémoire fragmentée d’une enfance angoissée, qui affleure dans une narration désarticulée qui rappelle les souvenirs lointains, dans un va-et-vient entre images d’archives et images d’animation.Une poésie sombre comme un hommage à des parents qui ont lutté et perdu et une rage sourde de leurs enfants, emportés dans cette tragédie.Artiste plasticienne en plus d’être scénariste et productrice, Mariana Rondon signe ici son deuxième long-métrage après A media noche y media (1999).Elle est également auteure de plusieurs courts-métrages, parmi lesquels Calle 22 qui a reçu le prix du meilleur court-métrage au festival de Biarritz en 1994.

A Biarritz, le jury composé également de Mima Fleurent, Jerry Carlson, Jean-François Stevenin et Maurice Bernart, a attribué le Prix spécial du Jury à La Noche de los inocentes de Arturo Sotto (Cuba) et les deux prix d’interprétation ont cette fois exclu les hommes en revenant à deux femmes : Ana Carabajal et Luisa Núñez pour leurs prestations dans Por sus propios ojos de Liliana Paolinelli (Argentine).

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