Gara: Latest news - Printed edition  |  Le Journal |  Documents
Google
EUS | ES | FR | ENG
 » PRINTED EDITION
  - Index
  - Sujet à la une
- Basque Country
- Local
- Opinion
- Culture
- Sports
 » DOCUMENTS
 » Hemeroteka
Le JPB > L'opinion > Un coup d'oeil sur 2007-10-02
28-09-07 / Trois questions au Procureur de Paris Jean-Claude Marin
"On constate une radicalisation au Pays Basque français"

Comment analysez-vous la recrudescence des attentats au Pays Basque français ?

Nous avons comptabilisé 36 actions depuis fin 2006: attentats à l’explosif contre des bâtiments, des véhicules, campagne d’inscriptions sur des immeubles proclamant : "le Pays Basque n’est pas à vendre". On constate une sorte de radicalisation qui intervient après une trêve de l’ETA et à un moment où cette organisation est affaiblie. Notre intérêt est de savoir si cette montée en puissance est un processus interne ou s’il y a une forme d’incitation de la part de mouvements espagnols, soit ségiste (organisation de la jeunesse basque Segi, ndlr) soit de l’ETA.

Disposez-vous d’ores et déjà d’éléments qui vous permettent d’établir un lien entre les actions commises en France et ces mouvements indépendantistes espagnols?

Il y a un certain nombre de revues éditées par ETA comme Zutabe (bulletin interne de l’ETA) qui ont été saisies chez des personnes interpellées. Elles peuvent être considérées comme un premier indice d’un rapprochement avec l’ETA même si elles ne constituent pas une preuve d’un lien organisationnel. Le deuxième élément est l’arrestation au domicile de certains des gardés à vue de deux Espagnols sous le coup de mandats d’arrêt. L’un peut être rattaché aux activités du mouvement ségiste espagnol. L’autre est considéré par les autorités espagnoles comme un maillon logistique de l’ETA. Cela ne fait pas encore un organigramme mais c’est quand même un signe important que l’ETA n’est pas sans aucun lien avec ces jeunes gens. Il sera donc intéressant de savoir si l’ETA considère que ces mouvements font partie de sa capacité d’action.

La justice semble s’intéresser particulièrement au mouvement de la jeunesse basque Segi. Pour quelle raison?

Certains des gardés à vue sont peu ou prou raccrochables à ce qu’on peut appeler un mouvement ségiste. Il faut être prudent, mais on n’exclut pas qu’il y ait une sorte d’extension au territoire français d’une action plus violente qu’on a connu du côté des ségistes espagnols. Ce mouvement qui prône l’autonomie voire l’indépendance du Pays Basque intéresse depuis longtemps les services de renseignement et les services judiciaires français. Il a une branche française au Pays Basque français, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques. Au Pays Basque espagnol (où il est interdit), il est très connu pour essayer de créer une agitation, c’est la Kale borroka (violence urbaine). Nous cherchons donc à savoir quel est le périmètre de ce mouvement, quels sont ses liens avec les ségistes espagnols et éventuellement avec l’ETA. Jusque-là les actions perpétrées en France n’étaient pas très lisibles et peu professionnelles. Maintenant on fait sauter des villas. Il y a incontestablement une radicalisation et aussi plus de savoir-faire. On peut imaginer un apprentissage. Par qui a-t-il été donné?


 
Print
 
...More news
Pays Basque
Itsas Ama, "la petite s¦urde Lurrama", a vu le jour
Culture
Un Zinemaldia simple et touchant
Pays Basque
Un millier de personnes "contre la répression"
Sports
Un premier bilan plutôt positif
Pays Basque
Plus de place et plus d’animations pour une deuxième édition de Lurrama en centre-ville
Sujet à la une
Les patrons entre optimisme et interrogations sur les heures sup´
  © 2006 Baigura | Contact | About us | Advertise