Les Pumas argentins ont les crocs
·Plus que jamais, les joueurs argentins sont prêts à exploiter la moindre chance de victoire
L’ambiance est au beau fixe dans
l’équipe d’Argentine du rugby, qui se sent fin prête physiquement pour le match qui ouvrira ce soir (21 heures) la Coupe du monde de rugby contre le XV de France. "Samedi, en arrivant à la Gare du Nord, on s’est dit France-2007, c’est maintenant, a déclaré le capitaine Agustin Pichot. L’ambiance est positive". Le Biarrot Martin Gaïtan (malaise cardiaque) et l’ancien bayonnais Jose Maria Nuñez Piossek (adducteurs) ont dû être remplacés par Hernan Senillosa et Federico Martin Aramburu, et Gonzalo Longo (cuisse gauche) est forfait pour le match de ce soir.
L’entraîneur de l’équipe d’Argentine Marcelo Loffreda a toutefois bâti une équipe pour contrer le XV de France devant et au milieu du terrain. Juan Martin Hernandez débutera au poste d’ouvreur. "Nous avions peut-être 85% de notre équipe en tête, mais ces derniers jours, il nous restait deux choses à régler : voir si les blessés (Federico Todeschini, Ignacio Corleto et Juan Manuel Lequizamon) étaient aptes et quelle équipe allaient aligner les Français", a-t-il expliqué. Les trois Pumas incertains ont obtenu le feu vert médical et l’entraîneur de l’équipe de France Bernard Laporte a dévoilé son XV de départ dès lundi. "Il a retenu trois joueurs puissants au milieu du terrain (l’ouvreur David Skrela et les centres Yannick Jauzion et Damien Traille) et un gros pack, a estimé Loffreda. Il veut essayer de livrer deux batailles, au milieu du terrain et devant, donc nous savions ce que nous devions faire".
Devant, l’entraîneur des Pumas a lui aussi aligné un pack puissant, où ne manque guère que le 3e ligne centre Gonzalo Longo. La première ligne est estampillée Top 14, avec deux Clermontois, le pilier droit Martin Scelzo et le talonneur Mario Ledesma, ainsi qu’avec le Parisien Rodrigo Roncero, l’un des meilleurs piliers gauche au monde, qui aura pour adversaire direct son partenaire du Stade Français, Pieter De Villiers. Un autre joueur majeur du Championnat de France, le Toulousain Patricio Albacete, est associé à l’un des deux frères Fernandez Lobbe, Ignacio. L’autre, Juan, est associé à l’Agenais Lucas Ostiglia et à Juan Manuel Leguizamon en 3e ligne.
Neuf joueurs du Top 14
L’autre fratrie titularisée, les Contepomi (Felipe et Manuel), fait la paire au centre. "Gonzalo Tiesi revient de blessure et nous avons besoin de joueurs qui ne pensent pas à la blessure" a indiqué Loffreda. Felipe Contepomi, l’ouvreur de la province irlandaise du Leinster, aura aussi la tâche d’épauler Hernandez, qui débutera seulement son deuxième match international officiel à l’ouverture, après une première expérience en 2005 en Italie (succès 39-22). "Juan n’a pas beaucoup d’expérience à ce poste, mais il a Felipe d’un côté et Agustin (Pichot, le demi de mêlée et capitaine) de l’autre", a souligné Loffreda, qui a choisi de reconstituer la charnière victorieuse du Top 14 avec le Stade Français. "Juan est un joueur très talentueux, qui peut choisir différentes options de jeu, a ajouté l’entraîneur des Pumas. C’est pour ça qu’on l’a pris. C’est une très bonne option avec Nani Corleto à l’arrière."
Préparation différente
"On s’est préparés comme jamais, abonde pour sa part le talonneur Mario Ledesma. On a travaillé très différemment de d’habitude. Le préparateur physique à Pensacola (en Floride, où les Pumas ont passé 15 jours début juillet pour parfaire leur condition, ndlr), nous a dit qu’on allait exploser le 7 septembre. J’espère qu’il a raison". Roncero en est convaincu. "On est prêts pour vendredi (aujourd’hui), assure-t-il. Tout ce qu’on a fait ces deux derniers mois, c’est uniquement pour ce match contre la France". Après leurs quinze jours de travail physique en Floride, les Pumas ont mis l’accent sur la technique pendant un mois dans la périphérie de Buenos Aires. Une aubaine pour une équipe qui se plaint régulièrement de manquer de temps pour travailler, faute de participer au Tournoi des six nations ou au Tri-Nations, même si cela ne suffit pas pour révolutionner le jeu de l’équipe. "On a travaillé davantage de combinaisons que d’habitude, mais la force de l’Argentine, c’est ses avants", estime l’ailier Lucas Borges.
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